Denrées de première nécessité : Les prix grimpent, les ménages se débrouillent

1
Grand Marché Bamako Mali © Yoshio Tomii / SuperStock
Grand Marché Bamako Mali © Yoshio Tomii / SuperStock

Chaque matin, le boucher  Badra Sissoko et ses clients du petit marché de Karana Coura ACI se disputent presque. Dans ce marché de la capitale, le prix de la viande est toujours au cœur des incompréhensions, les ménagères essayant de joindre les deux bouts alors que les prix des denrées de première nécessité ont augmenté.

Des femmes en rang pour être servies, comme d’habitude, faisant énormément de bruit autour du boucher qui vend le kilo de viande à 2 200 francs CFA. Or, peu avant, un  kilo de viande valait 2 500 francs.

Une baisse du prix de ce produit alimentaire avait  été décidée entretemps par les responsables des associations de boucher suite à d’intenses négociations entre les autorités de Bamako.

«Nous espérons une suite favorable à cette décision car, à ce que je sache, au cours du mandat de Moussa Mara, ils nous ont fait comprendre qu’ils feraient le nécessaire pour que nous les vendeurs et la population bénéficient tous d’une baisse », a déclaré le boucher Badra Sissoko.

Or, les bouchers gardent encore un mauvais souvenir de cette expérience vécue sous le deuxième Gouvernement du mandat du Président IBK, qui aurait pu éviter la hausse de prix qu’a connue la viande à Bamako.

Jusqu’au milieu du mois d’août dernier, tous les marchés n’avaient pas mis en vigueur la décision du gouvernement de baisser le prix de la viande de 2 500 francs à 2 200 francs CFA.

Mais, les bouchers ne sont pas sûrs de continuer à vendre de la viande au prix fixé par l’Etat malien. D’après eux, le prix de la viande dépend également  du prix des bœufs sur le marché. Car, les bouchers aussi, en tant que chefs de famille, doivent subvenir aux besoins et attentes des  leurs, en gagnant le plus d’argent possible dans leur métier.

Mais, il n’y a pas que le prix de la viande qui préoccupe les ménagères qui fréquentent le marché de Kalaban Coura ACI. Selon Aminta Dabo, ménagère, tout devient cher, et les  sommes avec lesquelles elle descend au marché ne sont plus suffisantes pour acheter les condiments nécessaires à sa cuisine. «Pour qu’une grande famille puisse manger correctement les trois repas de la journée, c’est un tas de problèmes. Même le piment qui ne coûtait que 5 FCFA a augmenté », se plaint Mme Dabo.

Cette ménagère estime que pour une grande famille comme la sienne, il faudra dépenser à peu près quatre fois la somme nécessaire pour un petit ménage, comprenant le prix du charbon ou du bois de chauffe. «Cinq mille francs, c’est ce que mon mari me donne chaque jour, raconte-elle. Et même souvent, ça crée des petites disputes entre nous dans le foyer, car il ne comprend pas vraiment. »

Dans ce contexte de cherté, les chefs de famille se débrouillent et peinent à préparer l’avenir. Un chef de famille, Mamadou Ousmane Diarra, a affirmé  que s’il  n’y a pas un changement sous peu, il ne pourra plus faire d’économie. En plus de dépenser autant d’argent pour le prix de condiments, il y a d’autres charges comme les factures d’électricité et d’eau à la fin de chaque mois. Difficile pour les Maliens de continuer à jongler éternellement avec tout ça !

Aissata Diakité, stagiaire

 

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

Comments are closed.