Détérioration des monuments et des voies publiques ! Bamako, une ville en ruine

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Les monuments et autres édifices publics, les routes, les espaces verts, les feux de signalisation… faisaient, dans un passé récent, la fierté des habitants de la cité des trois caïmans. De leur stature, ils imposaient admiration et fierté malienne. Et donnaient l’allure d’une coquette cité. Malheureusement, l’entretien de ces infrastructures (monuments, routes et espaces vert) ne semble pas être la priorité des autorités. Aujourd’hui, beaucoup d’infrastructures réalisées à coup de milliards sont laissées à l’abandon. Bamako en ruine totale.

Bamako la coquette, n’est plus que souvenir. Tant le constat de l’état de désagrégation de nos routes, espace de détente est désolant. Pas aussi lointain qu’en 2011, on tombait inéluctablement sous le charme de la Place CAN, des monuments appelés « Samaba » ou encore « Maliba ». De véritables chefs-d’œuvre conçus sous les mandats d’Alpha Oumar Konaré et d’Amadou Toumani Touré. Ces chefs-d’œuvre avaient radicalement changé le visage de Bamako. Que reste-t-il aujourd’hui de ces monuments et autre lieux de détente ? Allez y voir de plus près, vous les découvrirez dans toute leur laideur et leur apparence réelle. Ce n’est assurément pas le poids de l’âge. Mais plutôt, le manque d’entretien.

Aujourd’hui, la Place CAN est carrément à l’abandon. Son aspect extérieur est prémonitoire de ce qui vous attend à l’intérieur. Ne vous fiez surtout pas à l’apparence. Aucun travail de réhabilitation ne s’y déroule, comme les tôles qui l’entourent en donnent l’impression. Ici, des arbustes s’implantent solidement. L’endroit fait le bonheur des désœuvrés et des petits délinquants qui y passent la journée, à l’abri des regards indiscrets.

Les feux tricolores, n’en parlons pas. Le constant est désolant à travers la capitale. Soit ces feux sont cassés, ou ont cessé de fonctionner. Aussi, à notre passage, il n’y avait aucun policier pour réguler la circulation en cet endroit pourtant très fréquenté. Les usagers de la route vivent un véritable calvaire. Ainsi, la vigilance est de mise pour sortir indemne de ce carrefour de la mort. Ajoutez-y l’état de la route, vous comprendrez le désarroi de ceux qui passent par-là, matin et soir. Le désordre est au rendez-vous !

A quelques mètres de la Place CAN, le monument de l’obélisque. Son état n’est pas le meilleur. Idem pour le rond-point « Eléphant» dont l’entretien ne semble préoccuper aucune autorité.

Que dire de l’état des routes à Bamako ? L’on se croirait à la triste époque de Moussa Traoré, où pour circuler à Bamako, l’on était « obligé de choisir ses trous ». Le constat est quasiment le même, à chaque coin de la capitale, faute d’entretien des routes. Depuis l’arrivée au pouvoir d’IBK, aucune infrastructure routière n’a été réalisée. Au mieux, on se contente de raccommoder les routes, si ce n’est une véritable opération « Tougou-Tougou-Barri Barri » sur les infrastructures existantes. Les chaussées sont gondolées, crevassées, parsemées de nids de poule. La voie qui passe devant l’hôtel Radisson, celle qui passe derrière la Douane (Faladié), le carrefour de l’éléphant à Hamdallaye, la route de Moribabougou, ou encore sur l’avenue de l’OUA, partout le même constat s’impose : l’état défectueux des infrastructures.

Les couloirs et pistes cyclables des axes principaux Badalabougou-Faladié, Badalabougou/Baco-Djicoroni ont été récemment rapiécés, pour améliorer la circulation à ce niveau.

