L’opposition de l’honorable Bourama Tidiane Traoré à l’impunité accordée aux crimes répétés dans la commune de Oueléssébougou serait à l’origine de la détérioration de ses rapports avec le juge Amadou Bocar Touré et le Commandant de Brigade (CB), Dah Diarra.
Il n’y a jamais de fumée sans feu, dit-on. L’altercation survenue entre le député Bourama Tidiane Traoré, élu RPM dans la circonscription électorale de Kati, et le juge de Paix à compétence étendue de Oueléssébougou est la suite logique de fâcheux antécédents : Un chef de famille fusillé à Diamadougou suivi de l’enlèvement et du viol de sa tendre épouse ainsi que l’assassinat d’un citoyen de Oueléssébougou.
Fusillade et viol
S’agissant de la fusillade et du viol, précisent nos sources, le dossier a été très mal géré par le commandant de brigade (CB) de Oueléssébougou, Dah Diarra. En effet, quand il a été informé de cette infraction, expliquent nos interlocuteurs, le CB a dépêché une équipe de gendarmes armés jusqu’aux dents à Diamadougou pour arrêter le suspect. Quand ce dernier a aperçu de loin le véhicule de la gendarmerie, il s’est volatilisé dans la nature. A ce jour, le suspect est toujours introuvable. Cette opération jugée défaillante du fait du manque de professionnalisme a été dénoncée par la population. En sa qualité du représentant du peuple, le député Traoré a expliqué la situation au président de la commission défense de l’Assemblée nationale, Karim Keïta, qui lui a conseillé de saisir le directeur général de la gendarmerie, Mody Bérété. Ainsi, Bourama Tidiane Traoré a saisi le DG de la gendarmerie qui interpellera le directeur régional de Koulikoro qui, à son tour, fera des reproches au CB de Oueléssébougou. Depuis ce jour, insiste nos sources, le CB n’a pas caché sa colère envers l’honorable Traoré. Le juge, étant aussi au parfum de la situation, se sentait gêné et commençait à sortir des dents contre le parlementaire.
Assassinat
En ce qui concerne l’assassinat qui a eu lieu aux environs de Oueléssébougou, la gestion de ce dossier par les juridictions de la localité, notamment la gendarmerie, a été aussi décriée. Après les faits, les jours passèrent sans qu’un suspect ne soit interpellé. Mais grâce à la vigilance des habitants, a-t-on appris, un individu a été surpris en communication qui disait « nous avons été à la chasse au buffle et elle a été fructueuse. Tu auras même ta part de viande». Or, il n’y a pas de buffle dans la zone.
A la suite de ce message qui semble codé, l’intéressé a été dénoncé à la gendarmerie qui l’a brièvement interpellé avant de le relaxer par la suite. Certaines indiscrétions disent même que la gendarmerie aurait été soudoyée.
Déterminé à ce que les auteurs de ces infractions soient identifiés et punis pour servir d’exemple à ceux qui seraient tentés de faire de même, l’honorable Traoré approche de temps à autres les autorités judiciaires de la commune. Une démarche jugée d’immixtion dans les dossiers judiciaires par le juge Touré. Il aurait même appelé, le 20 novembre dernier, leur ami commun, Daouda Siraba N’Golo Samaké afin de prévenir le député que son immixtion dans ses affaires est gênante.
Entre temps, le député s’est rendu au bureau du juge pour voir l’évolution du litige foncier qui oppose deux tendances d’une même famille à Bananzolé. C’est ce qui fera déborder le vase car ayant des antécédents contre le député. La question qui reste posée est de savoir qui du député ou du juge a été le premier à porter la main sur l’autre. En tout cas, les antécédents fâcheux ont occasionné cet incident qui n’honore aucune des parties.
Oumar KONATE