Aujourd’hui, le drame au Mali, c’est que les partis politiques et les OSC (Organisations de la Société Civile) n’arrivent plus à mobiliser. Cela est dû au fait qu’il y a divorce entre le discours et la pratique politique et sociale dans notre pays depuis l’avènement de la démocratie.
Nous savons tous que c’est l’union qui fait la force. Nos autorités corrompues et leurs suppôts impérialistes n’ont peur que de la masse. Mais comment motiver les gens à se mobiliser pour résoudre un problème politique, économique ou social ? Sans entrer ici dans les techniques de mobilisation qui sont des techniques d’organisation, nous recommandons aux responsables des actions citoyennes, les conseils des Révolutionnaires chinois que sont, entre autres : Allez au peuple ; Préparez avec lui ; Commencez par ce qu’il sait ; Construisez sur ce qu’il a.
L’organisation: La différence entre la révolution et la révolte, c’est que la première est pensée et organisée en vue d’objectifs définis, alors que la deuxième est une réaction spontanée contre quelque chose. Cette réaction, la révolte, pêche par manque d’organisation. C’est pourquoi elle est toujours politiquement vaincue. Face aux puissances d’argent et à la corruption généralisée dans notre pays, seule une solide organisation des forces citoyennes peut permettre de faire bouger les lignes. L’objectif, c’est de retrouver la dynamique interne à chaque association et la convergence des forces afin de créer une masse critique qui peut se faire entendre.
Conduites des actions : Face aux puissances d’argent et à l’Etat malien d’une part, et aux difficultés grandissantes énormes qui pèsent sur chacun de nous d’autre part, assurer la pérennité des actions citoyennes (caractérisées par le volontariat et le bénévolat) relève du miracle. Dans une conjoncture aussi difficile, les principes et méthodes suivants doivent être rigoureusement appliqués pour assurer la marche continue des actions citoyennes : Mettre au centre de tous les objectifs généraux des forces convergentes ; Animation des structures et instances associatives.
Une association vit et s’épanouit à travers l’exécution des tâches, le compte rendu et contrôle des tâches. Là se pose, dans toute son acuité, le problème de la constance dans l’action. C’est la pratique conséquente des hommes et des femmes qui rend fortes les institutions. C’est nous qui gardons la règle et non l’inverse. C’est l’homme qui fait le droit et lui donne un contenu. Quand ceux qui sont chargés d’appliquer les règles ne respectent pas la déontologie, le droit devient un contenant sans contenu. Dans des organisations caractérisées par le volontariat et le bénévolat, le comportement exemplaire des responsables est la condition sine qua non de survie du mouvement.
Sambou Sissoko