La comparution d’Ahmad Al Faqi Al Mahdi alias Abou Tourab devant la Cour pénale internationale est un signal fort pour le Mali et une lueur d’espoir pour la suite des dossiers accablants du nord Mali.
L’on se rappelle que le gouvernement de transition avait saisi la Cour pénale internationale par rapport aux crimes commis à Aguel hoc, et par rapport à la destruction des mausolées. A l’époque, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, à la faveur d’une visite, avait déclaré que la requête du Mali était recevable en la forme. Mais par rapport aux enquêtes, il semblerait qu’il y avait des difficultés d’accéder à des éléments de preuves. Car, il s’agit d’une zone d’insécurité et qui n’est pas accessible aux enquêteurs. Aujourd’hui, les enquêtes ont finalement conduit un chef touareg, Ahmad Al Faqi Al Mahdi, présumé proche d’Al-Qaïda, devant la CPI pour crime de guerre. Ce, du fait de sa participation présumée aux attaques, en 2012, des monuments de Tombouctou, classés au patrimoine mondial par l’Unesco.
Ahmad Al Faqi Al Mahdi est le premier djihadiste écroué par la Cour pénale internationale. Il a été l’un des chefs d’Ansar Dine, groupe islamiste malien associé à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a participé à la conquête violente du Nord-Mali en 2012–2013. Il est personnellement accusé d’avoir détruit neuf mausolées et une des plus importantes mosquées de la ville, Sidi Yahia, entre le 30 juin et le 10 juillet 2012. Même si le procès n’est pas encore ouvert, cette comparution est donne de l’espoir à certaines victimes qui pensaient que la CPI est une coquille vide, à la solde de l’Occident. Plusieurs ONG appellent la CPI à élargir les charges contre lui pour y inclure des viols et mariages forcés. Par rapport à d’autres crimes commis au nord, l’Association malienne des droits de l’homme a déposé une plainte à la CPI pour des enquêtes sur les violences sexuelles commises sur les femmes dans la région de Tombouctou. Après le dossier Abou Tourab, le Mali peut désormais espérer pour la suite des plaintes déposées à la CPI.
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