Actuellement, la tendance chez les femmes à avoir la peau claire prend de l’ampleur dans tout le pays. Les conséquences qui en découlent sont considérables, voire alarmantes. Il ressort de nos investigations que les marchés de la capitale sont envahis par des produits de dépigmentation de la peau, sans aucun contrôle médical. Une situation qui interpelle les autorités à prendre à bras le corps le contrôle de la vente de ces lotions à base de produits chimiques.
Les marchés de Bamako ainsi que ceux de l’intérieur du pays sont bien approvisionnés en produits de dépigmentation artificiels de la peau. Et les commerçants s’en tirent à bon compte ! Alors que leur utilisation par les femmes n’épargne aucune catégorie d’âge, dans nos différentes localités. A noter aussi que les appellations de ces produits et leurs modes d’utilisation sont diverses, et les effets secondaires se révèlent souvent très graves.
Utilisation de ces… poisons de la peau ?
Des produits aux noms évocateurs comme Rapide-clair, Skin-light, Vite-clair, Estrone-light, Carotène, l’Abidjanaise, entre autres, sont aveuglément recherchés par les femmes pour se blanchir la peau. Elles affirment souvent vouloir améliorer la beauté de la peau afin d’éclaircir leur teint. Mais également, leur désir de séduire les hommes en attirant leur attention…
Par ailleurs, les modes d’utilisations de ces produits de dépigmentation sont différentes d’une femme à une autre, selon les contextes et leurs moyens. Awa Sawadogo, une cliente du grand marché de Bamako ne perçoit pas les risques qui surviennent suite à ces pratiques. Elle veut avoir un teint clair plus clair pour les beaux yeux de son mari. A la question de savoir, pourquoi elle se blanchit la peau ignorant conséquences, elle parle de son mari. « Depuis que je me suis mariée, j’ai décidé de me blanchir pour plaire à mon mari, qui m’a toujours encouragée dans ce sens. Mais, mon choix par rapport à l’utilisation du produit est l’injection intraveineuse qui me donne une beauté éclatante », a-t-elle déclaré. L’utilisation en injection intraveineuse, se fait au moyen d’une seringue introduit dans l’organisme et le résultat est, semble-t-il, immédiat.
Pour cette commerçante du même site, les produits de son magasin sont efficaces. Pour elle, les composantes de ces produits sont à base de savon de toilettes et des crèmes du sésame. A en croire la commerçante, qui cherchait à se faire un nom « d’éclaicisseuse de peau », ces produits sont constitués d’huile de frein de voiture, de jus de citron et d’eau de javel bien dosés par des laboratoires répondant aux normes internationales. Avant d’indiquer que son magasin est « le site paradisiaque de la beauté de la femme et les produits sont, sans effets néfastes sur la santé ».
Vente hors contrôle des produits de dépigmentation et les conséquences
Selon nos constats, certains commerçants exposent illégalement leurs produits dans les marchés de la capitale et d’autres sites aménagés à cet effet, sans être inquiétés par un contrôle médical des autorités. Et cette vente à la sauvette, qui va crescendo dans le pays, menace la survie des femmes provoquant ainsi, des répercussions sur leur santé., en particulier des maladies dermatologiques. On parle des cancers et d’autres formes de pathologies comme le risque de vieillissement précoce de la peau. Des maladies comme de l’acné aggravée, le cancer du sein, des vergetures larges entre autres. Sans oublier des complications, qui sont souvent liées au dysfonctionnement d’une bonne partie de l’organisme. Car, ayant été affecté par ces effets dévastateurs, l’organisme ne possède plus de mélanine, ce pigment naturel aux énormes vertus. Toute chose qui peut provoquer le diabète et même l’hypertension artérielle.
En somme, vu les effets nocifs du phénomène, les autorités du pays (notamment, le ministère de la Santé et de l’hygiène publique) doivent en être sensibles. En s’impliquant davantage dans la prise des mesures de sensibilisations en vue d’éradiquer le phénomène. Mais, également en diligentant des contrôles par rapport à la vente de ces produits dans nos différents marchés. Cela aidera à diminuer le taux de mortalité des femmes dans notre pays.
Yacouba COULIBALY (stagiaire)