Dossier tabaski : Cheick Ahmad Tidiani Kounta sur le bélier sacrificiel « Le bélier n’est pas obligatoire »

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Bientôt c’est la fête de Tabaski. La fête des moutons comme on l’appelle car pendant cette fête, on égorge des moutons dont on mange la viande toute la journée. Et avoir ce mouton est un véritable combat de titans pour nombre de chefs de familles. Surtout, cette année. Cheick Ahmad Tidjani Kounta fait savoir que ce bélier n’est pas obligatoire pour le pauvre.

 A l’approche de cette fête de Tabaski, c’est le calvaire des chefs de famille. Payer de nouveaux habits pour toute la famille et surtout acheter un beau bélier pour le sacrifice d’Abraham le jour de la fête. Pour ce faire, certains chefs de famille vont jusqu’à s’endetter ou même faire des choses pas très catholiques pour se procurer un mouton pour la fête. Cheick Tidjani Kounta met en garde contre ces pratiques et fait savoir que le bélier n’est pas une obligation pour un pauvre.

Aux dires du jeune chercheur Kounta, le sacrifice du bélier est une pratique prophétique, sunna du prophète de l’islam (Paix et Salut sur Lui), qui aussi tire son origine des pratiques d’Abraham. A l’en croire, quand Abraham a voulu accomplir sa promesse de sacrifier son fils Ismaël pour glorifier son Seigneur, le Seigneur fît remplacer le sacrifice du fils par l’immolation d’un bélier. C’est cette pratique que le prophète de l’islam a repris et la faisait le 10ème jour du dernier mois du calendrier musulman.

Si les circonstances sont difficiles, M. Kounta rappelle que les pauvres sont exonérés de cette pratique. « Elle n’est pas obligatoire pour un pauvre », assure-t-il. Et est pauvre, à l’en croire, selon plusieurs érudits, celui qui n’a pas l’essentiel de sa nourriture d’une année. Pour dire que celui qui n’est pas muni pour se garantir une année de nourriture, est classé comme pauvre, selon un ensemble de savants.

En cas de difficultés pour acheter un bélier, Cheick Tidjani fait savoir que l’on peut faire recourir à un cabri, moins cher qu’un mouton le plus souvent. Voire, 7 personnes peuvent s’unir pour acheter un bœuf, l’immoler en guise de sacrifice et se partager la viande. « Cela est encore moins coûteux que le bélier », estime-t-il. Il déconseille de ne pas faire de cette fête une occasion budgétivore car l’islam est contre le gaspillage. « Je prie qu’Allah ramène la paix et la sécurité au Mali. Qu’Allah nous facilite la vie ici-bas, qu’il nous pardonne et fasse de nous, des habitants du paradis », a auguré, Cheick Ahmad tidjani Kounta.

Koureichy Cissé

 Fête De Tabaski :

Bamako bien approvisionné en moutons mais…

Mercredi prochain, les Maliens fêteront l’Aïd el-Kébir (Tabaski), la plus importante fête religieuse musulmane qui est consacrée à l’immolation d’un mouton. A quelques jours de l’événement, la capitale est inondée de moutons, mais très chers.

Bamako est inondé de moutons, que ce soit dans les principaux garbals de la capitale et même au bord des trottoirs. Malgré l’abondance, le marché du mouton reste timide en raison des difficultés économiques et financières que le pays traverse. Mais les vendeurs de moutons espèrent, malgré le marasme économique du pays, les moutons seront arrachés comme des petits pains d’ici à la veille de la fête.

« L’année dernière, malgré les sanctions de la Cédéao qui ont beaucoup affecté l’économie du Mali, les Maliens ont acheté les moutons à des prix plus chers que cette année. Et pour cette année aussi bien que les clients viennent en compte-gouttes d’ici mardi prochain le garbal sera vide “, a expliqué Tidiane Guindo, vendeur de moutons au garbal de Faladié. Selon lui, autre facteur explique cette morosité du marché du mouton, le fait que beaucoup de gens ont peur d’en acheter à une ou deux semaines de la fête par peur des voleurs ou qu’il ne succombe à cause de maltraitance ou encore par manque place où le garder.

Il y a des gens, même s’ils achetaient leurs moutons, ils préfèrent laisser ça avec nous pour le surveiller jusqu’au jour-j “, a fait savoir M. Guindo.

Pour avoir un bon mouton à abattre le jour de la fête, il faut commencer à débourser 130 000 F ou au-delà en raison des difficultés du prix de l’aliment bétail qui augmente de façon considérable sur le marché, mais aussi le contexte sécuritaire du pays parce que la plupart des bétails qui inondent Bamako viennent soit du nord ou du centre du pays.

