Introduit dans notre pays depuis 2009, le Recensement Administratif à Vocation d’état Civil (RAVEC) a-t-il permis de surmonter certaines difficultés, notamment celles liées à l’accès (facile) aux informations stockées? Difficile d’y répondre par l’affirmative. Quand on observe la situation qui prévaut depuis quelques jours au niveau du ministère de l’Administration Territoriale, confronté à d’énormes difficultés pour délivrer la simple fiche d’enrôlement, à ceux qui se sont trouvés subitement dans le besoin pour compléter leurs dossiers afin de prendre part au concours de recrutement dans l’armée.
– Maliweb.net – Par Décision N°2017-001/MDAC-CAB, le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, lançait, le 10 janvier 2017, le concours de recrutement de 5 000 éléments dans les rangs des forces armées maliennes. Une information qui n’est pas passée inaperçue au niveau des jeunes qui y ont manifesté un très grand intérêt. En témoin l’enthousiasme qui entoure le recrutement, particulièrement à Bamako. Pour figurer sur la liste des postulants, le candidat doit fournir une panoplie de dossiers parmi lesquels la fiche d’enrôlement au RAVEC. Cette fiche doit être délivrée par les services du centre de traitement de données de l’Etat civil qui pilote le processus.
Seulement voilà. Les services de cette structure ont été subitement débordés par la forte demande des jeunes venus solliciter leur fiche d’enrôlement. 600, 800, 1000, difficile de donner un nombre à cette marée humaine qui occupe (depuis plusieurs jours) la devanture du Programme National d’Education à la Citoyenneté où est délivrée cette fiche, devenue subitement comme du pain béni que chacun veut obtenir, à tout prix. Conséquence ? Le lieu ne désemplit plus de monde, voilà plusieurs jours ; dans le lot, certains sont déjà à leur 2è nuit attendant simplement de pouvoir être reçu pour déposer ses pièces et obtenir le précieux sésame, la fiche d’enrôlement. Selon certains témoignages, rarement leur quartier, Korofina, a connu un tel monde, au point que certains ont trouvé une belle opportunité de faire des affaires en installant qui un parking moto, qui un centre informatique, si ce n’est la vente de l’eau en sachet. Le moins qu’on puisse dire est que chacun se frotte bien les mains. Pour eux, un tel monde constitue bien une occasion de faire de bonnes affaires. Et ils peuvent encore gagner deux, trois voire quatre jours encore, car la foule n’est pas prêt de s’estomper ; si on s’en tient à la détermination de certains décidés à obtenir cette fiche. Sur le site, ce qui frappe en tout premier lieu c’est le problème sécuritaire. En effet, très rapidement les quelques policiers veillant sur l’entrée, ont été débordés par la foule. A notre passage sur le lieu, aux environ de 11 h, nous avons coïncidé avec l’arrivé sur les lieux d’un détachement du Groupement Mobile de Sécurité (Gms), sollicité pour venir en renfort afin de contenir la foule. A la question adressée au portier sur les raison de ce déploiement du Gms, le policier nous répond : «Il le faut ; Vous pouvez vous-mêmes faire le constat : nous sommes débordés», nous a-t-il répondu entre deux gestes pour empêcher un mouvement de foule. Pour obtenir la dite fiche, un rang kilométrique s’est formé dans la rue noir de monde. Dans un tohu-bohu total des parents venus porter assistance à leurs enfants négocient par ci, passent un coup de fil par là ou demandant simplement des renseignements à ceux qui les ont précédé sur le site. «Il faut qu’au Mali nous apprenions à avoir le sens de l’organisation ; On n’a pas besoin de soumettre les gens à cette épreuve pour avoir une simple fiche», pestifère un homme tenant entre les doigts des papiers qu’il espère présenter à l’équipe technique pour entrer en possession de la fameuse fiche technique. «Je suis prêt à passer encore la nuit ici, s’il le faut», confie un jeune à son camarade partagé entre deux sentiments : rester ou rentrer à la maison. Pour celui-ci, en effet, avec une telle désorganisation il y a très peu d’espoir pour avoir cette fiche. Dans cette rue noire de monde, filles comme garçons, ont le même souci : Quelle stratégie adopter pour accéder à l’équipe technique et tirer son épingle du jeu ? Sali Traoré (20 ans) est une fille qui veut se présenter en AT (Armée de Terre). Débout depuis plusieurs heures au milieu des garçons, les pieds tout couverts de poussière, elle résiste stoïquement à la fatigue et à la soif.
