Depuis l’annonce de l’abolition de la peine de mort par le gouvernement de la République du Mali, les commentaires vont bon train sur la question. Les idées et les avis sont partagées. Toute la question est que cette peine n’est pas appliquée au Mali depuis de nombreuses années.
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Alors, la question que certains se posent est de savoir pourquoi réveiller le chat qui dort. Il y en a qui se demandent en quoi une loi qui ne s’applique pas peut déranger.
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LE CARACTERE DISSUASIF DE LA LOI
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Quoiqu’on dise, une loi, même si elle n’est pas appliquée, peut revêtir un caractère dissuasif pour certaines catégories de malfaiteurs. Au-delà de cet aspect, du point de vue de l’islam, on ne comprend pas comment dans un pays où le nombre de musulmans est très élevé on puisse prendre une telle décision, quoique la charia n’y est pas appliquée. Ainsi, pour nombre de leaders religieux, à défaut d’aller vers l’application de la charia, il n’était pas opportun d’ébranler leur susceptibilité par la prise de la décision d’abolition de la peine de mort.
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DES POSITIONS DIFFERENTES
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En effet, l’islam est formel que les crimes ne doivent pas demeurer impunis. Au sein de l’opinion publique nationale, certains tentent de donner des explications. Ainsi, au Mali, aujourd’hui, comme toujours, on a pris la mauvaise habitude de toujours se référer aux autres pays, notamment la France ou d’autres pays développés. Cela est une erreur quand on sait que les réalités sociales ne sont pas les mêmes. Ainsi, certains soutiennent qu’ailleurs l’abolition de la peine de mort a été un facteur favorisant la baisse de la courbe de certaines criminalités.
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Par contre, dit-on, son maintien dans d’autres pays n’a pas été de nature à dissuader les auteurs d’actes criminels entraînant la peine de mort.
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ABOLITION DE LA PEINE DE MORT, UNE AVANCEE DANS LA PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME?
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Tout compte fait, tant que le projet de loi déposé sur la table à l’Assemblée Nationale ne sera pas adopté par les députés, le débat se poursuivra. Mais, la question continue à susciter beaucoup d’intérêt en ce sens que pour certains professionnels du droit, l’abolition de la peine de mort se présente comme une avancée en matière de protection des droits de l’homme dans un contexte où la démocratie insiste sur la nécessité de renforcer les dispositifs de protection des droits et libertés individuelles et collectives.
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Mais par là, faut-il comprendre que les bandits de grands chemins et les criminels sont concernés par ces efforts déployés à travers le monde dans le sens de la défense des droits de l’homme? Ce qui est irréfutable, c’est qu’on a l’habitude d’affirmer que même les condamnés, en tant que personnes humaines, ont des droits. En est-il le cas pour les condamnés à mort? Le débat demeure ouvert.
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