Des bouteilles de gaz réformées d’Europe au Mali : Les consommateurs en danger de mort

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Attention ça peut exploser ! Les bonbonnes de gaz, importées frauduleusement par certaines sociétés gazières sont, selon nos investigations, à l’origine de l’écrasante majorité des cas d’explosions  de gaz causant des incendies, des dégâts matériels, des blessures graves et des pertes en vies humaines dans les familles. Prises dans les poubelles en Europe, et importées au Mali en violation de toutes les procédures réglementaires en la matière, par certains opérateurs gaziers, les vieilles bouteilles de gaz usées inondent le marché. Elles mettent en péril la vie des consommateurs. Selon nos enquêtes, le plus souvent, ces bouteilles ne portent aucune étiquette d’une société gazière particulière, donc en cas d’accident lié au mauvais état de la bouteille, la victime n’aura que ses yeux pour pleurer, ou de faire son deuil. Puisque n’ayant pas son étiquette sur la bouteille, la société gazière ayant mis en  circulation la bonbonne de gaz dangereuse peut être difficilement poursuivie en justice par la victime. Selon nos informations, plusieurs stocks de bouteilles de gaz usées, ont été saisis, l’année dernière par la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence. Mais malgré tout, le phénomène continue de plus bel pour le grand bonheur, de certains opérateurs gaziers qui ne pensent qu’à leur tube digestif.

« Conformément à une convention  signée avec l’état malien, les opérateurs gaziers (les centres emplisseurs) s’étaient engagés à préserver la vie des consommateurs en s’approvisionnant de bonbonnes de gaz en bon état. Mais malheureusement, excepté trois sociétés dont : Total et KAMA GAZ, tous les autres centres emplisseurs sont impliqués dans l’importation des bonbonnes de gaz par voie frauduleuse», nous confie une source à la  DNCC. Alors que d’autres sources nous révèlent que parmi les auteurs de cette bérézina, figurent deux poids lourds. Il s’agirait de SODIGAZ et Faso Gaz. Selon nos informations, le premier figurerait sur la liste des sociétés du même ordre, remplissant des bouteilles de gaz qui ne leur appartient pas, ou ne portant pas leurs étiquettes. Le second est épinglé dans une affaire de création de société de distribution à l’intérieur de la société mère. Ce qui est contraire à la réglementation, susceptible de fausser le jeu de la concurrence.

Car pour s’approvisionner en bouteilles, chaque société gazière doit formuler une demande officielle adressée aux Autorités par la levée d’intention d’importation auprès de la DNCC dans laquelle intention est clairement mentionné le nombre des bouteilles à importer. Et l’Etat pour sa part doit veiller au respect de la qualité des bouteilles. Quant aux centres emplisseurs conformément à la réglementation,  ils ne doivent remplir que les bouteilles, leur appartenant et portant leur étiquette. Car,  avant d’être soumis à l’usage des consommateurs, les centres emplisseurs doivent d’abord s’assurer, si les bonbonnes de gaz sont en bon état (capables de supporter la pression nécessaire, absence de fuite), pour éviter les accidents, sources de blessures, à l’origine d’incendies, des pertes en vies humaines et  des dégâts matériels.

Des principes qui, selon nos investigations sont délibérément  foulés au pied, par certaines sociétés importateurs de gaz, au grand dam de l’Etat qui investit des milliards de nos francs pour subventionner le Gaz, et des consommateurs.

En plus de cette situation, le secteur souffre également du manque respect des normes d’emplissage. Il n’est étonnant de constater des bouteilles à moitié pleine. Dans la plupart des cas, ce sont des bouteilles réformées d’Europe, ne portant aucune marque. Des sources dignes de foi nous révèlent, que certains opérateurs gaziers, remplissent les bouteilles de 12 kg, non subventionnées par des bouteilles de 6 kg subventionnées engrangeant de grande marge bénéficiaire. Il importe que les autorités, les organisations de défense des consommateurs se donnent les mains pour booter hors du secteur des opérateurs indélicats. Déjà à la DNCC, la volonté existe, il ne reste que les moyens pour aller à la coercition afin de nettoyer le secteur.

 

Lassina NIANGALY

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