Aujourd’hui à Bamako, les seules routes bien entretenues et sans le moindre trou sont celles empruntées par le cortège présidentiel. Et les populations se posent la question de savoir où sont donc passées les trois structures qui s’occupent de l’entretien routier : la Direction nationale des routes, l’Autorité routière et l’Agence d’exécution des travaux d’entretien routier (Ageroute). Dans un passé récent, ces structures  réalisaient de belles choses. Mais, actuellement, elles ne sont  ni visibles, ni audibles sur la place. Ce n’est pourtant pas l’argent qui manque, tempête un motocycliste. Selon lui, la non-réparation des voies découle plus d’une mauvaise volonté et d’un manque de vision des dirigeants.

Propreté, un autre souvenir lointain! Un tour à travers la capitale et l’on perd à coup sûr, l’appétit. Bamako la coquette s’est transformée en plusieurs endroits en Bamako « la souillure des yeux ». La preuve est établie à Lafiabougou où s’est érigée une montagne (d’ordures) dans ce quartier. Personne n’a encore trouvé la solution pour réduire en terrain plat la montagne d’ordures qui surplombe le cimetière du quartier depuis plusieurs années. Aujourd’hui, ce dépôt dit de transit déborde sur la route, devenue presqu’impraticable. Mais, des convois mixtes de pousse-pousse et de charrettes chargés d’ordures continuent, tous les jours, à le cerner. Et les riverains vivent un calvaire sans fin. Les familles à des centaines de mètres autour de ce scandale écologique inhalent de fortes odeurs et les fumées âcres de la putréfaction et des incendies ponctuels. Elles sont exposées à des maladies infectieuses.

 Des montagnes de déchets

La capitale compte une quarantaine de décharges, ou plutôt de “dépôts” de transit. Après la collecte chez les particuliers, les ordures sont transportées dans ces dépôts, avant d’être envoyées dans la décharge finale, à l’extérieur de la ville. Mais du coup et surtout du fait de l’incompétence des maires et des structures en charge de l’assainissement (voiries), des montagnes de déchets sont en train de se former un peu partout dans Bamako. Elles représentent un risque sanitaire pour les habitants: l’odeur est pestilentielle, l’eau s’évacue mal, ce cocktail attire les moustiques, donc favorise le paludisme, sans parler des maladies liées à tout ce que les riverains inhalent. Ceux qui vivent ou travaillent à côté se plaignent de problèmes respiratoires notamment, qu’ils lient directement au dépôt d’ordures.

A court terme, selon les spécialistes de la santé, la fumée peut provoquer le rhume, la toux, des encombrements bronchiques, des réactions allergiques des yeux et autres. A long terme, les voisins attrapent des maladies respiratoires aigües, et au pire le cancer. Il est prouvé médicalement que les matières plastiques brûlées sont cancérogènes. Rien de tout cela ne sembler préoccuper celui-là même qui se réclame « faiseur du bonheur des Maliens ».

Qu’il soit dit au passage, même les bâtisses publiques n’échappent pas à cette détérioration généralisée. Au niveau de certains services publics, les séquelles de l’étanchéité sont visibles sur les murs extérieurs des bâtiments. En plusieurs endroits, les travailleurs ont fini par s’y accommoder, malgré tout.

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Commentaires via Facebook :

14 COMMENTAIRES

  1. @Bougo
    Merci d’apprécier mes idées sur ce sujet. Nous savons tous que cette négligence de nos autorités vis a vis des infrastructure publiques de notre CAPITALE est inadmissible … de surcroit sous un président qui passé 25 ans de sa vie a PARIS! Au delà des esthétiques ( belle ville etc..) la situation des routes a Bamako est réellement devenue un cas humanitaire et de santé publique …combien d’accidents quel est cette femme et enfants qui peut oser traverser nos intersections et routes a tête reposée sans stress? Et je vous garantie que conduire au quotidien dans la circulation actuel de BKO est un facteur de risque aux maladies cardiovasculaires, due au peak du stress et des tensions qu’on y éprouve! Je conseille aux malades de tension de ne pas conduire dans cette ville au quotidien! C’est une honte pour le MALI qu’on manque des simples routes standards pendant que de vrais pays émergents comme l’Éthiopie ont aujourd’hui construit des lignes modernes de tramways dans leur capitale et une ligne transnationale de plus 700 km jusqu’ au Djibouti! Ne parlons pas des milliers des milliards que ADO a investit dans les infrastructures routières en RCI post- guerre! Au MALI on a quelles excuses? “On est en guerre bla bla bla … on est en crise” Or cela n’a jamais couper leur luxe en rien.. médiocrité et irresponsabilité sont maliennes!

