Au Mali, beaucoup de femmes pensent que le teint clair reste le principal canon de la beauté. Ce faisant, elles s’adonnent à la dépigmentation malgré les risques de santé. Cette pratique peut s’avérer fatale, selon les spécialistes de la santé.
Avoir une peau belle et se faire admirer par les hommes sont généralement les désirs fondamentaux de la femme malienne. C’est ainsi que bon nombre d’entre elles s’adonnent à l’utilisation de produits susceptibles de changer la nature de leur peau.
Les filles qui mélangent des tubes d’huile ont chacune son histoire. Mariam Konaté, victime de la dépigmentation, a commencé à admirer les tubes après qu’elle a décroché son DEF. Et comme l’habitude est une seconde nature, reconnait-elle, il n’y a plus de frontière.
“C’est au lycée que j’ai utilisé pour la première fois les produits qui ont laissé des effets secondaires sur mon corps. Cela était dû à des tâches que je portais sur le visage. Dans la recherche de solution au problème de tâches, une amie m’a conseillé d’utiliser les produits cosmétiques”, se souvient-elle, ajoutant que les hommes aiment les femmes claires.
“Beaucoup d’hommes sont sensibles à la fraîcheur de la peau. Et ils résistent difficilement. C’est pourquoi malgré les conséquences qu’on m’a fait savoir, je n’ai pas voulu arrêter. Par la suite, j’ai été informée qu’il y a d’autres produits plus propres que les produits cosmétiques…”
Mariam Konaté n’est pas la seule à admirer les produits qui peuvent changer la nature de la peau. Sous la poussée de certaines femmes, les produits cosmétiques sont très sollicités dans l’univers de la beauté. Selon Arouna Kéita dit Djigui, vendeur au marché de Magnambougou, le marché du cosmétique est à flot. “La femme doit toujours créer la différence. Et cette différence est l’entretien de la peau. Mais chaque personne a son choix”, lance-t-il à la cantonade.
Il ajoute que malgré la cherté de la vie, les vendeurs de produits cosmétiques se débrouillent bien… Mais, prévient-il, les femmes doivent écouter le conseil des médecins pour éviter de se faire “tchatio” comme le disent les gros bonnets de Bamako.
Les spécialistes de la santé estiment en effet que plusieurs facteurs sont liés à la dépigmentation des femmes. “C’est les hommes qui incitent les femmes à la dépigmentation. Les hommes aiment trop la peau claire. Certains maris se permettent de dire à leur épouse d’utiliser ces produits cosmétiques pour se faire belles. J’ai eu à gérer un cas où le mari avait émis le souhait de voir que femme utiliser les produits. Elle a refusé et avoué connaître la valeur de la peau noire. Il y a des produits qui rendent la peau lisse. Mais ils coûtent chers”, témoigne une source.
“Par contre, la plupart des produits utilisés par les femmes maliennes occasionnent des altérations cutanées, des mycoses, des dermatoses bouléziennes qui sont liées au soleil et qui, par la suite, peuvent engendrer le cancer”, déclare une spécialiste, invitant ses sœurs à bien sentir dans leur peau naturelle.
Adama Diabaté
Stagiaire