Disparités basées sur le Genre au Mali : L’écart de salaire horaire entre les hommes et les femmes est d’environ 57%

0

Cette information vient de l’Enquête Modulaire et Permanente auprès des ménages (EMOP) 2022 de l’Institut National des Statistiques (INSTAT), présentée lors d’un atelier de dissémination des Statistiques du Genre tenu le jeudi 18 janvier à l’hôtel Azalaï Salam en présence du Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Coulibaly Mariam Maïga. Qui avait à ses côtés le Directeur Général de l’INSTAT, Dr Arouna Sougané et le représentant du Bureau de la Banque Mondiale au Mali, Fulbert Tchana Tchana.

Cet atelier visait à répandre le chapitre Genre du Rapport de l’Enquête Modulaire et Permanente auprès des ménages (EMOP) 2022, élaboré par l’Institut National des Statistiques (INSTAT) avec l’appui technique du Projet de renforcement des statistiques sur le Genre (Strengthening Gender Statistics, SGS) de la Banque Mondiale. Aussi, exposer les disparités entre les femmes et les hommes dans le domaine économique, observées dans l’analyse du chapitre Genre dudit Rapport et échanger avec diverses parties prenantes sur la production et l’utilisation des statistiques sur le Genre.

En effet, l’EMOP est une enquête annuelle sur les conditions de vie des populations conduite par l’INSTAT avec l’appui technique et financier de l’Agence Suédoise de Coopération Internationale au Développement (Asdi) et Statistique Suède (SCB). Cette édition 2022 de l’EMOP a collecté diverses données pertinentes sur le Genre, notamment sur le contrôle des revenus, l’entrepreneuriat des statistiques sur le Genre dans le domaine de l’emploi, l’entrepreneuriat et la possession des actifs. Au Mali, le Projet SGS travaille avec l’INSTAT depuis 2021 pour produire plus de statistiques sur le Genre à travers l’EMOP.

Ainsi, ce Chapitre de Genre de l’EMOP 2022 a révélé d’importantes disparités entre les femmes et les hommes dans le domaine économique. Notamment le fait que les femmes consacrent  7 fois plus de temps que les hommes aux tâches domestiques et aux soins non rémunérés. Elles ont une charge de travail (temps total consacré aux tâches domestiques non rémunérées et au travail rémunéré) plus importante mais avec une plus grande proportion de cette charge de travail consacrée au travail non rémunéré (63% contre 8% pour les hommes). Cette enquête expose que plus de 40% des jeunes filles (15-24 ans) contre 17% des garçons ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation.

Egalement, qu’environ 50% des femmes sont actives sur le marché du travail (en emploi ou au chômage) contre 80% des hommes. Et les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’occuper un emploi vulnérable (89% contre 73% chez les hommes), de travailler à temps partiel (31% contre 12 chez les hommes). Selon le même Rapport, l’écart de salaire horaire est de 57% en faveur des hommes. Comme exemple,  pour 1000 FCFA gagnés par ces derniers, les femmes gagnent 426 FCFA. « Les femmes sont moins susceptibles de posséder un téléphone portable (68% contre 76% chez les hommes), un compte dans une institution financière (24% contre 50% des hommes, une parcelle (8% contre 39% des hommes) et une entreprise non agricole (6% et 12% chez les hommes) » a spécifié cette enquête.

Dans son mot de clôture de cet atelier, la Ministre Mariam Maïga a souligné que ce chapitre sur le Genre est un premier pas bienvenu vers une collecte plus systématique de données sur le Genre au Mali. « Nous avons besoin de données plus nombreuses et de meilleure qualité pour identifier non seulement les principales disparités basées sur le Genre mais aussi améliorer les connaissances sur les inégalités sociales et de Genre dans notre pays » a-t-elle affirmé. Qu’en outre, cette collecte de données précises et actualisées sur le Genre leur aide à suivre les progrès réalisés pour combler les disparités observées entre les femmes et les hommes et atteindre leurs objectifs nationaux de développement. Enfin, elle a insisté que les données relatives au Genre sont essentielles pour concevoir et mettre en œuvre des politiques pertinentes susceptibles de contribuer efficacement à la réduction de la pauvreté, à la stimulation de la croissance économique et à la prévention de la transmission de la pauvreté d’une génération à l’autre.

L’évènement a ainsi pris fin par une prise de photo de famille et un Coktail.

Mariam Sissoko

           

Commentaires via Facebook :

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!