  2. @Corniche1
    Vas y frère je t’autorise de poster mes posts sur votre compte facebook! Merci de les apprécier…

  3. L image d un pays est a l image de son president et de son gouvernement .Avec Ibk c est comme une malediction de Dieu qui s est abattu sur le Mali

  4. Comrades for the Malian government to do as it need to do leave very very little financial resources for corruption. Very sincere, Henry Author Price Jr. aka Obediah Buntu IL-Khan aka Kankan.

  5. A l’heure où je vous parle ils sont en chantier dans le projet national de bricolage des routes de Bamako…aucun programme sérieux de construction des routes de la capitale….juste une amélioration de fortune afin de tromper les yeux de nouveaux venant au sommet du janvier prochain! On comprends qu’il faut améliorer au moins le visage de la ville pour un tel evenement et cela ne pouvait plus en realite être un gros projet, vu qu’on a que 3 mois, mais la question qu’il faut se poser est celle-ci: pourquoi IBK n’a pas imposer un projet des routes a Bamako depuis 3 ans? Ses conseillers ont ils une idée sur l’importance d’une infrastructure robuste….ses enjeux politique ( points électoraux aux yeux de la population), économique (fluidité et efficience des activités quotidiennes, sécurité routière…moins d’accidents –moins de pertes et dépenses, attirance des investisseurs et des touristes etc..)? Je ne penses pas! Dans les 3 ans passes il aurait largement suffit pour IBK de construire les deux artères les plus fréquentées de la capitale…une de la rive droite et l’autre de la rive gauche , a savoir l’avenue l’OUA-Tour de l’Afrique-Yirimadio et la route de Koulikoro-Djelibougou etc.. le tout aurait couté combien? J’estime 50 milliards! C’est la somme que les soi-disant Autorites Routiere pille annuellement de la poche des importateurs pétroliers au niveau de l’ONAP…sous prétexte de s’occuper de routes! L’Etat ne peut pas dire qu’il n’a pas d’argent pour reconstruire les routes!

    • Il est temps que IBK cherche 200 milliards pour commencer un projet de reconstruction des routes de Bamako, dès après le sommet du janvier 2017. Sinon en 2018 les maliens seront sur de dire qu’il n’a rien fait!!! C’est très facile de trouver cette somme inchallah:
      – Retirer tout ce que les “Autorités Routières” reçoivent ….stop a tous leurs petit projet de bricolage et de surfacturation tout en leur imposer une période d’austérité ( sur leur budget de fonctionnement)… durant l’année 2017 ….on aura peut être 40 milliards ici
      – Imposer une taxe de routes spéciale par kg… de 2017-2018 sur tous les camions carrosseries ….on aura peut être 10 milliards
      – Une période d’austérité 2017-2018 sur les budgets de l’état…Koulouba, AN, ministeres etc… on aura 100 milliards.
      — Demander aux banques et les multinationales de contribuer le reste des 50 milliards
      C’est très facile, non?!! Une fois ce fond trouvé, voila ce qu’il faut faire:
      — Reconstruire en 2×2 toutes grandes artères de la ville ( route Bakodjicorini-kalaban coro, route de Koulikoro, avenue l’OUA, route Hamadalye-Lafiabougou, route 2e pont-aeroport, route Badialan- Same, route de Banconi, route zone industrielle etc..)
      — Rétrécir les contours du monument Tour de l’Afrique et dégager ses environs 360° pour y construire un échangeur moyen en forme de rond-point au pont-tunnel avec au moins un feu tricolore ….pour en finir définitivement avec l’entassement infernal que usagers vivent au quotidien dans ce rond-point!
      –Construire des gros échangeurs a l’intersection Mussabougou-Yirimadio, a l’intersection 3e arrondissements-Missira, a l’intersection Gabriel Toure -rail da- djelibougou etc..
      –Construire un pont sec et multiples gros échangeurs entre Bamako-SAME-KATI pour rendre fluide et sain le passage des milliers des gros porteurs sur cette voie médiocre et dangereuse
      — Reconstruire le pont des martyrs(1er pont)
      — En fin, restituer et viabiliser tous les 1500 espaces vert de Bamako vendus ou négligés par Adama Sangare et Co de maires et maire spécialistes de vente des terres.

