À l’occasion de la Journée Internationale de l’Enfance, Save the children a lancé le 1er juin 2018, son deuxième rapport annuel intitulé, les ‘’Multiples Visages de l’Exclusion’’. Ce rapport inclut également un classement de 175 pays où l’enfance est la plus menacée par la mauvaise santé, la malnutrition, le non accès à l’éducation, le travail des enfants, les mariages précoces et la violence extrême.
Ce rapport de Save the Children examine les graves menaces qui pèsent sur l’enfance et appelle à une action urgente pour protéger les enfants. Plus d’un tiers des enfants d’Afrique de l’Ouest et du centre (87 millions) sont menacés par les conflits, la pauvreté généralisée et la discrimination à l’encontre des filles.
Le Mali a le 2ème taux d’accouchements chez les adolescentes le plus élevé au monde. Dans l’ensemble, la région Ouest et Centre Africaine a enregistré des acquis en matière de survie des enfants, de retard de croissance et même de mariages d’enfants et d’accouchements chez les adolescentes. Mais les taux de mariage des enfants ne diminuent pas assez vite pour suivre la croissance démographique, au rythme actuel. Il prendrait 100 ans pour mettre fin au mariage des enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre. « Cette année, le Mali a gagné 6 points en termes de progrès dans la création des conditions favorables à la stabilité et au plein potentiel des enfants. Cette progression s’explique par les efforts engrangés dans le domaine de la santé et de la scolarisation des enfants. Toutefois, le Mali dans ce contexte de crise actuelle doit redoubler d’efforts pour mettre un terme au mariage des enfants, aux violences basées sur le genre et réduire considérablement la mortalité des enfants de moins de 5 ans », souligne Mme Leila Bourahla, Directrice de Save the Children au Mali.
La malnutrition, la maladie et l’insuffisance des soins de santé tuent plus de 20 fois plus d’enfants dans les zones de guerre que les violences liées aux conflits. L’incidence du travail des enfants dans les pays touchés par un conflit armé supérieure de 77% à la moyenne mondiale. L’Organisation internationale appelle à un soutien et des engagements accrus des principaux dirigeants nationaux et communautaires pour mettre fin au mariage des enfants, ainsi que des investissements pour mener des recherches qui garantissent que les meilleures pratiques pour éradiquer le mariage précoce sont partagées dans la région. « Le Gouvernement du Mali doit envisager un ancrage au plus haut niveau de l’Etat de la question du mariage d’enfants, adopter et mettre en œuvre une stratégie nationale multisectorielle de prévention du mariage d’enfants qui soit adossée aux Objectifs du Développement Durable », conclut Madame Leila.
Bintou Diarra