Dialogue social avec les travailleurs du Mali : Encore une manière de s’enrichir

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Le   manque   de vision politique,  l’incapacité  à  faire  face  aux défis de l’heure  et celle   de rompre  avec  des anciennes pratiques  de l’ex régime  sont      des  faits qui  semblent   caractériser   la  gestion  actuelle   de  notre pays.   Sinon comment comprendre qu’après les     assises nationales de la refondation qui ont non seulement été budgétivores   et  très peu   inutiles  pour certains, qu’on puisse organiser une autre. Les autorités n’organisent-elles pas ces assisses dans le seul dessein de s’enrichir ? Sinon les problèmes sont connus, leurs causes et les moyens de les résoudre sont à portée de main pourquoi n’évite-t-on pas les dépenses inutiles  dans des fora.

La   situation économique  difficile  que connaît  le  Mali  n’est plus à dissimuler  et  nécessite     des   actions  concrètes  de  la  part des    autorités  militaires  au pouvoir   en vue  de soulager  la  souffrance  de la population.  Mais     le contraire    pourrait   susciter  des  sentiments  de  frustrations  de parts  et d’autres.     En  effet,   le dialogue  social  dans  le  domaine du travail   tenu    la  semaine  dernière,   a été  vivement    décrié   au  sein  de  l’opinion  nationale     pour   son  caractère  budgétivore.  Ce genre de pratique  serait   en  déphasage  vis-à-vis   des réalités  du  moment.    Par  ailleurs,    ceci   intervient  à un moment où le panier de la ménagère  est troué  de toutes   parts,   les compressés,  les  partants  volontaires  en  attente de leurs  paiements  depuis  des années,  sont  sans   espoir.  À  cela s’ajoutent    des   renvois  de  plus  de  2000  élèves   dans les  différents  établissements  secondaires,   le  problème   de  la couverture   sanitaire,   celui   de la synergie  des  enseignants  ainsi  que  des inégalités   sur  la   masse  salariale  des primes et indemnités   des   employeurs,   entre autres.  Officiellement     les   différentes   assises  sont  organisées     par   le   ministère   de la réconciliation   nationale  et  celui   du  travail,  de la fonction  publique   et du  dialogue  social   dont  le but de coudre le tissu  de  cohésion sociale   et surtout pour   une  éventuelle  préservation de la paix  et de la quiétude. Officieusement ces fora ne sont que des occasions rêvées pour certains pour se faire pleines les poches.  En effet, ces    rencontres   se  font   à  des coûts  exorbitants ce qui pourrait donner lieu à des frustrations et à des grèves et surtout à fragiliser l’économie  nationale  et  ce,   pour  peu de   résultats  probants.      ”  Ce  qui  fait  mal, est   que  des  recommandations   issues  de ces  différents   dialogues    organisés  au nom de la paix  ne  sont jamais appliquées  et  l’argent de l’État   se volatilise    pour rien”,  a dénoncé   un citoyen   ajoutant     que  des personnes réellement   concernées    n’y  sont   jamais  invitées     avant  de se demander   sur    les critères  de  sélections  des participants    qui  demeurent    flous  et  inconnus du grand public.   De  même,   ce dialogue  social  initié  par  le  département  du Travail  n’est  pas  une première   dans  ce  régime  militaire.     Pour   rappel,  sur fond de crises   avec   une  partie  de  la classe  politique,  des assises nationales  ont  été  organisées l’année   dernière    suivies   récemment   par    la  célébration   de   la  semaine  nationale de la réconciliation  qui,    n’a  pas    obtenu  l’adhésion  populaire.    En outre,   devant   ces    crises  multidimensionnelles,   il   n’en   aurait  pas  besoin  de mobiliser  à  chaque   occasion,    des  sommes  colossales   en vue   d’organiser    des  rencontres  donnant   l’impression      de  saper    des  vraies   préoccupations.     Et   Les  populations  vivant  sous le seuil de  la   pauvreté   et  dans  les   zones  de  conflits   armés   n’en  diraient  pas   le  contraire   à  moins   que   des  soutiens   dits   de  “circonstance”   à  la transition  les qualifieraient   ” d’apatride “.   Enfin,  les autorités  doivent  se débarrasser  de   ces  pratiques  dignes  d’une   autre  époque  et  d’aller   à   l’essentiel,   sinon    l’idée   d’une  éventuelle    sauvegarde  de   la  souveraineté   nationale   brandit  ne    serait  que    de   vain  mot.   Et   c’est  le Mali qui  en  souffrira.

                                                                                                                                Yacouba   COULIBALY

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