Aéroport de Tombouctou. La vue du personnel des Nations-Unies, des véhicules et des engins militaires, frappés du sceau des Nations-Unies, montrent clairement aux passagers qui viennent de débarquer à l’aéroport de Tombouctou, qu’on est en zone sous contrôle onusienne. Même si la sécurité n’y est plus comme sous la transition, lorsque le président français François Hollande et celui par intérim du Mali Dioncounda Traoré, y rendaient visite le samedi 2 février 2013, trois semaines après le début de l’intervention française. Après les évènements de Kidal du 21 mai 2014, la dégénérescence de la sécurité dans cette région a fait tache d’huile dans les régions de Gao et Tombouctou. On a assisté à une recrudescence de l’insécurité, une multiplication des attaques des groupes armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), de Mujao et d’Aqmi, contre non seulement les populations, mais aussi les Forces armées maliennes (FAMa) et les casques bleus dans plusieurs localités de la région de Tombouctou. Même si voyager d’une localité à une autre, sans escorte comporte de gros risques, dans les capitales régionales comme Gao et Tombouctou -sous contrôle onusien- les populations sont sous bonne garde, les casques bleus et les (FAMa) veillent sur les villes, les habitants et leurs biens.
A Tombouctou ce mercredi matin, les dispositions étaient prises à plusieurs niveaux : la représentation de la Minusma à Tombouctou, sa composante droits de l’homme et la population étaient sur place, chacun pour jouer son rôle. De l’avion des Nations-Unies qui s’est posé à l’aéroport de Tombouctou, est sorti Guillaume Ngefa, le chef de la Division droits de l’homme de la Minusma et représentant du Haut-Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme. Il est suivi de ses collaborateurs, notamment Lydiene Nkongho Achallé, chargée des droits de l’homme, puis de ses partenaires, les représentants de six Ong formant une Coalition dont la présidence est assurée par Me Moctar Mariko (Amdh). Il s’agit des Ongs : Wildaf-Mali, Amdh, Fidh, Ajm, Deme-so, Collectif Cri de Cœur. Ces associations ne sont pas à leur premier contact avec les habitants de Tombouctou et du nord de façon général. Elles sont au cœur de la lutte contre l’impunité, après l’occupation. Elles croient en la possibilité d’une justice et réparation pour les victimes, et veulent amener les victimes à y croire, à rompre le silence, à dénoncer et à porter plainte contre leurs bourreaux. La Division des droits de l’homme de la Minusma croit et veut amener à croire que les bourreaux seront démasqués et punis. La délégation conduite par Guillaume Ngefa à Tombouctou y croit et c’est tout le sens de la mission du mercredi dernier dans la cité des 333 Saints.
Violées par les occupants
De l’occupation de 2012, les populations gardent encore de très mauvais souvenirs, les violences perpétrées par les combattants rebelles du MNLA (Kidal, Gao, Tombouctou) et Jihadistes du Mujao et d’Ansar Dine. Ces fous de Dieu ont, au nom de la religion, coupé des mains, des pieds, fouetté et interdit de fumer, de boire de l’alcool et de se distraire en écoutant de la musique. En outre, le MNLA aussi bien que les Jihadistes, selon de nombreux témoignages, ont enlevé et abusé des femmes. De nombreuses femmes et des petites filles, des mineurs ont été violées et enceintées par des occupants armés. Si certaines ont crié leur révolte, d’autres meurtries dans leur chair ruminent leur mal dans le silence total. Ces cas de violations graves vont-ils restés impunis ? La réponse est non ! Justice sera rendue, selon le chef de la Division droits de l’homme de la Minusma, Guillaume Ngefa, dont la mission ce mercredi 17 juin, était un pas de géant vers la justice.
De l’avion au bus, la délégation arrive sous escorte à la salle de Conférence de l’Institut des Hautes Etudes et de Recherche islamique Ahmed Baba. De part et d’autre, le bâtiment est bouclé par les dispositifs des soldats de la paix, les casques bleus. L’accueil est chaleureux et dans l’amphithéâtre, hommes, femmes, jeunes et vieux de Tombouctou avaient pris place. Sur la banderole dressée au-dessus du présidium, on peut lire : « Lancement du Programme de mise en œuvre du fonds d’affectation à la protection et à l’accès à la justice des victimes des violences sexuelles ».
L’honneur revenait d’abord à Annie Rashidi, la Représentante de la Division droits de l’homme (DDH) à Tombouctou de dire ce qu’elle vit dans ce domaine, dans la cité des 333 Saints. Ce jour représente pour elle un tournant dans la lutte aux côtés des victimes de violences sexuelles, contre l’injustice et l’impunité. Avec la crise et l’occupation par les groupes armés, rebelles et jihadistes, toutes ont été victimes et ont vécu dans leur chair et dans leur dignité, économiquement ou moralement. Il y a eu des violations graves des droits de l’homme qui ne doivent passer sous silence.
Justice
D’où la nécessité de se mettre en commun pour secourir les victimes dans la lutte contre l’impunité. Pour Annie Rashidi, pour que ce combat aboutisse, on doit encourager les avocats à venir travailler là où ces crimes ont été commis. Le droit doit être expliqué ici, car « dans certains coins ici ‘’justice’’ ne veut rien dire, ce n’est qu’un mot sur papier ». Tous doivent donc aider la Minusma pour le triomphe du droit et que la justice devienne une réalité, a indiqué Annie Rashidi.
Dans l’intervention du Chef du bureau de la Minusma à Tombouctou Cecilia Piazza, on relève l’importance de l’accès à la justice, au rang de pilier dans les actions de la Division droits de l’homme de la Minusma. Elle a mis l’accent sur la réalité des séquelles que certains portent, « les populations ont été confrontées à des difficultés », des brutalités vécues et que certains gardent sous silence. Mettre les moyens à leur disposition pour leur accès à la justice est une activité de protection des victimes, a indiqué Cécilia Piazza. Selon elle, la Minusma continuera de soutenir l’Etat malien pour que la justice soit une réalité.
