Abolition de la peine de mort : Les incohérences des autorités maliennes !

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En l’espace d’un mois et demi, le gouvernement de la République du Mali a adopté deux projets de loi contradictoires sur la peine de mort.  Si le premier adopté le 5 septembre dernier punit de la peine de mort, les auteurs des infractions terroristes selon la gravité des faits, le second pris le mercredi 17 octobre dernier, abolit la peine capitale et la remplace par la réclusion criminelle à perpétuité.

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‘’ J’engage le Gouvernement à présenter, dans les prochaines semaines, deux projets de loi à l’Assemblée nationale, portant respectivement sur la suppression de la peine de mort et l’adoption d’un nouveau Code de la Famille et de la Personne’’. Depuis cette déclaration du président de la République, Amadou Toumani Touré à l’occasion du 22 septembre dernier, les autorités judiciaires sont passées à la vitesse supérieure pour abolir la peine capitale. Ainsi, lors de sa réunion hebdomadaire tenue le mercredi 17 octobre dernier, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi allant dans ce sens.

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Il ressort du communiqué publié à cet effet que les plus hautes autorités de notre pays profondément imprégnées des valeurs d’humanisme ont fait le choix de ne pas ôter la vie à un être humain. ‘’L’abolition de la peine capitale s’inscrit dans cette ligne de respect de la vie conformément aux valeurs sacrées d’humanisme, de pardon, de clémence, de compassion’’, précise le même communiqué.

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Le projet de loi ainsi adopté dispose que la peine de mort est abolie. Sauf que le projet de loi a besoin de la caution des députés. De même, il précise qu’elle est remplacée par la réclusion criminelle à perpétuité.

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Toujours selon le même communiqué, la dernière exécution capitale remonte au 21 août 1980 où deux condamnés à mort pour meurtre et vol à main armée ont été fusillés. Si l’Assemblée nationale adopte ce projet de loi, le Mali sera le 117ème pays membre des Nations unies et le 15ème pays africain à supprimer la peine capitale. Mais voilà, il y a presque un mois et demi : lors de sa réunion hebdomadaire, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi portant répression du terrorisme dans notre pays. C’était précisément le mercredi 05 septembre dernier. La réclusion criminelle à perpétuité ou de la peine de mort, selon la gravité de l’acte, constituent des sanctions prévues par le projet de loi. Comment comprendre qu’un gouvernement soucieux d’abolir la peine de mort  adopte un tel  projet de loi? Qu’est-ce qui pourrait expliquer cette incohérence des autorités maliennes ?

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En attendant des débats qui seront certainement houleux à l’Assemblée nationale, le président de la République doit instruire au gouvernement de procéder à une harmonisation des deux textes. Le plutôt sera le mieux.

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Chiaka Doumbia

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Peine de mort : Le feu vert des députés?

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Tu ne tueras point. La loi résume le dogme chrétien qui va à l’encontre de la peine de mort. Point de vue de nature à consolider le projet de loi gouvernemental tendant a la suppression de la peine de mort.

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De source chrétienne, Jésus a fait prévaloir la question de la conscience sur le sujet. L’exemple de la pécheresse Marie de Madeleine est cité pour prouver que Jésus a empêché la lapidation de la femme accusée d’adultère. ‘’Que celui qui est sans péché jette la première pierre. ‘’ L’homme est donc ramené à sa conscience.

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Qui d’entre nous n’a jamais péché ? En revanche, les Juifs appliquent la loi du talion, œil pour œil, dent pour dent. Les musulmans, aussi, dans certains cas, sont pour la peine de mort, notamment contre celui qui a tué un croyant.

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L’importance de la question n’est donc pas moindre et les députés devront se pencher sur le sujet qui, sans aucun doute, ne manquera pas de susciter le débat. Outre la position des différentes religions, les députés seront appelés à se prononcer dans le cadre d’un Etat laïque.

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C’est à ce titre que les députés voteront le projet de loi selon leur intime conviction. Le sujet ne mérite-t-il pas un référendum ? En tout cas, les élus sont mis face à leur conscience sur une question nationale de haute portée historique.

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Baba Dembélé

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