Dans son exposé, le Pr. Bruno Sanou avait relevé le rôle des Peulhs et Dafing dans la traite négrière comme étant la cause en partie de la naissance de l’alliance à plaisanterie entre Dafing-Bobo-Peulh pour camoufler ce passé douloureux.
Dr. Hamidou Tamboura, son co-conférencier, bien qu’en partie d’accord avec son collègue, n’a pas manqué de rappeler certains faits historiques qui ont même conduit les Peulhs à se dresser contre l’esclavage.
«L’islamisation des Peulhs ne s’est pas faite parce que ceux-ci ont trouvé dans l’islam une source intarissable d’adorer Allah. D’abord, les Peulhs jadis isolés et nomades ont vu dans l’islam une identité autre et qui diabolisait les peuples non nomades organisés et qui razziaient les troupeaux, dont les Bambara. D’où la naissance du foyer coranique, les talibés servant de service secret et de sécurité ainsi qu’une force de stabilité réduisant le nomadisme», a expliqué Dr. Tamboura.
Pour lui, tous les peuples noirs ont contribué à l’esclavage surtout les chefs, souvent, par contrainte et ou par ignorance. Les esclavagistes vendaient des armes à feu aux chefs locaux dans toutes les régions, en leur demandant d’apporter un certain nombre de captifs ennemis tout en menaçant ceux qui n’en apportaient pas, d’armer leurs ennemis locaux pour les transformer en esclaves, le cas échéant.
Il a surtout précisé que la forme de l’esclavage qui existait en Afrique n’avait rien à voir ni avec le commerce triangulaire des Européens, ni l’esclavage pratiqué par les Arabes à travers le Sahara. Dans bien de nos communautés d’antan, le «maître» donnait son nom à son «esclavage», assumait les dépenses de son mariage, a-t-il conclu Dr. Tamboura.
Gabriel TENOU