Le Mouvement du 05 Juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-Rfp), dans un mémorandum daté du dimanche 05 juin, accuse le Conseil National de Transition (CNT) de « dénaturer » le projet de loi portant Loi électorale. L’organe législatif, à titre de rappel, a apporté 92 amendements au projet de texte du gouvernement avant de l’adopter le vendredi 17 juin au grand dam de l’exécutif. Des accusations qui ne passent auprès du Dr Amadou Maïga, qui accuse le M5-Rfp, tendance Choguel K Maïga, « de mauvaise foi ».
Tout d’abord je m’incline pieusement devant la mémoire des victimes civiles et militaires et singulièrement celles des régions du Nord et du Centre suite aux attaques récentes dans ces régions, qu’ils dorment en paix !.
J’étais très mal à l’aise pour lire ce mémorandum publié sans un minimum de compassion aux victimes du centre et du Nord, nos frères et sœurs arrachés à notre affection par les forces du mal, cela traduit à suffisance la volonté politique de certains leaders de ce mouvement aveuglés par la quête du pouvoir que du bien-être de nos populations.
Un mémorandum dans lequel je retrouve la plume d’un ministre qui a brillé par sa méconnaissance des textes et du Règlement Intérieur du CNT lors de la plénière du vendredi 17 juin 2022. Le point 4 de ce mémorandum truffé de mensonges et de contre-vérités traduit à suffisance la mauvaise foi des acteurs qui sont à la base de la rédaction de ce document. Ils viennent de démontrer une fois de plus qu’ils ont pour seule ambition la prise en otage des aspirations profondes du Peuple Malien pour un objectif politico-politicien.
De prime abord, ce projet de loi a fait l’objet de beaucoup de communications de la part de deux ministres du gouvernement en violation de toutes les procédures en la matière (leur présence sur les plateaux télé et radio de la place).
Deuxièmement, le Ministre chargé des Relations avec les Institutions de la République a délibérément voulu faire croire à l’opinion publique le jeudi 16 Juin 2022 sur une radio de la place que le projet avait été déposé sur la table du parlement après les ANR, chose qui est totalement inexacte ; juste de la manipulation (qu’à cela ne tienne, le CNT a pris en compte les recommandations légitimes du Peuple lors des ANR).
Troisièmement, comme si cela ne suffisait pas, il fait croire qu’il a été empêché de parler, il se permet d’évoquer les dispositions des articles 59 et 60 du RI du CNT, une manipulation et un mensonge de plus.
Lisons ensemble les articles 59 et 60 du RI du CNT .
CHAPITRE III : TENUE DES SEANCES PLENIERES
Article 59 : « les Ministres, les Présidents et les Rapporteurs des commissions saisies au fond, obtiennent la parole quand ils la demandent.
Le Président de séance ne peut prendre la parole dans un débat que pour présenter l’état de la question ou y ramener l’orateur.
La parole est accordée, par priorité, sur la question principale et pour (5) minutes, à tout membre du Conseil National de Transition qui la demande pour un rappel au Règlement intérieur. Si manifestement, son intervention n’a aucun rapport avec le Règlement, le Président peut lui retirer la parole selon les dispositions du présent Règlement intérieur. »
Article 60 : « les motions préjudicielles peuvent être opposées à tout moment en cours de discussion ; elles sont mises aux voix immédiatement avant la question principale et, éventuellement avant les amendements.
L’auteur de la motion, un orateur d’opinion contraire, le Gouvernement et le Président ou le rapporteur de la commission saisie au fond ont, seuls droits à la parole ». Ici, il s’agit des dispositions du Chapitre III du RI du CNT qui parle de la tenue de la plénière et de surcroit des membres du gouvernement porteurs des dossiers autrement dit ceux saisis au fond et non pas celui Chargé des Relations avec les Institutions de la République.
Je ne parle même pas de la Ministre Déléguée, encore moins des ministres membres du M5-RFP, je parle du Président du M5-RFP lui-même. Allez-y lui dire que ses pouvoirs sont limités face au CNT et nous n’avons rien à apprendre de ce mouvement en matière de législation encore moins des leçons de la lutte héroïque et patriotique du M5-RFP dans sa forme originelle dont nous tous issus. Aussi, en un moment donné, nous avons assisté à une cabale médiatique contre une certaine franche légitime du M5-RFP. Tout ça pour ça …..
Les articles 59 et 60 ne parlent que des Ministres, des Présidents et des Rapporteurs des Commissions saisies au fond. C’est par pure courtoisie que le PCNT a donné la parole au Ministre Chargé des Relations avec les Institutions de la République. Arrêtons de faire du populisme partout. Si le Ministre avait des requêtes, soit il se devait de saisir le CNT par des canaux appropriés, soit le Ministre porteur du Projet qui avait le choix de demander la parole.
Depuis quand un Ministre Chargé des relations avec les Institutions de la République se substitue à un ministre porteur du dossier, cela traduit un problème de leadership entre les deux. Après une lettre ouverte aux Chefs d’Etats, il se donne en spectacle au sein du CNT.
Quatrièmement, parler de l’argument des charges financières suite à la variation positive du nombre de 9 à 15 est paradoxale car au même moment vous plaider pour votre entrée au sein du CNT, mon DIEU ! Quelle incohérence ?
Quelle honte de parler de la CEDEAO (page 7 du mémorandum 6.5) ?
Je vous rappelle vos propos « le Mali appartient aux Maliens et non à la Communauté Internationale », aujourd’hui le Peuple a compris que cette expression vient des Autorités Militaires et non de vous car vous êtes avec la CEDEAO quand cela vous agrée et contre elle quand vous vous sentez menacés.
– Avez-vous oublié les exploits militaires de nos braves soldats, au point d’amener les une année de la gouvernance de la transition à la seule loi électorale ?
– Est-ce à dire que votre seul but était l’adoption de cette loi sous le format que vous avez proposé ?
En somme, cette tentative désespérée du M5-RFP tendance Choguel KOKALA MAIGA par procuration de signature ne passera pas, le Mali nous appartient tous et nul n’est indispensable pour la marche vers un Mali uni et prospère.
Aucun homme, aucune illusion, aucune menace, aucun découragement n’arrêterait la marche du Mali vers son progrès.
Les Autorités Militaires restent les garants de la stabilité et de l’équilibre de la Transition.
Vive la Transition !
Vive la République !
Dieu bénisse le Mali !
Dr Amadou MAIGA, Un Patriote indépendant
Nb : le titre et le chapeau sont de la Rédaction