Tout commence jeudi 30 mai. Les agriculteurs de Macina, pour les besoins des cultures de contre-saison, demandent aux éleveurs peulhs d’évacuer leurs bétails des champs et casiers rizicoles. La sortie des bêtes est, chaque année, prévue pour le 20 juin mais l’an dernier, le maire de Macina a ramené la date au 5 juin.
Les discussions s’élevant entre éleveurs et agriculteurs, les premiers commettent le premier acte d’agression. De jeunes agricultreurs conduits par le nommé Madou Traoré, secrétaire général de la jeunesse de Macina, rassemblent un millier d’animaux qu’ils viennent parquer au stade municipal. Grosse colère des Peulhs.
De retour d’un voyage, le juge Mahmoud Dicko est saisi du litige. Il demande alors aux jeunes agriculteurs d’attendre au moins jusqu’au 5 juin, date légalement fixée par le maire pour l’évacuation des animaux. La position du juge est soutenue par des notables de Macina qui exhortent Madou Traoré de libérer les animaux parqués au stade.
Au moment où l’on croit l’incident clos, une foule d’enfants et de badauds fait irruption au domicile du juge, attenant à ses bureaux. On est 15 heures. Selon des témoins, la foule est excitée par un certain Oumar Tienta. Celui-ci, ancien greffier de Macina, avait, à trois reprises, été condamné pour vol d’animaux par le tribunal de Macina. La dernière fois, il l’avait été, pour le même motif, par Mahmoud Dicko qu’il tenait, par conséquent, en sainte horreur. Sur les instances de Tienta, enfants et badauds se mettent, sans sommation, à jeter des pierres vers l’endroit où le juge et les notables sont assis. Puis la foule met le feu au hangar où le magistrat a l’habitude de se reposer.
Le garde de service, voyant la vie du juge en danger, parvient de justesse à le faire sortir des lieux en direction de la brigade de gendarmerie. Par des moyens de fortune, Dicko, aidé par des gendarmes, prend la route de Bamako où il arrive dans la nuit.
“Je me réserve de toute déclaration, nous confie-t-il au téléphone, en attendant d’exposer ma situation au parquet général et au ministre”.
Rappelons que Macina est une ville rebelle à l’autorité judiciaire. Avant Dicko, deux autres juges ont été agressés par la population: le premier se nommait Sidibé (pour le sauver, le gouverneur de Ségou avait dû mobiliser l’armée); le second s’appelait Mamadou Sina Diakité, poursuivi en 2011 jusque hors de Macina. Dicko, qui vivait déjà dans la hantise d’une attaque jihadiste, retournera-t-il à Macina ? Wait and see.
Tiékorobani
A mort nos juges corrompus
Depuis la livraison du juge de fana à la population par le ministre bathily ,les populations se permettent de tout
C’est le signe d’un État faible, en tout état de cause il ne faut jamais laisser la population défier une autorité de l’Etat même si elle a tord sinon on ne va jamais s’en sortir
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