Dans cette histoire qu’on va désormais nommer «Affaire Ministre de l’Elevage et de la Pêche- PADEPA-KS-Oumar Tounkara», les révélations fusent. La rapidité dans le traitement du dossier de réaffectation du spécialiste gestion des parcours et infrastructures, Oumar Tounkara, dans son service d’origine en dit long. Surtout pour ceux qui connaissent le fonctionnement de l’administration publique malienne. Le coordinateur du projet s’explique.
Tenez, le 30 novembre 2012, DRPIA-PADEPA-KS a adressé la lettre N°0200 au directeur national des productions et des industries animales concernant la réaffectation d’Oumar Tounkara. Le 11 décembre 2012, le directeur national des productions et des industries animales, à son tour, a adressé une correspondance (N°0140) au directeur des finances et du matériel, avec pour objet la remise de M. Oumar Tounkara à son service d’origine (Ministère de l’Agriculture). Trois jours plus tard, soit le 14 décembre 2012, le directeur des finances et du matériel (ministère de l’élevage et de la pêche) a adressé une correspondance (N°00 861) au directeur des ressources humaines du secteur du développement rural. Dans laquelle, il est mentionné clairement dans la partie désignation ceci : « demande de mise à la disposition du ministère de l’agriculture, formulée par monsieur Oumar Tounkara N°MLE 769-75-W… ». Mais curieusement personne n’a vu cette fameuse demande formulée par Oumar Tounkara.
Cinq jours après cette correspondance, soit le 19 décembre 2012, la directrice des ressources humaines du secteur du développement a envoyé une correspondance à un directeur national d’un service du ministère de l’agriculture, concernant toujours la réaffectation d’Oumar Tounkara.
Mais la correspondance adressée par Oumar Tounkara, le 11 janvier 2013, au Ministre de l’Elevage et de la Pêche, Mme Diané Mariam Koné, a-t-elle été répondue ?
Les reproches d’Oumar Tounkara
Dans sa correspondance adressée à la Ministre de l’Elevage et de la Pêche, Mme Diané Mariam Koné, le spécialiste gestion des parcours et infrastructures, Oumar Tounkara, a expliqué les raisons de son écartement du projet. D’abord, il a évoqué la divergence d’appréciation des valeurs d’éthique et de morale dans la conduite des tâches assignées. Pour cela, l’Ingénieur d’Agriculture et du Génie Rural, Oumar Tounkara, se fonde sur des correspondances échangées avec le coordinateur, notamment les lettres N°001 (29 décembre2010), N°002 (30 janvier 2012) /SGPI et son mémorandum pour la bonne exécution des activités du spécialiste gestion des parcours et infrastructures (SGPI).
Toujours dans sa correspondance adressée à la ministre Diané Mariam Koné, il (Oumar Tounkara) écrit clairement : « Mes opinions se sont toujours référées au manuel de procédure de gestion administrative et comptable du projet, qui définit entre autres les rôles et responsabilités des experts recrutés pour la bonne marche du projet.» et d’ajouter : « Dès lors qu’un tel manuel existait et était en vigueur, je ne pouvais tolérer les entorses de procédure et les manquements aux règles établies, les agissements de nature à compromettre la bonne exécution du projet, et je ne manquais pas de le faire savoir.»
Donc, il estime que c’est à cause de son intégrité et de son insistance à la mise en œuvre du manuel de procédure, que le coordinateur du projet pouvait lui reprocher quelque chose. Pour M. Oumar Tounkara, ses prises de position ont été jugées importunes, donc le plus convenable était de le mettre en marge du dispositif de la mise en œuvre du projet. Comme souligné dans sa correspondance, il a été dépossédé des dossiers qu’il est censé traiter au profit d’autres. Le spécialiste gestion des parcours et infrastructures, Oumar Tounkara, croit que c’est la lettre N°002/SGPI du 30 janvier 2012, qui est à la base de l’initiative de son écartement. Mieux, M. Oumar Tounkara indique aussi que la démarche de porte à porte (DNPIA, DFM, DRH, DNGR) a été entreprise pour avancer le dossier.
Dans sa lettre, il a informé la ministre, Mme Diané Mariam Koné, qu’il n’a jamais été interpellé, ni mis en garde contre une quelconque maladresse, insuffisance ou mauvais comportement dans le cadre de son travail. Mieux, il a précisé que les cadres dudit projet sont régis par un contrat de performance, qui est évalué annuellement. C’est ce contrat et le manuel de procédure qui servent d’outils de gestion du personnel.
Version du coordinateur du projet
Les reproches contre Tounkara, sont, entre autres, qu’il élabore mal ses rapports, Le coordinateur du projet PADEPA-KS, Ousmane Traoré, a laissé entendre qu’il a repris à plusieurs reprises les rapports du spécialiste gestion des parcours et infrastructures, Oumar Tounkara. Ensuite, qu’il a refusé d’aller à certaines missions, sous prétexte que le véhicule n’est pas parti le chercher à la maison. Après plusieurs incidents, le coordinateur est arrivé à la conclusion qu’il ne plus continuer à travailler avec Oumar Tounkara. C’est pourquoi la procédure de son réaffectation à son service d’origine a été enclenchée. Et finalement il a été mis à la disposition de son service d’origine. Pour le coordinateur, c’est normal, car il a estimé qu’il ne peut plus travailler avec le spécialiste gestion des parcours et infrastructures.
Par ailleurs, il a confirmé qu’il a été entendu à la BIJ, et qu’il a apporté des éléments de réponse aux questions soulevées. En outre, Ousmane Traoré a indiqué qu’Oumar Tounkara ne s’est pas présenté à la passation de service, le 8 mai 2013.
Il serait intéressant de suivre l’analyse des deux procès verbaux pour la réception définitive du marché (N°0890/DGMP-2010) dont le maitre d’ouvrage est le ministère de l’élevage et de la pêche, avec le financement de l’Etat malien. Qui du ministre de l’Elevage et de la Pêche ou de son secrétaire général a signé la lettre N°00000099/MEP-SG du 14 mars 2013 ? Quelle est la situation des 56 licenciés et la passation peu orthodoxe de certains marché? Plusieurs mystères que nous allons éclaircir prochainement.
Sékou Coulibaly