«Amnesty international contre l’amnistie»

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« Traduire devant la justice  l’ensemble des responsables présumés de violations des droits humains est la condition indispensable  pour  la construction d’une paix durable. C’est la seule manière d’aider le pays à tourner cette page douloureuse de son histoire». C’est ce qu’a déclaré en substance le secrétaire général d’Amnesty international.

 

 

Salil Shetty: Secrétaire général Amnesty international (Photo maliweb.net)
Salil Shetty: Secrétaire général Amnesty international (Photo maliweb.net)

Parmi les recommandations  majeures émises par l’organisation internationale, figure  la lutte  implacable pour mettre fin à  l’impunité. Pas d’amnistie aux criminels de guerre lesquels doivent être traduits devant la justice, condition sine- quoi non  toute  paix durable a indiqué le conférencier.

 

Au cours de cette conférence,  Mr Salil Shetty   secrétaire  général  a demandé à l’Etat malien de veiller à ce  que l’ensemble des responsables présumés de violations de droits humains soient déférés  à la justice;  cela est indispensable à la construction d’une paix durable au Mali. C’est la seule manière d’aider le pays  à tourner cette page douloureuse de son histoire. Il s’est farouchement opposé à l’amnistie  accordée  à des auteurs  présumés des actes de violation du droit international. Il a par ailleurs  soutenu  que la voie de la réconciliation ne peut se faire  que par l’application de la justice  où les coupables seront  punis et sanctionnés pour leurs méfaits. Selon lui, c’est la  seule réponse pour mettre fin à l’impunité et la meilleure  façon de panser les plaies des victimes. L’organisation appelle les autorités judiciaires à poursuivre leur travail de manière exhaustive  et indépendante et à publier les conclusions de leurs enquêtes qui devraient, le cas échéant  aboutir à la traduction en justice des auteurs présumés  de ces actes dans le cadre de procès équitable excluant la peine de mort et d’assurer réparation aux victimes des actes et de leurs proches.

 

 

Par ces propos, Amnesty international interpelle les pouvoirs  publics à faire preuve de beaucoup  plus d’autorités et de justice  afin de bannir l’impunité sous toutes.

Cubain

 

 

Amnesty international Mali agenda pour les droits humains

Extrait du rapport d’Amnesty international

 

3. recommandations aux autorités maliennes

 

Dans son discours d’investiture, prononcé le 4 septembre 2013, le nouveau président Malien, lbrahim Boubacar Keita, s’est engagé à lutter contre l’impunité et garantir l’égalité de la loi pour tous6. Amnesty international salue cet engagement et adresse les recommandations suivantes aux nouvelles autorités maliennes, afin que l’État de droit soit réellement restauré dans ce pays.

 

 

Les autorités maliennes doivent enquêter sur toutes les allégations de violations des droits humains commises par leurs forces de sécurité. Elles doivent également prendre toutes les mesures nécessaires afin que les violations du droit humanitaire et les atteintes aux droits humains commis par les groupes armés fassent l’objet d’enquêtes et de poursuites, et que les victimes puissent bénéficier de mesures de réparation adéquates et efficaces.

 

 

3.1 RÉVÉLER LE SORT DES DISPARUS

Depuis le début de la crise, plus d’une trentaine de personnes auraient été arrêtées par les forces de sécurité maliennes et soumises à des disparitions forcées (Voir une liste non exhaustive de ces cas établie par Amnesty international). Ces actes ont visé des militaires accusés d’être fidèles à l’ancien président déchu ainsi que des civils accusés d’être des partisans des groupes armés.

 

 

3.1.1 DISPARITIONS FORCÉES DE MILITAIRES PERÇUS COMME OPPOSANTS À LA JUNTE

Ces disparitions forcées ont eu lieu dans le cadre d’incidents opposant des parachutistes, connus sous le nom de «bérets-rouges» et favorables à l’ancien Président Touré, et des militaires, connus sous le nom de «bérets verts» qui soutenaient le coup d’État militaire du capitaine Sanogo (Pour de plus amples informations, voir le document d’Amnesty International Mali: «Nous n’avons plus revu nos compagnons de cellules».

 

 

Disparitions forcées et tortures de militaires et de policiers opposés à la junte, juillet 2012.

Accusés d’avoir fomenté un contrecoup d’État, des militaires ont été arrêtés par les forces de sécurité proches des putschistes et 21 d’entre eux ont disparu après avoir été enlevés de leur cellule au camp militaire de Kati – siège de la junte militaire dans la nuit du 02 au 03 mai 2012 (Voir la liste de ces 21 disparus).

 

 

Deux de ces disparus, Abdoul Karim Keita et Youba Diarra, ont été montrés à la télévision malienne, le 30 avril 2012, deux jours avant leur enlèvement. Un cameraman les a filmés alors qu’un militaire leur posait des questions en relation avec le contrecoup d’État.

 

 

Par ailleurs,  un certain  nombre de soldats blessés lors du contrecoup d’Etat ont également disparu après avoir été emmenés,  le 1er  mai 2012, par des membres de la junte militaire à l’hôpital Gabriel Touré de Bamako (la capitale) où ils étaient soignés,  En dépit de ses demandes, Amnesty International n’a pas pu obtenir la liste de ces militaires ni établir le lieu où ils se trouvent.

 

 

Les disparitions forcées de tous ces militaires ont causé de grandes souffrances à leurs proches qui se sont mis à la recherche de leurs parents. Des épouses se sont rendues dans divers lieux de détention sans recevoir aucune réponse quant au sort de leur mari.

