Suite aux incidents meurtriers survenus sur les sites d’orpaillage de Kokoyo et Bilalikoto, plusieurs responsables administratifs et sécuritaires ont été sanctionnés par le Président de la Transition. Cependant, l’absence de mesures contre les gouverneurs des régions de Kayes et de Koulikoro soulève des interrogations sur l’équité et la cohérence des décisions prises.
Les drames survenus sur les sites d’orpaillage de Kokoyo (village de Danga, cercle de Kangaba, région de Koulikoro) et de Bilalikoto (cercle de Kéniéba, région de Kayes) ont mis en lumière de graves dysfonctionnements au sein de l’administration locale.
Face à ces événements tragiques, le Président de la Transition, Chef de l’Etat, a ordonné l’abrogation des actes de nomination des responsables administratifs directement impliqués dans la survenance de ces incidents. Parmi les sanctionnés, figurent le préfet, les sous-préfets, ainsi que les responsables des Forces de sécurité (Police, Gendarmerie, Garde nationale), des services locaux des Eaux et Forêts, des services d’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances, ainsi que des services subrégionaux de la Géologie et des Mines.
Cependant, une question demeure : pourquoi le Chef de l’Etat n’a-t-il pas étendu ces sanctions aux gouverneurs des régions de Kayes et de Koulikoro ? En effet, ces hauts responsables supervisent directement les fonctionnaires sanctionnés et reçoivent inévitablement des comptes rendus réguliers sur la situation dans ces sites d’orpaillage. Leur responsabilité administrative et politique dans ces drames est donc indéniable. Ne pas les sanctionner soulève une véritable question d’équité et d’impartialité dans la prise de décisions. Cette omission pourrait être perçue comme une justice à deux vitesses, épargnant certains cadres alors que d’autres sont désignés comme seuls coupables.
La gestion de cette crise interpelle ainsi sur la nécessité d’une approche plus cohérente et rigoureuse dans l’application des sanctions, afin de garantir une réelle reddition des comptes et de prévenir de tels drames à l’avenir.
Amadou Sidibé