Face au traitement inhumain infligé à Mme Batouly Cissé, agent de douane, dans la nuit du 06 décembre 2006, par un agent de la police prénommé Sounkalo Lassine Coulibaly, l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH) a organisé hier, à son siège, une conférence de presse sur le thème : “Forces de l’ordre et droits de l’homme” pour dénoncer la persistance, au sein de nos forces de sécurité, des pratiques qui bafouent la dignité et les droits des citoyens.
Outre le Président de l’AMDH, Bréhima Koné, et son Secrétaire Général, la conférence de presse a enregistré la présence d’autres membres d’associations pour la défense des droits de l’homme, des avocats, de la victime elle même et du secrétaire Général du syndicat de la douane.
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Dans son exposé, le Président de l’AMDH a indiqué que les actes de violence ont pris une allure inquiétude dans notre pays, surtout de la part de ceux là même qui sont chargés de poursuivre les auteurs de ces atteintes, à savoir les agents de sécurité. Le constat, dit-il, est que, actuellement dans notre pays, il manque un véritable système judiciaire, indépendant et impartial pour rendre pénalement responsables les agents de l’Etat, particulièrement les agents de sécurité contrevenants. Toute chose qui favorise malheureusement l’impunité, d’où la montée des bavures policières. C’est pourquoi, fera savoir Me Brehima Koné, l’AMDH a jugé nécessaire de porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale quelques atteintes aux droits de l’homme d’une certaine gravité, qui préoccupent autant son organisation, par exemple, le cas de la dame Batouly Cissé, et tant d’autres. Il a enfin rappelé que l’AMDH est engagée depuis des années auprès des partenaires sur le plan national et international dans la lutte contre l’impunité.
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Aussi, elle soutient les victimes des violations des droits de l’homme dans leurs quêtes de justice et de vérité, notamment à travers le système judiciaire. A cet effet, a-t-il conclu, l’AMDH lance un appel urgent aux forces de sécurité à mettre un terme aux abus d’autorités, et invite particulièrement les autorités judiciaires à faire preuve de diligence dans la procédure et de courage dans la décision afin de rendre justice à la dame Batouly. Enfin, l’AMDH tient à poursuivre cette affaire jusqu’à sa réussite totale. Si jamais, a-t-il mis en garde, les autorités maliennes ne faisaient pas diligence dans le traitement de ces dossiers, l’AMDH est prête à saisir les instances internationales pour que justice soit rendue.
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Prenant la parole, la victime, Mme Batouly Cissé, agent de douane, également reconnue malade handicapée, a apporté un témoignage sur les faits.
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Les faits
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Dans la nuit du mercredi 06 décembre 2006 vers 22 heures, circulant à bord de son véhicule au niveau du onde Point de
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En effet, le sieur Coulibaly, habillé en tenue civile, roulant sur une moto “Djakarta”, a voulu, par une manoeuvre dangereuse, dépasser la dame Batouly roulant dans son véhicule Opel, dans sa direction de marche. Ainsi, pour avoir simplement rappelé au jeune policier le caractère dangereux de sa manoeuvre en guise de conseil, celui-ci n’a eu d’autres réponses que de lui barrer plus loin la voie avec sa moto, l’obligeant à s’arrêter. C’est ainsi, que le sieur Coulibaly fonça sur elle, tranquillement assise au volant de sa voiture pour lui dire “qu’il va tout de suite lui rentrer dedans pour ce qu’elle vient de dire”. Devant le caractère grossier des injures proférées à son encontre, la dame Cissé lui retourna les mêmes injures. C’est ainsi que mal lui en prit, puisque, pour mettre fin à la discussion, le jeune policier choisit la solution de se ruer sur cette faible créature sans défense en lui assénant plusieurs coups de poing au visage. Et la bonne dame n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention de deux militaires de passage, qui ont maîtrisé le jeune policier.
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Les conséquences des coups infligés ont été d’une telle gravité que la dame Batouly est reconnue malade handicapée, battue à sang et qui a vu des veines de son nez coupées, avec de fortes perturbations auditives et visuelles.
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Faut-il le souligner, la victime Mme Batouly Cissé, ayant pour conseil Me Soyata Maïga et Me Mamadou Lamine Traoré, tous deux avocats à la cour, a introduit une plainte au Tribunal de Première Instance de
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