Si le projet de loi sur l’abolition de la peine capitale a suscité d’une part de vives frustrations au sein de certains partis politiques, association et d’autre part des félicitations, force est constater que le climat politique est depuis peu, troublé. Parmi les fervents opposants à ce projet de loi, il y a l’Union Nationale Pour la Renaissance qui, tente de déplacer le débat et en faire une affaire religieuse. Est-il nécessaire de rappeler à l’UNPR que le Mali n’est pas un Etat islamique même si la majorité de la population malienne est musulmane ?
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A présent, pourquoi l’UNPR fait savoir son opposition à cette loi ? Sur le plan religieux, plusieurs lois de la République du Mali contredisent les principes de l’islam et pourquoi l’UNPR n’avait jamais protesté contre ? La formation politique de Modibo Sangaré veut-elle seulement se faire entendre? Voilà bien de questions qui méritent des réponses d’autant plus qu’on sait que la candidature de l’UNPR à la dernière présidentielle a été rejetée par la Cour Constitutionnelle. L’UNPR n’a pas pu digérer ce rejet et tente de mener le combat sur un tout autre plan, en ralliant à ses côtés les leaders religieux qui, à leur tour montent les militants contre le pouvoir en place.
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En effet, la question qui se pose est de savoir si le Président de l’UNPR agit en rang solitaire dans cette protestation. La flagellation fait partie de la «Charia», mais elle n’est pas appliquée au Mali, pourquoi n’y a-t-il pas eu de protestations contre la non application de cette loi ? L’amputation de la main du voleur n’est pas non plus appliquée, l’UNPR s’est-elle mobilisée pour établir cette loi ? Ce n’est pas aujourd’hui que Modibo Sangaré réalise qu’il y a des lois au Mali qui sont contre l’islam. Que dire du consentement silencieux de l’UNPR pendant tout ce temps ? L’attitude belliqueuse de l’UNPR est vraiment surprenante après ses différentes sorties médiatiques. Mais, en suivant de près les événements en cette période de promotions (nominations multiples), l’on serait tenté de dire que Modibo Sangaré a quelque chose derrière la tête.
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En démocratie, il y a toujours des points de vue différents, c’est la règle du jeu, mais pour s’opposer à un avis ou une loi, il faut le faire dans la logique républicaine ; sans arrière pensée, sans vouloir manipuler les susceptibilités religieuses.
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Adama Diarra
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19 novembre 2008
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