Marchandage, trafic d’influence…
Pour obtenir le précieux sésame (la fiche d’enrôlement) le candidat, selon nos informations, doit se munir de trois pièces : la copie du récépissé individuel d’immatriculation, l’extrait de l’acte de naissance et la copie de la carte d’identité nationale. Mais, avec la foule qui s’est massée autour du bureau, le travail est devenu très difficile ; chose qui a impacté sur le rythme de délivrance de la fiche. Tout le combat pour certains, c’est finalement de franchir la porte et déposer les trois pièces. Quand cet acte est fait, il faut revenir trois jours après pour le retrait, nous a confié un jeune sous le couvert de l’anonymat. Le désordre et l’inorganisation qui entoure l’opération ont conduit certains à trouver des subterfuges. Pour obtenir leur fiche sans trop se fatiguer certains jeunes sollicitent le concours de proches porteurs de la tenue. Ce qui explique la présence de nombreux porteurs d’uniformes venus introduire les dossiers de leurs protégés. Ici, par esprit de corps, des porteurs d’uniforme arrivent, font le salut militaire et passent le portail, que certains n’ont pu atteindre depuis deux jours. Un trafic d’influence qui n’est pas sans provoquer parfois des plaintes au sein de ceux qui attendent leur tour. «On veut écarter les fils des pauvres pour faire de ce recrutement une simple affaire de familles des militaires», se plaint un jeune qui ne cache pas sa frustration face à cette complicité entre ces porteurs de la tenue. Une autre situation qui est aussi condamnable, c’est le marchandage qui entoure l’opération. Afin d’éviter le rang, certains proposent aux agents des dessous de table. Ils sont alors vite servis. Ceux qui ne sont pas dans ces dispositions n’ont que leurs yeux pour constater……… l’injustice.
Nous avons tenté d’avoir des précisions auprès des agents chargés de la délivrance de cette fiche, mais nous n’avons bénéficié d’aucune oreille attentive auprès d’eux.
La même situation se répercute sur les demandeurs de passeport. Ils sont nombreux à être butés à ce même problème de fiche d’enrôlement.
Papa Sow / maliweb.net
Svp qui connait quelqu un au CTDAC je veux just recuperer ma fiche individuelle descriptive je dois deposer mon passport c est urgent. Un numero de telephone me suffit.
N’importe quoi les messieurs du CTDEC sont des patriotes engagés et j’ai eu l’opportunité de les voir tout recemment à l’oeuvre à Paris.
Il faillait avoir des machines plus performantes capables de maintenir la cadence de la situation actuelle, car il s’agit d’un exercice national pour garantir la postérité de ce pays. Nos gouvernants ne sont pas conscients des choses qui sont liées à la souveraineté du pays, de telles choses n’ont pas de prix, donc il ne faut pas dire qu’il faut mesurer les aspects économiques liés à ces choses, il faut les exécuter sans calcul et c’est tout. Si en plus des inefficacités de nos gouvernants qui peine à créer des emplois, les jeunes se retrouvent dans une telle situation d’incapacité à les livrer la fiche d’enrôlement du RAVEC, cela va créer un phénomène de non confiance envers les gouvernants qui pourrait conduire à un soulèvement populaire tout de suite.
le ravec c’est pour nous detourner de nos vrai problemes au Mali .
Le Ravec a commencé depuis 2009 et pourquoi les gens ont boudé cet enrôlement et c’est maintenant que le problème se pose à eux
Par ailleurs même la direction du ravec est dépassée par l’ampleur de la demande et les machines ne peuvent pas soutenir la cadence de délivrance des récépissés.
À l’impossible nul n’étant tenu il y à lieu de biffer la carte Nina et le casier judiciaire de la liste des pièces à fournir.
On n’a qu’à l’exiger pour les postulants qualifiés. C’est la seule façon de contenter tout le monde.
Ca fait mal ce genre de chose .ces hommes se sentent frustres de ne pas etre Malien .On nous fou la paix avec ce probleme de ravec .quelqu’un qui ne mange pas a sa faim une carte en plasque lui sert de quoi .
c’est a l’etat de jouer son role .Ce probleme de ravec devait commencer avec les nouveau naissance et progressivement vers les adultes.
meme ds les pays occidentaux les meme papier qu’on utilise au Mali aujourdhui sont en circulation .En Italie et meme en France .
Ayez plus de profondeur dans vos recherches monsieur le journaliste. La Délégation Générale aux Élections n’est aucunement en charge de ni de la fiche, ni de la carte NINA. Elle a en charge le fichier électoral, qui est différent de l’Etat Civil (RAVEC)
De toute évidence, est ce que ce problème devrait exister si le peuple malien avait pleinement accompagné l’Etat dans cette approche étant donné que le RAVEC a débuté dans ce pays depuis 2009 ? De grâce
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