Diarra Diakité, cellule de communication de la présidence sous ATT, Dioncounda Traoré et IBK : “ATT avait l’amour du Mali…”

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J’ai appris la nouvelle de la mort du président ATT au petit matin du mardi 10 novembre sous la forme d’un appel téléphonique qui m’a arraché du lit. N’eût été la qualité du confrère qui me l’annonçait, j’aurais pensé à une blague de mauvais goût, comme il en circule à profusion sur les réseaux sociaux. Hélas, ce n’était pas une mauvaise blague, mais une réalité implacable !

Après le choc de l’instant, mon premier réflexe a été de dérouler machinalement le film de notre collaboration qui couvre la période de 2004 à 2012. C’est un long-métrage inachevé d’une densité extraordinaire aux côtés d’un homme exceptionnel qui avait l’amour du Mali et des Maliens chevillé au corps.

Elevé à la dure, l’homme était vrai, entier, altruiste et surtout généreux dans l’effort. A ses côtés, nous avons été constamment sur les remparts, sillonnant le Mali et le monde entier. Pas le temps de flemmardiser ou de resquiller !

ATT est passé à la postérité comme le “Soldat de la démocratie” certes, mais il aura été davantage celui du développement ; en effet, il avait toujours un projet dans sa besace, il était en permanence sur le terrain pour lancer des travaux, inaugurer des réalisations, être au contact des populations pour toucher du doigt leurs préoccupations…

A certains qui lui reprochaient d’en faire un peu trop, il répliquait invariablement qu’il se sentait à l’étroit dans son bureau. Aux autres, il rétorquait, avec un brin d’humour, que “si un Malien construit un poulailler, il était prêt à aller l’inaugurer”.

Tel était ATT, un homme de devoir, fidèle en amitié, jamais avare de repartie et de blagues, respectueux des grands et surtout des plus humbles, disponible pour accueillir et écouter des visiteurs qui se recrutaient dans toutes les catégories socioprofessionnelles et dans tous les âges…

A l’école d’ATT, nous avons appris à servir, à se rendre utiles à son prochain et surtout à ne ménager ni sa personne, ni ses moyens. Sachant qu’il pouvait avoir besoin de nous à tout moment, nous avons aussi appris à ne jamais fermer nos téléphones et à être permanemment sur le qui-vive, y compris pendant les week-ends.

Rendre heureux était sa devise, parfois au prix de sa propre santé. A plusieurs reprises, on l’a surpris sur le terrain traînant un pied, le visage barré par la souffrance, mais toujours animé de cette volonté du soldat qui doit accomplir la mission à lui assignée. On pouvait ne pas le comprendre, mais il était ainsi !

ATT avait plusieurs cordes à son arc ; l’une de ces cordes sensibles était le sport, en particulier le football et le basket-ball. Les campagnes de nos clubs et de nos équipes nationales étaient des périodes pendant lesquelles il pouvait avoir les nerfs à cran. Il avait à cœur de préparer les élites de demain dans toutes les disciplines. Pour cette raison, le Président Touré était très familier du milieu olympique et sportif aussi bien au Mali qu’au plan international. D’ailleurs, ce feeling était largement partagé et peut expliquer certaines grosses satisfactions dans l’arène internationale.

Pour conclure, on retiendra d’ATT qu’il fut un bâtisseur qui a su pacifier le jeu politique pour les besoins de ses ambitions pour le Mali. Pour son œuvre colossale, pour l’amitié, l’estime et le respect qu’il m’a témoignés alors que la verticalité pouvait être la norme de nos rapports de collaboration, je m’incline devant sa mémoire, et le recommande fortement à la Miséricorde divine.  Aux autorités de notre pays, à la nation affligée et à la famille éprouvée du défunt, je présente mes sincères condoléances.

Reposez en paix, Monsieur le Président !”

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