Diversité culturelle en Afrique subsaharienne: «Loin d’être un obstacle à l’unité nationale, elle peut en être le socle, à condition qu’elle soit bien exploitée»

0

Dans le cadre des manifestations marquant le cinquantenaire de l’indépendance du Cameroun, l’UCAMA (Union des Camerounais vivant au Mali) a animé une conférence-débat au Palais de la culture, sur le thème «Diversité culturelle en Afrique subsaharienne».

 

 

Le conférencier, Momnouqui Penda, était assisté de Jean-Baptiste Njomo, membre du Bureau. Le thème «Diversité culturelle en Afrique subsaharienne» étant un sujet d’actualité, la salle de conférences du Palais de la culture a été prise d’assaut par une assistance nombreuse, parmi laquelle des hommes politiques, de culture et des étudiants de notre capitale.

 

 

 

Dès l’entame, le conférencier a défini la culture comme étant l’ensemble des usages, des coutumes et des manifestations artistiques, religieuses et intellectuelles qui définissent et distinguent  un groupe ou une société. S’appuyant sur la définition de Bronislaw Malinovski, il dira que la culture constitue un vaste appareil, qui permet à l’homme d’affronter les problèmes concrets et précis qui se posent à lui.

 

 

 

La culture, fera-t-il ensuite remarquer, succède très tôt à la nature humaine et l’accompagne, en transformant l’homme et son milieu. Conséquence, le contact des cultures différentes, de prime abord, peut être perçu comme une menace existentielle et provoquer des réactions de rejet de la part de l’autre, entraînant des violents conflits sociaux ou de repli sur soi, qui aboutissent au communautarisme.

 

 

Il a cité comme mauvais exemple le conflit rwandais, qui s’est soldé par un génocide. Par contre, dira-t-il, lorsque la diversité culturelle est bien exploitée, on observe une ouverture des acteurs, entraînant ainsi des échanges culturels réciproques et enrichissants pour toutes les parties.

Prenant  le cas du Cameroun, il a fait remarquer que la diversité culturelle a été si bien exploitée que les deux parties, anglophone et francophone, sont devenues tout simplement un espace bilingue. D’autre part, les échanges culturels intenses entre ses 270 ethnies font du Cameroun un exemple unique en Afrique.

 

 

Pour conclure, Momnouqui Penda a soutenu qu’au lieu d’être un obstacle, la diversité culturelle devient plutôt le ciment de l’unité nationale lorsqu’elle est bien exploitée. Pour ce faire, encore faut-il que les populations soient éduquées dans le sens de la tolérance, de l’ouverture et du pardon.

 

 

D’autre part, il faut aussi sensibiliser les hommes politiques, afin qu’ils ne jouent pas sur les clivages ethniques, régionalistes ou religieux à des fins de politique politicienne, à l’exemple du drame que vit présentement la République centrafricaine.

Pierre Fo’o Medjo      

Commentaires via Facebook :