Les organisateurs veulent marquer la dernière mobilisation pour s’assurer que le peuple ira voter dimanche en faveur d’un « oui massif ».
Des milliers de Maliens sont attendus vendredi au Stade du 26 mars pour jeter dans le moteur du oui les dernières gouttes d’essence, à deux jours du référendum dimanche sur le projet de constitution. Préoccupés par la faible affluence au précédent meeting et craignant un effritement du taux de participation, des personnalités politiques et associatives les plus en vue et même des stars de musique, viendront prêtés main forte au camp du oui.
Les organisateurs aspirent marquer la dernière mobilisation pour s’assurer que le peuple ira voter dimanche. La campagne pour le référendum prend officiellement fin vendredi à minuit.
Les analystes et bien de responsables politiques pronostiquent une victoire du oui qui marquerait la réelle volonté de changement tant réclamé et fortement. La pauvreté chronique, la corruption, l’absence de développement, la manipulation des résultats issus des élections et l’insécurité qui affecte quotidiennement les populations avaient jeté dans les rues les manifestants. Mais, tous redoutent un taux de participation faible, susceptible de décrédibiliser le référendum vu par le président de la République, Col Assimi Goïta, sous l’angle de « l’aboutissement d’un processus de renouveau démocratique », cristallisant « l’espoir de la nation tout entière ».
Au doigt du scrutin, plusieurs personnalités de haut plan, notamment Dr Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale, Coordinateur national du collectif des acteurs institutionnels pour un oui massif, ont exhorté sur le plateau de la radio Baoulé les électeurs à voter massivement oui. A la télévision publique et sur les affichages, des messages sont diffusés pour inciter les Maliens à aller voter. Ces appels insistant à la participation tranchent avec la neutralité des institutions observée au début de la campagne.
Le projet de révision constitutionnelle vise notamment à mettre en œuvre certains engagements de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali signé en 2015, en confiant un rôle accru aux collectivités territoriales. Seraient ainsi mis en place des conseils régionaux élus dans les régions allant de pair avec la création d’un Sénat (chambre haute), offrant ainsi une meilleure représentativité au nord du pays, faiblement peuplé mais très étendu. Le texte transforme le régime semi-présidentiel en régime présidentiel où le président de la République est chargé de la conduite de la politique de la nation, et qui nomme un Premier ministre et un gouvernement responsables devant lui sans tenir compte du Parlement. Il prévoit également la création d’une Cour des comptes. Il permettrait au président de nommer un tiers des membres du Sénat, ainsi que le président de la Cour constitutionnelle. Le texte légalise également les tribunaux traditionnels et religieux et fait des langues nationales du pays, les langues officielles du pays, tandis que le français devient une « langue de travail ». Le gouvernement peut par ailleurs adopter d’autres langues de travail.
Fanfan
Bonjour
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