      • Dieu mon cher Pkagame, que les autorités vous entendent. Je n’interviens presque jamais sur des sujets politiques (Les acteurs sont tous pareils) mais uniquement sur ceux qui touchent ma cite. Je voudrais tellement faire mon cher PKagame d’une doléances votre vision oh combien importante et nécessaire pour cette capitale Bamako. Je prie Dieu que ces décideurs sans ambitions y tombent dessus pour au mois en réaliser ne serait-ce que les 20%. A chaque fois que je vous lise je me laisse aller à un rêve pendant quelques minutes tant j’aime voir toutes ces choses se réaliser dans ma cité. Normal quand on a eu la chance de faire un tour dans la sous- région et sans parler de l’autre cote de l’Atlantique, mais on veut le minimum pour notre capitale. Je vous demande l’autorisation de publier vos points de vue sur cette question sur ma page facebook. J’attends SVP votre autorisation.

      • Tu as de tres bonnes idees quand tu arretes d’un cote’ tes fixations sur l’opposition et de l’autre cote’ tes tentatives de trouver des circonstances attenuantes au manque de vision de MANDE ZONKEBA. Anyway tes propositions sont pertinentes et le RPM pourrait meme en faire la base de son programme de developpement. Mais a cause du HASSIDIYA qui y siege, j’ai mes doutes.

  6. Le Président Alpha Oumar Konaré avait prédit tout ce qui nous arrive si IBK arrivait au POUVOIR

  7. Bamako est devenu une grande poubelle à grand diamètre.Regardez les artères du grand marché l’on se croirait dans une ruche!
    pauvre bamako tu mérite mieux que ça!

  8. Bel article, il faut franchement avouer que cette cité se dégrade. il n’ y a aucun projet d’urbanisation pour Bamako. J’aimerais personnellement demander au maire Adama Sagaré de me dire ce qui fait aujourd’hui sa fierté dans la capitale en terme de projet personnel car je suis curieux de savoir ce qu’il pourra citer. Ce Monsieur est à l’hôtel de ville il y a presque une décennie mais n’a jamais nourrit de projet far pour notre capitale. Il s’est juste illustré dans des scandales fonciers. Quant aux autorités aucune vison. Pas de route et l’existant se trouve dans des conditions pas possible.

  9. Mon chèr auteur de l’article, soit patient le Mali est au bord de l’explosion rien ne va. Depuis l’avenement de la democratie le mali va à sa perte. Ce que nos dirrigeants oublie ça ne suffit pas de ranflouer ton compte bancaire ou construire des centaines de villa et d’immeuble,non. Le jour de l’explosion tu comprendra. Pour eviter que cela n’arrive c’est que les fonctionnaires acceptent de travailler honnetement c’est tout.

    • “…Depuis l’avenement de la democratie le mali va à sa perte…” Je presume que vous n’avez pas vecu la periode pre-democratique au Mali, ceci peut etre une bonne excuse pour etre l’auteur d’un post aussi NAIF.

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