“Souvent certaines femmes ne viennent quand le cancer du sein est avancé”
En ce mois d’Octobre Rose, le Groupe Azalaï a initié la 2e édition de son débat dénommé Azalaï Talk. C’était le samedi 19 octobre 2024 à Azalaï Hôtel. Les panels ont porté sur la prise en charge, la sensibilisation et le dépistage du cancer du sein. L’activité était soutenue par Solidaris 223, Santé Mobile, l’association Aiddrépa-Mali, le Centre national de transfusion sanguine et ONU-Femme Mali.
La rencontre a été un véritable espace de sensibilisation et d’engagement de par la qualité des échanges. Les discussions ont été animées par des experts compétents et des contributeurs passionnés qui ont partagé leurs expériences. Il s’agit de Dr. Madani Ly, oncologue, Dr. Moussa Ballo, gynéco-obstétricien, Mme Faye Kadiatou Kanté, présidente de la Ligue malienne de lutte contre le cancer, et Maly Bibi Sangho, fondatrice de l’orphelinat Niaber.
Selon la directrice générale d’Azalaï Hôtel de Bamako, Mme Bally Fatimata Nafo, le cancer du sein reste une des maladies les plus redoutées, mais, a-t-elle poursuivi, il est essentiel de rappeler qu’un dépistage précoce permet souvent de le détecter à un stade où il peut être efficacement traité.
“Octobre Rose est l’occasion de briser les tabous entourant cette maladie et d’encourager chaque femme à prendre sa santé en main. Le partage d’informations est au cœur de cette campagne, car en diffusant les bonnes pratiques, en informant sur l’importance du dépistage, nous pouvons aider les femmes à comprendre que le dépistage peut sauver des vies. Il est crucial de partager les ressources disponibles, d’informer sur les soutiens existants et de guider vers les gestes simples qui peuvent faire toute la différence”, a-t-elle développé.
En écho, Dr. Madani Ly signalera que si le cancer de sein est dépisté et diagnostiqué tôt, il guérit à 100 %. “Dans nos structures de santé, certaines femmes ne viennent quand le cancer du sein est avancé. En ce moment la prise en charge coûte plus cher et il peut mettre en danger la vie de la femme”, a déploré l’oncologue.
Et de soutenir qu’il y a généralement trois grands principes pour la prise en charge, notamment la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Sans oublier d’autres médicaments systémiques qui concourent à l’hormonothérapie.
“La prise en charge se fait au sein d’une équipe entrainée qu’on appelle les rayons pluridisciplinaires où il faut voir la séquence de traitement. Généralement, au Mali, puisque la maladie est localement avancée, nous commençons toujours par la chimiothérapie qui va de 6 à 8 mois. C’est après cette étape que nous organisons la chirurgie pour terminer le processus avec la radiothérapie. En fonction du résultat de l’intervention et de la biologie de la tumeur, on peut être amené à donner certains traitements qui constituent l’hormonothérapie. Tous ces traitements sont disponibles en République du Mali”, rassurera le toubib. Il a terminé en lançant un vibrant appel aux autorités pour que les patientes puissent bénéficier de médicaments gratuitement partout au Mali car, selon lui, beaucoup d’entre elles se résignent à cause de l’inaccessibilité aux soins et la cherté du traitement.
Cette rencontre est allée au-delà de la simple diffusion d’information. C’était aussi un moment de témoignages de celles qui ont traversé cette épreuve. Ces récits de femmes touchées par le cancer du sein aident à mieux comprendre l’impact de cette maladie, non seulement sur les femmes qui en sont atteintes, mais aussi sur leurs proches.
Retenons que le dépistage, l’auto palpation et la mammographie permettent de savoir que l’on est atteint de cette maladie. Dès qu’elle est diagnostiquée tôt, on a la chance d’en guérir sans avoir recours à l’ablation totale d’un sein. L’ablation du sein constitue un problème psychologique et socioculturel pour les femmes au Mali.
Marie Dembélé