Me Moctar Mariko, au nom des Ong membres de la coalition pour la défense des victimes, a remercié et félicité la Division droit de l’homme (DDH), pour son soutien sans failles à cette cause. « Pas de paix durable sans une justice aux victimes et le respect de leurs droits », a martelé Me Mariko, au cours de cette cérémonie de lancement. Selon lui, les six ONG ont constitué un pool d’avocats pour accompagner les victimes de façon gratuite. Cette lutte ne s’arrête pas seulement l’assistance, mais aussi la réparation qui incombe à l’État. Amener l’Etat à ouvrir des enquêtes, engager des poursuites contre les auteurs et punir les coupables, a soutenu Me Mariko, au nom de la Coalition. Il a dit leur disponibilité à soutenir les victimes. Ainsi, à travers le pool d’avocats, elles ont porté plainte avec constitution de partie civile, au nom et pour le compte de 80 femmes et filles victimes de violences sexuelles.
Mère à 13 ans
Le chef de la Division droits de l’homme (DDH) Guillaume Ngefa a confié à l’auditoire un témoignage pathétique concernant « une enfant victime de 13 ans, qui avait un bébé de 5 mois, qui m’a été présentée en mars 2013 ». Guillaume Ngefa était alors venu s’enquérir de la situation des droits de l’homme et cette fillette qui a été victime de violence sexuelle perpétrée par les occupants et portait ainsi le bébé qui en est résulté. « J’ai des enfants qui avaient 13 ans et je me suis dit que ça pouvait être mes enfants », s’est indigné Guillaume Ngefa. « La crise malienne, caractérisé par l’occupation de sa partie septentrionale par des forces aux dessins divers a laissé un lourd passif sur les populations et leurs biens occasionnant de nombreuses violations et abus aux droits de l’homme et au droit international humanitaire », a rappelé le chef de la DDH. Pendant la crise, les femmes et les jeunes filles se sont retrouvées malgré elles à l’affiche, dans un rôle de victimes de la violence physique, psychologiques et sexuelles. « Face à ce constat terrible, il est important de rappeler que ces actes commis à leur encontre constituent des crimes qui ne peuvent et ne doivent rester impunis », a signifié le chef de la DDH Minusma. Avec l’absence des instances judiciaires dans les régions de Kidal, Gao et Tombouctou, l’accès à la justice pour ces victimes de nombreuses violations étaient devenu un mythe. D’où l’action entreprise par le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme par la mise en place de ce fonds qui n’est pas une fin en soi, mais constitue un moyen d’accès à la justice pour les victimes et survivantes de violences sexuelles. « Il convient de rappeler que la protection des victimes constitue une priorité pour le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et pour la Minusma », a expliqué Guillaume Ngefa représentant de ce Commissariat au Mali.
Plus de 17millions pour accéder à la justice
Le fonds d’affectation spécial dont il a prononcé le lancement aura pour objectif de fournir un soutien financier aux organisations maliennes de défense des droits de l’homme ayant un mandat notamment d’assistance juridique aux survivantes de violences sexuelles liées au conflit. Il s’agit notamment des six associations présentes à cette cérémonie et qui se sont regroupées au sein d’une Coalition : Wildaf-Mali, Amdh, Fidh, Ajm, Deme-so, Collectif Cri de Cœur. Afin de les appuyer dans leur travail de pionnières, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme met à leur disposition « un fonds d’affectation à la protection » d’une valeur de 30 000 dollars américains, environ 17 millions 700 mille FCFA, qui consistera en une assistance judiciaire dans un premier temps, et psychologique si nécessaire, a précisé Guillaume Ngefa. Il servira à financer les soins prodigués aux victimes et témoins, à leurs déplacements pour des besoins médicaux ou légaux, pour l’allocation de logement et de nourriture en cas de besoin. La cérémonie s’est déroulée en présence d’un représentant de l’Ambassade de France et du Pnud. Pour Guillaume Ngefa, il n’y a pas de doute que de nombreuses autres initiatives suivront celles-ci. La cérémonie s’est terminée en joignant l’utile à l’agréable par une représentation théâtrale sur des cas de viol avec braquage, et de mariage forcé. Un retour artistique sur le drame de l’occupation.
B.Daou
pour qu’il ai justice il faut que la population commence a son tour a violé leur filles et leur femmes dès leur retour comme ça ont veras la suite
notre armée doit prendre vite la relève
Car avec la munisma il y aura tjours des problèmes
Les règles restent inutiles si nous les enfreignons sans être punis.Ces criminels doivent répondre de leurs actes. 🙁
Ceux qui ont commis des crimes sexuels contre les femmes,les fillettes,ceux qui ont coupe bras et jambes,ceux qui ont bastonne des femmes et hommes innocents,ceux qui ont lapide a mort des personnes ,ceux qui ont decapide par sadisme ,roule des camions sur des soldats attaches ,ceux qui ont tue ,pille les pauvres populations et cree l’effroi parmi les populations ont commis des crimes horribles et imprescriptibles.Ils doivent etre poursuivis et subir leur chatiment.En fait refuser de chatier ces criminels de droit commun,c’est commettre aussi un crime.La Constitution du Mali ne donne droit a personne de laisser les crimes impunis.Ce sont les crimes politiques commis sans s’adonner a des actes criminels de droit criminel qui peuvent faire objet de pardon.La justice doit se saisir des crimes,les juger et les punir et les questions de pardon des condamnes de justice doivent respecter la loi carcerale.
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