Dialogue et réconciliation : Le rôle essentiel des chefs et autorités traditionnels

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Le Cercle de réflexion pour le renforcement de la démocratie (Cri-2002) est formel : la réussite de la phase de l’après-guerre, portant sur le dialogue et la réconciliation, passe obligatoirement par l’implication de nos chefs et autorités traditionnels. A la faveur d’une rencontre qui leur a permis de familiariser avec le contenu de la feuille de la route du gouvernement adoptée le 29 janvier dernier, Cri-2002 plaide pour la prise en compte de la dimension du rôle de ceux-ci dans la reconstruction du pays.  

 

Abdoulaye Sall, président Cri 2002
Abdoulaye Sall, président Cri 2002

Comme un hasard de calendrier, les chefs de quartier de Bamako se réunissent pour débattre de leur rôle dans la reconstruction après la guerre au moment où le gouvernement adopte le décret portant nomination des membres de la “Commission dialogue et réconciliation”. A Cri-2002, on estime qu’il faut mettre les chefs et autorités traditionnels en première ligne, en leur expliquant les orientations de la feuille de route de la transition.

La rencontre, qui a eu lieu samedi dans la salle de conférence de la Maison des aînés, était placée sous la présidence de la coordination des chefs de quartiers du district de Bamako. Organisée avec la participation de l’ensemble des chefs de quartiers de Bamako, cette rencontre avait pour but de poursuivre et de renforcer le partenariat avec les chefs et autorités traditionnels dans la dynamique de la nouvelle phase de la crise politico-sécuritaire enclenchée avec l’adoption de la feuille de route par le gouvernement et l’Assemblée nationale.

Cri-2002 et les chefs de quartiers de Bamako sont donc aux avant-postes de la résolution de la crise que traverse notre pays depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012. En adoptant le 11 mai 2012, à l’issue d’une rencontre tenue à la dette publique, un document de sortie de crise remis aux autorités, l’association citoyenne et les chefs de quartiers ont décidé d’inscrire leurs actions dans une dynamique partenariale au service d’une sortie de crise durable.

Et Cri-2002 est formel quant au rôle essentiel des chefs et autorités traditionnels dans la réussite de la phase de l’après-guerre. “Dans cette crise, nous allons amorcer la phase la plus importante : le dialogue et la réconciliation. Nous allons donc entrer dans une phase de déconstruction et de reconstruction”, a schématisé le président de Cri-2002, qui rappelle que les chefs et autorités traditionnels seront les maillons incontournables de ce processus.

Mission de service public

Pour réussir cette mission, les chefs de quartiers doivent impérativement se familiariser avec le contenu de la feuille de route de la transition. Elle comporte six chapitres essentiels, dont le bon fonctionnement des institutions, la lutte contre la corruption et le népotisme, le retour des réfugiés et des déplacés, la préparation de l’après-guerre, etc.

Garant de l’unité et de la cohésion sociales, les chefs et autorités traditionnels assurent l’équilibre entre les couches, favorisent le dialogue et la réconciliation en cette période cruciale de l’histoire de notre pays, où le tissu social s’est fortement effrité. Pour Dr. Abdoulaye Sall, les chefs et autorités traditionnels sont donc face à leur responsabilité. Cependant, renchérira-t-il, pourvu que le politique valorise leur rôle et les mette au cœur du processus de réconciliation.

Pour le président de Cri-2002, il faut mettre en valeur la dimension “mission de service public” des chefs et autorités traditionnels à travers l’application des lois et règlements, du maintien de l’ordre public et de la protection civile au sein de leur communauté respective.

Aussi, jouant un rôle déterminant dans le cadre du recouvrement et de la mobilisation des ressources internes des collectivités territoriales, les autorités, chefs, traditionnels et coutumiers, se sont engagés au cours de cette rencontre à prêter leur concours aux agents de l’administration, notamment pour le retour des déplacés et réfugiés, et la stabilisation du pays.

S’agissant du règlement des conflits (de la famille aux institutions nationales), la médiation et la conciliation en matière coutumière, civile et commerciale, reste un domaine important de l’intervention de nos autorités et chefs traditionnels. D’où cet avis de Dr. Abdoulaye Sall qu’aucune démocratie ne peut prétendre se renforcer en reniant ses valeurs de société.

Issa Fakaba Sissoko

 

 

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