Je prends la parole ici pour témoigner, ou plutôt pour exhorter les nominés de cette édition, ceux d’hier et tous les agents de l’Etat à servir leur pays avec intégrité, avec engagement. J’ai coutume de me référer à deux citations célèbres. La première est de Socrate que vous devez désormais remplacer. Il disait : «Moi Socrate, je ne passe mes journées à rien d’autre qu’à vous persuader, vous Athéniens, jeunes comme vieux, de ne pas vous préoccuper de l’argent et de votre corps ni prioritairement ni avec un zèle égal aux soins de perfectionner votre âme». Autrement, ne vous préoccupez pas de votre argent et de votre corps, mais perfectionnez votre âme car c’est ce qui vous vaut votre présence ici aujourd’hui, de votre célébration.
La seconde citation est de Platon, l’élève du maître devenu plus célèbre que maître. «L’or et la vertu sont les deux plateaux d’une même balance, l’un ne peut monter sans que l’autre s’abaisse». En français facile, il faut privilégier soit l’argent (l’or) soit la vertu. De toutes les façons, quel que soit notre choix, vous pouvez être pareillement après les deux. Quand la quête frénétique de l’argent l’emporte, le plateau de la vertu devient faible. Et vice versa.
Je voudrais donc exhorter les récipiendaires à continuer à œuvrer dans le sens de servir leur pays, leur administration, leurs administrés avec honneur, avec intégrité. Je voudrais aussi inviter tout notre peuple à prendre le chemin de la vertu, le seul qui vaille. Toutes nos crises trouvent leurs sources dans les atteintes à la bonne gouvernance, dont la corruption et l’enrichissement illicite. La bonne gouvernance est la colonne vertébrale de l’Etat. Oeuvrons donc tous à ce que cette colonne vertébrale puisse être rétablie afin que notre Etat puisse rebondir sur ses deux pieds afin que le Mali nouveau que nous appelons de tous nos vœux puisse véritablement voir le jour.