Dans les lignes qui suivent, Dr Fousseyni Doumbia et Dr Ilo Allaye Diall s’expriment sur la situation sociopolitique du pays marquée par les sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Aussi, les deux enseignants à la Faculté de droit public de Bamako donnent leurs recettes pour la sortie de cette crise et se prononcent sur la non-exécution de la décision de la Cour de justice de l’Uemoa
Le Mali vit une situation critique de son histoire eu égard à la cristallisation de la crise multidimensionnelle et des dissensions politiques à outrance à cause de la cupidité de certains au mépris des valeurs et des principes de la démocratie et de la Transition. On ne peut pas gérer un pays en période de crise, comme on le fait en période normale.
Il faut rassembler les Maliens pour l’intérêt supérieur de la Nation, aucun État n’est parvenu à surmonter sa crise dans la division. Plus on est divisé, plus la communauté internationale sera forte, plus la communauté internationale sera forte, plus notre souveraineté s’enlisera.
Il faut poursuivre avec la Cedeao le dialogue pour le bonheur exclusif du peuple malien. La Cedeao est en train de jouer sa crédibilité dans le traitement du dossier malien. Il faut trouver rapidement un point d’équilibre entre le Mali et cette organisation communautaire pour mettre un terme à la souffrance des Maliens. Les délais proposés de part et d’autres sont raisonnables. Il faut donc des concessions.
L’ordonnance de la Cour de justice de l’Uemoa est tombée, il y a un peu de temps. Elle suspend les sanctions de l’organisation contre le Mali. Toutefois, en la matière, les juridictions communautaires ne disposent pas de moyens de l’exécution de leurs décisions. La négociation semble être la seule alternative possible pour abréger la souffrance des populations.