Quant au marché des bœufs, il est vraiment timide parce que peu de gens achètent un bœuf le jour de la Tabaski, selon Hamady Diallo, vendeur de bœufs au garbal de Faladié.

 

Ousmane Mahamane

 

 

AID EL-KEBIR :

Dans une famille chrétienne

 Chaque année, la famille M. Doumbia a l’habitude de fêter avec sa grande famille. Cette pratique est devenue une tradition au sein de cette famille. La fête de l’Aid El-Kebir est prévue pour le mercredi 28 juin. A cette occasion, la famille Doumbia qui est une famille mixte (chrétienne et musulmane), décide chaque année d’aller fêter dans sa grande famille paternelle.

 Doumbia est chrétien mais son épouse, Mme Doumbia est musulmane. Cette famille vit en harmonie avec leurs 4 enfants. Selon Mme Doumbia, la fête de ramadan et de l’Aid El Kebir, ils ont l’habitude de fêter dans la grande famille de son mari dont la maman est aussi musulmane.

« A l’occasion de cette fête, nous les cuisinières, avons l’habitude de nous mettre toutes en wax uniforme. On se met d’accord sur un repas festif, on prépare tous ensemble dans la joie et la cohésion. Les enfants à leur tour vont saluer leurs aînés. Mais il faut croire que les dépenses sont couteuses. Nos enfants demandent toujours de nouveaux habits pendant les deux fêtes. Si on cumule ça aux nombreux dépenses de condiments, c’est trop couteux pour la famille», a confié Mme Doumbia.

La première fille de la famille Doumbia est chrétienne. Elle se dit très pressée de revivre la fête dans sa grande famille. « La fête a l’habitude de nous réunir tous, moi, mes grands-parents, et mes tantes. On se taquine, et on fait tout ensemble. Cette année, j’espère revivre la même chose comme pour le Ramadan passé». Explique l’aînée. La famille Doumbia a l’habitude de fêter quatre fois dans l’année, les deux fêtes chrétiennes et les deux fêtes musulmanes.

 

Marie Dembélé

(stagiaire)

 TABASKI

Les prix des condiments en hausse

 A quelques jours de la fête de Tabaski (Aid el Kebir), les vendeuses au grand marché de Kati déplorent la flambée des prix des condiments. Une situation due à la saison selon les vendeuses.

Nous sommes à la veille de la fête de Tabaski, une occasion pour les fidèles musulmans de préparer des festins pour ce grand jour. Mais le constat sur les marchés inquiète beaucoup les vendeuses aussi bien que les clientes.

Selon Mariam Coulibaly, vendeuse de légumes au grand marché de Kati, cette saison n’est pas favorable pour les légumes, d’où la cherté des prix. « Tout est cher au marché, la tomate, le chou, les aubergines, le gombo, le poivron, la carotte, le concombre etc. En tant que vendeuse, on peine à avoir des bénéfices aujourd’hui », déplore-t-elle. Cette situation est due à l’annonce de la saison des pluies, nous dit-elle, car les légumes frais ne font pas bon ménage avec l’eau.

Autrefois, le panier de tomate qui coûtait entre 8 000 et 9 000 F CFA, est allé jusqu’à 12 000 F CFA et parfois 13 000 F CFA ; le sac de chou est cédé à 17 500 F CFA contre 7 500 à 8 000 F CFA ; les aubergines sont passés de 10 000 F CFA à 17 500 F CFA aussi ; la carotte qui se vendait à 1 000 F CFA le sachet est passée à 1 250 F CFA ; le sac de concombre qui se vendait entre 3 000 et 4 000 F CFA est aujourd’hui à 5 000 ou 6 000 F CFA.

Le marché de Kati est généralement approvisionné par les propriétaires de jardins des villages environnants, le marché de Médine, et d’autres s’approvisionnent même à « Wonida ». Les cultivateurs aussi se plaignent de la situation car selon eux, la récolte n’est pas bonne en ce moment, et c’est dur pour eux d’en tirer beaucoup de bénéfice.

A cela s’ajoute la lenteur du marché. Assetou Koné, vendeuse, affirme que le marché est très lent et que la conservation des légumes est très difficile en ce moments. « Les légumes pourrissent vite à cause des engrais, et nous vendons souvent à perte », affirme-t-elle.

Cette situation risque de durer encore quelques mois, affirme Bakary Diarra cultivateur.

Zeïnabou Fofana

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