Les autorités institutrices de l”espace d”interpellation avaient pour objectif d”en faire un cadre de réflexion, d”échange et d”action sur la situation des droits de l”homme au Mali. L”objectif final étant de s”appuyer sur la consolidation des droits de l”homme pour renforcer le processus démocratique enclenché depuis 1991. Cependant, au fil des ans, l”on a pu se rendre compte que ce forum était devenu un lieu de défoulement à volonté dans une salle de spectacle bien garnie.
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Cette belle image d”une élite à l”écoute de son peuple semble manquer dans la plupart des cas de suivi concret sur le terrain. Ainsi depuis l”instauration des dites journées, les recommandations du jury aux membres du gouvernement ne sont que partiellement exécutées et cela pour quelques dossiers qui ont la chance d”être retenus par la commission de tri. Un autre aspect non négligeable de cet espace d”interpellation est que beaucoup de personnes font des interpellations par lettre faute de moyens pour se présenter physiquement sur le lieu le jour J. Cela fut toujours décrié par le jury. Cette catégorie de personnes qui ont leur mot à dire doivent être prises au sérieux ou pas, l”essentiel étant de se défouler.
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Ce forum gagnera un peu plus en prenant en compte des populations qui vivent dans les campagnes. En outre une autre absence de taille à ces assises est ce qu”on peut qualifier de boycott, l”opposition politique.. Au delà du clivages politiques, l”EID doit être une affaire de tous, un lieu où tous les Maliens puissent avoir leurs mots à dire. Mais pour cela il faut avant tout une volonté des initiateurs et des organisateurs qui doivent aller vers les autres qui se sentent moins concernés pour les impliquer d”avantage car à ce rythme l”exclusion d”une partie de la classe politique c”est que l”EID s”achemine vers une caisse de résonance. Sans changement véritable dans l”organisation et le suivi de l”EID, les organisateurs risqueront de se retrouver un jour dans une salle vide à cause du désintérêt grandissant des Maliens envers cette rencontre
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A quoi bon de jouer du folklore chaque année pour l”extérieur si les Maliens ne se sentent pas concernés.
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En attendant, espérons qu”un remède soit trouvé au mal et que le prochain EID soit une affaire de tous enfin de continuer et d”améliorer le cadre de vie. Cela il le faut car il y va de la crédibilité de notre démocratie.
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Mamadou DIARRA
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