Des organisations de la société civile face à la presse : «Le retard dans la mise en place de l’AIGE risque de compromettre le respect du chronogramme électoral »

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Les responsables de la Mission d’observation des élections au Mali (MODELE Mali), regroupés au sein de la Synergie 22 (comprenant 43 organisations de la société civile malienne), étaient face à la presse, le vendredi 30 septembre 2022, à Maeva Palace de Bamako pour inviter les autorités de la transition à mettre en place l’AIGE (Autorité́ Indépendante de Gestion des Élections) dans les meilleurs délais et à respecter le chronogramme électoral.

En outre, les conférenciers souhaitent la publication dans les meilleurs délais de l’avant-projet de Constitution et une large consultation autour de ce texte. « Le retard dans la mise en place de l’AIGE risque de compromettre le respect du chronogramme électoral. Le chronogramme électoral n’est pas en péril, mais en retard. Les Organisations de la société civile et des partis politiques attendent le décret de désignation des membres de l’AIGE pour l’attaquer devant la Cour Suprême…», soulignent les conférenciers.

Cette conférence de presse était animée par le chef de MODELE Mali, Dr. Ibrahima Sangho, en présence de Abdoulaye Guindo de DONIBLOG (la communauté des Blogueurs du Mali) ; de Mamadou Lamine Diarra du CONSORTIUM ELE-Citoyenneté Droits Humains Inclusifs ; de Fousseini Diop de l’Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie (AJCAD) et d’autres personnalités.

Selon le conférencier, Dr. Ibrahima Sangho, la MODELE Mali va déployer 75 observatrices et observateurs de long terme (OLT) pour observer la Révision Annuelle des Listes Électorales (RALE), sur la période du 1er  octobre au 31 décembre 2022. « Le retard dans la mise en place de l’AIGE au niveau national, prévue pour le 13 juillet 2022 et non encore effective, risque de compromettre le respect du chronogramme électoral communiqué à la CEDEAO pour la levée des sanctions sur le Mali », a-t-il dit.

Au vu du chronogramme qui fixe le référendum au 19 mars 2023, dit-il, tous les démembrements de l’AIGE auraient dû être mis en place au plus tard le 19 septembre 2022.  Par ailleurs, il a rappelé que la cérémonie d’installation  des membres de la commission  de rédaction de la nouvelle constitution a été effectuée le 12 juillet 2022, sous la présidence du Président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA.

La MODELE constate que plus de 2 mois après le démarrage des travaux, l’avant-projet de constitution de la Commission n’ait toujours pas été rendu public. « A la date du 27 septembre 2022, le décret n°2022-0601/PT-RM du 27 septembre 2022, portant prorogation du délai de la mission de la commission de rédaction de la nouvelle, a été promulgué par le Président de la Transition. Suivant l’article 1er : Par dérogation à l’article 7 du Décret n°2022-0342/PT-RM du 10 juin 2022 portant création, mission, organisation et fonctionnement de la Commission de rédaction de la nouvelle constitution, le délai de la mission de la Commission de rédaction de la nouvelle constitution est prorogé jusqu’au 31 octobre 2022 », révèle le conférencier Dr. Ibrahima Sangho.

Ainsi, la MODELE Mali recommande aux autorités de la Transition le respect du Chronogramme électoral 2022-2024 ; le respect des dispositions de la Loi électorale en ce qui concerne la désignation des représentants des partis politiques et de la société civile au sein du Collège de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) ; la publication dans les meilleurs délais de l’avant-projet de Constitution et une large consultation autour de ce texte ; davantage de consensus dans la conduite des différentes réformes envisagées.

Répondant aux questions des journalistes, les conférenciers ont fait savoir que leur rôle est d’alerter, de dénoncer, de donner des orientations, de faire des propositions et d’attirer l’attention des autorités sur les insuffisances. « Le chronogramme électoral n’est pas en péril, mais en retard. Et si ce chronogramme n’est pas respecté, on se soumet à de nouvelles sanctions », a déclaré Abdoulaye Guindo. A cet effet, il a invité l’Etat à respecter ses engagements.

Quant à Dr. Sangho, il a fait savoir que les Organisations de la société civile et des partis politiques attendent le décret de désignation des membres de l’AIGE pour l’attaquer devant la Cour Suprême pour violation de la loi. Sans faire trop de commentaire sur le discours du premier ministre par intérim, Colonel Abdoulaye Maïga au siège des Nations Unies, le 24 septembre dernier, Dr. Sangho a souhaité le règlement des différends par voie diplomatique.

En outre, il a souhaité une issue heureuse par rapport à l’affaire des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali. « On doit pardonner, on doit être en bon terme avec nos voisins », a-t-il conclu.

Aguibou Sogodogo

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2 COMMENTAIRES

  1. Ils y’a des signes qui ne se trompent pas , la transition a déjà pris pied pour son compte une campagne électorale taillée sur mesure , l’excellent discours programme prononcé par le président de la transition à l’occasion de la soixante deuxième anniversaire de l’indépendance est une indication qui n’a d’autre objectif que cela , les mêmes signes montrant le premier par intérim le jour de son accueil en brandissant le portrait de du président de la transition est un appel du pied en quelque sorte à une population sous l’emprise du populisme et une classe politique tétanisée qui ne cherchent plus à être acteurs prenant du processus politique de la destinée du pays . À quoi bon de parler l’élection présidentielle dans ces conditions si le débat majeur de ce rendez-vous de la vie de la nation se trouve circuiter ?? En absence du rôle régulateur de la constitution et d’un organe de veille sur le respect des procédures des élections , mais comment aller aux élections sans partis politiques et leurs idées ? on risque de se trouver dans un scrutin totalement biaisée à moins qu’ Assimi soit suffisant comme programme à tous les difficultés du Mali.

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