Traumatisés par les conflits armés qui ensanglantent le pays depuis quelques temps, plusieurs déplacés internes du centre ont trouvé refuge dans la capitale notamment à Faladjé garbal, Sogoniko centre Mardjé, Niamana, Senou.
Ali Guindo, l’actuel président du centre des déplacés de Faladié, malgré son âge, nous conduit chez son vice-président Amadou Djibo qui nous fournit quelques détails sur la situation des déplacés du centre des réfugiés à Faladjé après l’incendie du mardi 28 avril qui a ravagé le site. “C’est à Faladié que tous les déplacés sont venus en premier. Après leur recensement, ils ont été répartis entre les différents camps. A cause de l’incendie survenu sur le lieu, nous avons eu beaucoup de pertes d’animaux et autres biens. L’Etat n’a pas manqué d’apporter son soutien. Il a mis à la disposition des déplacés des bus pour faciliter le déplacement dans les différentes localités entre le centre de Sogoniko Mardjé, celui de Senou et Niamanan. A leur arrivée, ils ont été bien accueillis. Plusieurs dons leur ont été faits par le gouvernement et des anonymes, des commerçants et plusieurs associations humanitaires”, dit-il.
Selon Amadou Djibo, les déplacés du site de Faladjé ont tendance à être oubliés. “Nous ne recevons plus d’aide, ni de la part du gouvernement ni d’autres structures. Au demeurant, nous tenons à remercier toutes les personnes et structures ainsi que le gouvernement pour leur bonne foi et geste à notre endroit“.
Au centre Mardjé de Sogoniko, le chef Tiémoko Traoré fait savoir qu’il y avait 82 ménages de 349 personnes. Selon lui, la majeure partie des occupants sont des enfants. “L’état a beaucoup fait en prenant en charge l’eau, l’électricité et les soins sanitaires des déplacés. Mais, ces déplacés sont le plus souvent nourris par des structures partenaires tels que le Pam, Amcid, Elfarouk et des donateurs anonymes”.
Au centre Mardjé de Sogoniko, la santé est prise en charge par Médecin Sans Frontière (MSF) Belgique et le Régime d’assistance médicale (Ramed). Chaque refugié dispose d’une carte Ramed lui permettant d’avoir accès à tous les soins une fois dans un centre de santé gouvernemental. Pour l’éducation, il y a le Conseil d’appui à l’éducation de Base (Caeb), 3 salles de classes et les inscriptions de quelques-uns à l’école fondamentale de Sogoniko, en partenariat avec le Cap qui leur prend en charge. La solidarité internationale d’hygiène et assainissement a aussi construit des toilettes et s’occupe de la propriété des différents locaux.
Tédé Barry, présidente des femmes déplacées du centre de Sogoniko, âgée de 50 ans vit dans le camp de Sogoniko avec ses 10 enfants, son mari, sa belle-fille et ses deux petits-enfants. Tédé Barry et sa famille ont séjourné d’abord à Faladje. Après l’incendie du site, ils ont été transférés à Sogoniko.
A leur l’arrivée à Bamako, ils ont fait face à beaucoup de problèmes, mais actuellement tout va bien assure Tédé Barry. “Nous avons quitté notre village sans rien. On est venu les mains presque vides dans des conditions difficiles. Nos maris partent souvent en ville pour travailler et d’autres font le gardiennage. Ici on a accès à tout, on bénéficie gratuitement de plein de choses et on remercie l’Etat et les autres partenaires pour cette aimable attention”.
Tout comme Tédé, Souleymane Guindo, originaire d’un village de Bankass, vivait aussi sur le site des réfugiés de Faladié. Aujourd’hui, il vit au centre de déplacés de Niamanan avec ses trois épouses et 16 enfants. La famille a quitté son village de la zone de Bankass à cause de l’insécurité. Une situation qui lui laisse des traumatismes graves. “Les djihadistes appelaient à chaque fois le chef de village en nous disant d’aller d’ailleurs. Un jour très tôt le matin, ils sont venus sur plusieurs motos et ont commencé a tiré partout. 16 personnes d’entre nous ont été tuées et nous avons pris la fuite avec nos familles et laisser tous nos biens derrière nous. D’autres sont allés aux petits centres non loin du nôtre. De Faladjé, nous avons été transférés ici. A notre destination, nous avons été bien accueillis par les autres déplacés de Niamana. Nos enfants sont pris en charge et partent à l’école et des lycéens qui ont été transférés dans un établissement public d’ici. Nous prions le bon Dieu pour que cette guerre puisse prendre fin et que nous rentrions chez nous”.
Oumou Guindo
Issa Diakité
(stagiaires)