Dans le cadre de la semaine des droits de l’homme, le ministère des Droits de l’homme et de la Réforme a organisé, le samedi 9 décembre, à l’Hôtel El Farouk (Kempeski), la 6ème édition du Symposium national sur les droits de l’Homme. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de tutelle, Me Kassoum Tapo, en présence de la présidente de la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh), Me Coulibaly Kadiatou Sangaré, ainsi que les représentants d’organisations et d’institutions de défense des droits de l’Homme.
L’objectif principal de ce symposium était d’examiner les moyens de promouvoir et protéger véritablement les droits de l’Homme au Mali. Selon la présidente de la Cndh, la semaine des droits de l’Homme s’inscrit dans le cadre de la commémoration du 10 décembre instituée par l’Assemblée générale des Nations Unies en vue de porter à la connaissance du monde la Déclaration universelle des droits de l’homme (Dudh) comme l’idéal commun par tous les peuples de toutes les Nations. À la croire, la situation des droits de l’homme au Mali n’est pas réjouissante du fait qu’elle reste toujours confrontée à d’énormes défis, notamment l’impunité, l’insécurité, la corruption, les enlèvements, les disparitions forcées, le terrorisme, l’insatisfaction de certains droits civils et politiques. “Il est plus que jamais urgent d’examiner les moyens de promouvoir et protéger véritablement les droits de l’Homme au Mali”, a-t-elle ajouté.
Le représentant de la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel), Hugg Penda, a exhorté les pouvoirs publics à une meilleure promotion et protection des droits de l’homme au Mali.
Quant au directeur de la Division des droits de l’Homme de la Minusma, Guillaume NGefa, il a souligné que le Mali doit faire face à d’énormes défis en matière de droits de l’homme en lien avec la situation politique et sécuritaire et d’autres en lien avec la migration et la traite d’êtres humains.
Violation des droits de l’Homme facteur du développement de l’extrémisme violent
Selon lui, les abus, les dénis de justice, les violations des droits de l’homme et l’impunité sont des actes qui ne servent qu’à exacerber la crise et à multiplier les menaces y compris les risques de radicalisation et de développement de l’extrémisme violent. À l’en croire, la lutte contre l’impunité, les abus et les violations des droits de l’homme aura un effet dissuasif pour la commission de ces actes. “Le Mali n’est pas vraiment un État fragile, mais ce n’est pas un secret qu’une partie du territoire national du Mali échappe à l’autorité de l’État. La situation actuelle démontre que les groupes extrémistes sont en train de fermer les écoles poussant de nombreuses autorités locales à quitter leur localité respective du fait de l’insécurité et de la peur”, a déclaré Guillaume NGefa.
En ce qui le concerne, le ministre Kassouma Tapo a promis d’user de tous les moyens pour que les dossiers des détenues du Centre de détention de Bolé puissent être vidés afin que les innocentes soient mises en liberté. Et de rappeler les conclusions de la mission qu’il a diligentée dans la région de Mopti après la publication des rapports de certaines organisations de défense des droits de l’homme incriminant nos éléments des forces armées et de sécurité d’exactions. ” Je me suis toujours battu pour la protection des droits de l’homme “, a-t-il fulminé.
Les détentions illégales et les dénis de justice dénoncés
À la fin des travaux du symposium, une conférence de presse a été animée par les responsables du Réseau des défenseurs des droits humains au Mali (Rddh) sur le thème : “La situation des droits de l’homme au Mali : les urgences”. Dans sa déclaration, le Rddh dénonce la recrudescence des attaques à mains armées, les viols systématiques des femmes sur les axes routiers, la fermeture des écoles, l’impunité des présumés auteurs des graves violations des droits de l’homme, les détentions illégales et les dénis de justice, les attaques contre les symboles de l’État, la prolifération des armes et leur détention illégale. “À ce jour, nous notons plus de 500 écoles fermées dans les régions de Gao, Kidal, Ménaka, Mopti, Ségou et Tombouctou. Cette situation est due principalement à l’insécurité “, ont-ils déploré.
B. PAÏTAO