Drogue : Le Mali se distingue

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L’Association « Osons parler de la drogue au Mali » en partenariat avec la Commission ouest africaine des drogues (WACD) a engagé, samedi au Centre Djoliba, la réflexion sur le phénomène de la drogue au Mali.

D’un statut de pays de transit, le Mali est passé à celui de zone de forte consommation de différents types de drogues. Selon Augustin Cissé, président de l’OPDM, se référant au rapport de l’Organisation des Nations-unies contre la drogue et le crime organisé (Onudc-2013), Le Mali n’est plus seulement une autoroute pour le passage de la drogue mais plutôt une zone de consommation. « Malheureusement, la drogue n’est pas encore un sujet de débat citoyen au Mali. Malgré la sévérité des lois, la consommation du taux de drogue ne cesse de grimper, les trafiquants trouvent toujours les bons chemins pour contourner la loi. Finalement les principales victimes sont les consommateurs alors que les grands trafiquants arrivent à s’échapper. Les politiques punitives ont échoué et il faut rechercher de nouvelles alternatives », a-t-il déclaré.

La conférence, axée sur la présentation de la loi type sur la drogue pour l’Afrique de l’Ouest proposée par la Commission Ouest africaine sur les politiques de drogue, avait pour objectif de doter notre pays d’un arsenal plus solide en matière de lutte contre la vente, la consommation et la prolifération des stupéfiants et tous leurs dérivés en s’appuyant sur la loi 01-078 du 18 juillet 2001, mais aussi de briser les tabous qui entourent ce fléau.

« Aujourd’hui, les effets néfastes de la vente et de la consommation de la drogue se font sentir à tous les niveaux de la société, particulièrement dans le milieu scolaire. Pour rapidement avoir un certain succès dans son éradication, il faut multiplier les axes de lutte contre la pauvreté. La jeunesse est notre avenir, nous devons penser à tous les canaux inimaginables pour la préserver et la protéger contre les dangers de la drogue. Après 20 ans, la loi 01-078 du 18 juillet 2001 mérite d’être à la lumière des évolutions du moment et pour être en phase avec nos partenaires en la matière », a déclaré Minkoro Kané, représentant du Conseil national de la transition.

La loi type sur les drogues en Afrique de l’ouest est un modèle de texte, une référence pour la revue des politiques nationales de drogue par les gouvernements des pays de l’Afrique de l’ouest. La loi malienne incrimine tout consommateur ou tout détenteur même d’une petite quantité de drogue et prône l’arrestation et la détention systématique.

Augustin Cissé, par ailleurs président de l’Organisation pour la réflexion, la formation, à la démocratie et au développement (Orfed), a parlé de l’angle des consommateurs, victimes, des risques liés aux injections. « Le toxicomane n’a pas sa place en prison, sa place est dans un centre de traitement spécialisé dont le Mali ne dispose pas encore. Ce qui est en violation des conventions internationales. Sur le plan sanitaire, le mode de consommation de la drogue par injection conduit à des maladies infectieuses telles que le VIH et l’hépatite C », a rappelé M. Cissé.

 

Oumou Fofana

 

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