Droits des migrants : L’AME exige l’application de la Convention de Genève

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Une exposition-photo et projection de films à l’Association malienne des expulsés a consacré la dénonciation des pires formes de maltraitance infligées aux migrants sur le chemin de l’exil. Les militants des droits des immigrés ont profité de la tribune pour interpeler les autorités nationales et les puissances occidentales sur la nécessité du respect de la Convention de Genève, relative à la libre circulation des personnes et de leurs biens.

Cette journée, organisée samedi au siège de l’Association malienne des expulsés (AME), consacre une des étapes de la campagne sensibilisation sur les libertés de circuler et de promotion des droits des migrants. Exposition-photo et projection de films documentaires ont permis à l’assistance de s’enquérir de la tragédie humaine qui caractérise, ces derniers temps, le chemin de l’exil vers l’Occident.
Placée sous la présidence du président de l’AME, Ousmane Diarra, cette journée a enregistré la présence de plusieurs déplacés victimes de la guerre au nord.
Les images ainsi exposées traduisent les dangers du chemin de l’immigration. “Il s’agit pour nous de sensibiliser des opinions sur les conditions de vie précaires des migrants dans les divers pays d’accueil où ils se retrouvent très souvent face aux politiques restrictives sur les libertés de circuler”, explique le président de l’AME.
Selon Ousmane Diarra, depuis le déclenchement de la crise au Mali, il se dégage un triste constat de l’occupation des régions du Nord par des bandits armés. Des milliers de migrants en transit ont trouvé refuge dans les autres pays du Maghreb, en Mauritanie et en Europe (Italie et Grèce). “Ces personnes en situation de migration forcée et en errance sont sujettes  à des difficultés de vie quotidiennes et aux violations directes de leurs droits fondamentaux y compris l’accès aux soins de santé physique et mentale dans la plupart des pays d’accueil et singulièrement au Maghreb”, dénonce le militant des droits des migrants.
Pour lui, les migrants errants sont localisés en Mauritanie, en Algérie, au Maroc et en Libye vivant entre les abris isolés et les cellules de détention pour étrangers irréguliers. Ousmane Diarra est formel : “Ceux-ci constituent le lot des personnes affectées par les durs épisodes des crises en Libye et au nord du Mali”.
L’accueil et l’accompagnement des migrants refoulés sont donc devenus une des tâches prioritaires de l’AME. Pour son président, plusieurs de ces personnes sont affectées par des troubles post-traumatiques, en raison des situations vécues au cours des détentions sur le chemin de l’immigration.
Pour l’AME, il y a donc urgence à agir. Et son président d’inviter les puissances occidentales et les autorités nationales à œuvrer pour le respect des droits de migrants. “Les pays occidentaux doivent signer, pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, et respecter la Convention de Genève sur la libre circulation des personnes et de leurs biens”, recommande Ousmane Diarra, invitant la Croix-Rouge internationale à s’investir pour garantir le respect de ces textes internationaux en faveur des migrants.
Selon l’AME, les politiques d’accueil des immigrés sont presque identiques partout. Car, guidées par l’approche sécuritaire (Frontex) initiée par l’Union européenne et procédant par l’érection de barrières pour contrôler les flux migratoires vers l’Europe et au mieux pour les contenir dans les pays d’origine.
La présente journée marquait l’exposition et la présentation de photographies prises lors des missions exploratoires, enquêtes sur le parcours et les conditions de vie des migrants et dans l’accueil des migrants en retour forcé, la projection de films documentaires.
Issa Fakaba Sissoko

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