Dans le cadre de l’animation de ses actions inscrites au registre de la campagne des 16 jours d’activismes au Mali, HERA Fondation initie des séries d’activités pour sensibiliser sur les violences faites aux femmes et aux filles. Dans cette optique, elle a animé le 5 décembre 2023 à la Maison de la Femme en rive-gauche de Bamako, un panel portant sur ‘les droits des femmes pendant et après le mariage. A l’occasion, différents acteurs ont édifié le public par la question suivant la loi coutumière et juridique.
Trois panels ont occupé cette rencontre qui a enregistré la participation d’un grand nombre de femmes en plus d’autres acteurs multisectoriels. Les thèmes mis aux débats ont porté sur : ‘ Formation et célébration du mariage et droit de la femme dans le mariage civil et coutumier’ ; ‘ Les droits de la femme en cas de divorce- sort du nom matrimonial-sort des enfants- de la pension alimentaire- de dommages intérêts’ ; ‘ Le sort des enfants : droits de garde et de visite confrontées à l’autorité parentale dévolue aux 2 enfants’. Des communications assurées par Me Daouda Issakia Théra, Me Tall Nadia Bioule, Me Mariam Traoré, Mme Rokiatou Diakité présidente de l’ ARCAPH, M. Colé Tounkara, et Mame Diarra Diop la modératrice du jour.
De la formation à la célébration du mariage, la lumière a été faite sur les actes et les formalités à accomplir avant, pendant un mariage civil ou de culte pour qu’ un mariage garde soit considéré légal devant la loi.
En procédant à la dissémination du code de la famille régissant les mariages au Mali et autres lois, les panelistes ont amené l’assistance à comprendre clairement comment un mariage devant culte ou communément appelé ‘mariage religieux’ sous nos cieux peut avoir une valeur juridique. Selon les explications de Me Théra, tout mariage scellé par un chef de culte doit être transcrit au registre d’état civil pour être juridiquement reconnu. A défaut de quoi, l’acte n’ est pas reconnu juridiquement donc ne peut être utilisé pour réclamer des droits en cas de séparation du couple.
Outre cet aspect, il a également été expliqué les différentes démarches à suivre avant le mariage, comment procéder pour le choix des régimes matrimoniaux . Occasion pour Me Tall, d’expliquer qu’un régime monogamique ne signifie pas systématiquement communauté de biens. A ses dires, pour se faire, les futurs mariés doivent accomplir des formalités à savoir formuler la demande du régime de la communauté de biens, rédiger leur contrat de mariage devant notaire etc.
Si la loi met à disposition un cadre de protection pour contrer les abus et violences à l’endroit des femmes en cas de divorce en la remettant dans ses droits, la tradition et les coutumes également restent un moyen de protection et de prévention des violences faites aux femmes, selon Colé Tounkara.
Qui a rappelé les conditions requises avant, pendant et après le mariage suivant la coutume. Revenant sur les formalités relatives à la célébration du mariage, de la demande aux démarches qui impliquent des émissaires à savoir les griots jusqu’ à la célébration officielle de l’union, M. Tounkara soulignera que les futurs conjoints sont éduqués pendant cette période à leurs devoirs et droits respectifs. Pour Colé Tounkara, tout comme la loi, nos coutumes, traditions et religions accordent beaucoup d’importance au respect des droits de la femme et les communicateurs traditionnels ont un grand rôle à jouer dans la lutte contre les VFF( violence faite aux femmes).
Khadydiatou SANOGO/maliweb.net