 

 

Le parent d’un des militaires disparus a déclaré à Amnesty International, en octobre 2013 : «Après son arrestation, nous avions pu lui rendre visite deux à trois fois au camp de Kati. Puis, nous n’avions plus de ses nouvelles. La famille a déposé plainte auprès d’un juge qui a déclaré qu’il allait faire des enquêtes pour retrouver les personnes portées disparues. Jusqu’à présent, les parents font les va et vient, sans aucun résultat».

Plus récemment, en octobre 2013, un certain nombre de militaires ont été exécutés de manière extrajudiciaire ou ont disparu dans le cadre d’une purge menée au sein de l’armée par certains soldats fidèles au général Amadou Haya Sanogo, qui a organisé un coup d’État en mars 2012.

 

 

Ces militaires ont été visés suite à une mutinerie qui a éclaté, le 30 septembre 2013, dans une caserne située à l’extérieur de Bamako. Ces militaires s’étaient rebellés contre certains membres de l’ex-junte à qui ils reprochaient de ne pas les avoir promus.

 

 

Les corps des quatre soldats ont été découverts au début du mois d’octobre près de la capitale et plusieurs autres, y compris le colonel Youssouf Traoré, sont portés disparus.

 

L’épouse du colonel Traoré a déclaré à Amnesty International, en octobre 2O13: «Dans la nuit du 30 septembre, trois militaires du camp militaire de Kati sont venus chercher mon mari. L’un d’eux venait souvent à la maison. Ils lui ont demandé de les suivre pour faire le médiateur après la mutinerie de Kati. Il n’est plus revenu à la maison depuis lors. J’ai fait des démarches auprès des autorités militaires qui m’ont reçue. Elles ont promis qu’elles allaient faire ta lumière sur la disparition de mon mari».

 

En octobre 2013, la justice malienne a engagé des poursuites contre trois membres des forces de sécurité et a délivré des mandats d’amener contre 17 autres personnes pour leur rôle présumé dans les disparitions forcées de mai 2012. Les trois suspects, un capitaine de gendarmerie et deux militaires de rang subalterne, ont été arrêtés les 23 et 30 octobre 2013.

Amnesty International se félicite de cette décision et appelle les autorités maliennes à veiller à ce que les juges puissent mener cette enquête à son terme et juger les auteurs présumés de ces actes sans être l’objet de menaces ou d’intimidations.

 

 

LISTES DES DISPARUS

 

Liste de 32 personnes portées disparues après avoir été arrêtées par les forces de sécurité maliennes sur lesquelles Amnesty International a pu enquêter.

(1) Sous Lt Aboubacar Kola Cissé

(2) Sgt Chef youba Diarra

(3) 2ème classe Kabiné Keita

(4) 2ème classe Mama dit Bakoroba Kane

(5) 1ère classe Abdoul Karim Keita

(6) 1ère  classe Yeba Traoré

(7) 1ère  classe Samba Diarra

(8) 1ère  clase pakole Sagara

(9) 2ème classe Baba Lamine Doumbia

 

(10) 2ème  classe Cléné Niaré

(11) 2ème  classe Bourama Niarré

(12) 2ème  classe Brehima Coulibali

(13) 1ère classe lbrim Maïga

(14) 2ème classe Aliou Bongana Maïga

(15) 1ère classe Ba Mory Diarra

(16) 2ème  classe Youssouf Bamba

(17) 2ème classe Baba Lamine Kalouchi

(18) 1ère classe Mamadou Dembélé

(19) 1ère  classe Aboubacar Poudjougou

(20) 2ème  classe Adama Bakayoko

(21) 1ère  classe Bouillé Diallo

(B)

Liste des personnes arrêtées par l’armée malienne en janvier et Février 2013 et portées disparues depuis lors

(22) Moustapha Ag Mahama, disparu en janvier 2013 à Sévaré.

Personnes enlevées à Tombouctou le 14 février 2O13

(23) Ali Ould Mohamed Kabad (70 ans).

(24)Maouloud Fassoukoye

(25) Hama Ould Dahama

(26) Dana Ould Dahama

(27) Mohamed Ould Sidi Lamine Lamine

(28) Hama Ould Mahmoud, connu sous le nom de Koroukorou.

(29) Tidjani Ould Mahmoud

(30) Youba Ould Ahmet

(31) Sidy Ahmed Oud Ahmet

C – Liste des personnes disparues après avoir été arrêtées suite à la mutinerie du 30 septembre 2013

(32) Colonel Youssouf Traoré

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9 COMMENTAIRES

  1. A bat Amnesty international vous ne faite que défendre ***** et non le droit humaine ou étiez vous quant le MNLA égorgeait les militaires maliens ou bien les militaires tués ne sont pas des personnes humaines? orphelin que vous êtes

  2. Malheureusement je ne vois pas la liste des 100 et quelque militaires egorges a Adheloc, ou bien ils ne sont pas des etres humains? Je ne vois pas la liste des femmes violees, je ne vois pas la liste de ceux dont les mains et pieds ont ete coupes, je ne vois pas la liste de ceux qui ont ete lapide a mort! ou est la juste dans tout ca?

    • Effectivement !!!
      Nous voulons voir cette liste aussi !!!
      On libère de vrais terroristes qui par la suite déclarent la guerre au Mali.
      Comme si ce que eux ils ont fait est moins que ce que l’on reproche au Général SANOGO et compagnie !!!!

      Quelle justice à double vitesse !!!???

  3. mais ou est la liste de 150 militaires et civile froidement abattu et d’autres égorger a agelhoc et menaka

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