« Une nation qui lue est une nation qui gagne ». Cette déclaration est de Nelson Mandela, ancien président de l’Afrique du Sud. De toute évidence, la lecture est l’un des facteurs essentiels de la réussite scolaire et professionnelle. Depuis un certain temps, l’intérêt de la jeunesse pour la lecture a diminué considérablement. Cette situation (sans pour autant être la seule) contribue fortement à la baisse de niveau scolaire au Mali. Pour mieux comprendre les causes de cet état de fait, nous avons tendu notre micro à certaines personnes. Lisez !
Mme Samaké Ami Coulibaly : responsable de la médiathèque section adulte du centre national de la lecture biblique (bibliothèque nationale de Bamako)
«…on ne reçoit que 2 ou 3 personnes souvent»
« A l’ouverture de cette structure en 2006 on recevait des centaines d’élèves mais en ce moment on ne reçoit que 2 ou 3 personnes souvent. Le manque de courage et l’évolution des réseaux sociaux font que les jeunes ont abandonné les bibliothèques. Depuis un certain temps les jeunes manquent de courage à venir dans les bibliothèques pour lire. Les administrateurs scolaires doivent inscrire des programmes spéciaux de recherche poussant ces jeunes à aller dans les bibliothèques pour lire les livres. Malgré le faible taux de fréquentation des bibliothèques par les jeunes, quelques-uns continuent à faire leurs recherches dans les structures de lecture».
Sadio Djatou Dembélé : étudiante à l’Institut Universitaire de Gestion de Bamako
« J’invite les jeunes à lire beaucoup »
« La lecture nous permet d’ouvrir l’esprit sur le monde. Je lis parce que je veux entreprendre des projets. Donc à travers les livres je vais découvrir beaucoup de choses. J’invite les jeunes à lire beaucoup »
Bandjoukou Kamissoko : étudiant à la Faculté des Lettres et Sciences du Langage de Bamako
« La lecture est ma référence »
« La lecture est ma référence. Elle me donne une étude sur la vie sociale. Si je ne lis pas je ne serai au courant de rien. Les livres m’aident aussi dans mes recherches scolaires. Quand on lit on se retrouve dans le livre. Si on ne lit pas on ne peut pas connaitre l’histoire de son pays. J’exhorte mes camarades jeunes à lire pour l’avenir du pays. Les jeunes doivent lire pour connaitre l’histoire sur nos ancêtres et les grands personnages qui ont marqué l’histoire de notre pays et comment nous pourrions prendre la relève »
Sékou Touré : professeur de lettres à l’Institut de Formation des Maîtres de Kati,
« Quand on ne lit pas on ne peut même pas connaitre sa propre culture »
« Le manque d’encadrement à l’école est l’une des causes qui fait que les jeunes ne lisent pas. Par exemple, l’élève fait neuf mois à l’école sans qu’on ne lui donne des textes d’exposé. S’il n’a pas d’extrait de texte à exposer c’est comme si on n’a pas poussé l’élève à aller à la lecture. Le fait de participer aux exposés pousse l’élève à la lecture. Les conséquences de l’abandon de la lecture sont nombreuses. Quand les jeunes ne lisent pas ils ne seront pas cultivés. A travers les livres on voyage beaucoup, la lecture nous permet de voyager, de découvrir la culture d’un autre pays. Quand on ne lit pas on ne peut même pas connaitre sa propre culture. Le livre est surtout un moyen de communication. La plupart des élèves quand ils écrivent, ils écrivent avec des fautes d’orthographe alors que dans un livre tout est correct. Ils font ces fautes parce qu’ils ne lisent pas ».
Propos recueillis par Maïmouna Sidibé