Déliquescence morale : Le virus du Malien

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Une chose est sûre, bien que cela puisse paraître aujourd’hui à certains, ridicule ou donquichottesque, je me dois de ne jamais cesser de souligner l’origine morale de toute politique authentique, ainsi que l’importance des valeurs et des règles éthiques dans toutes les sphères de la vie publique, y compris l’économie: de même qu’il faut que j’explique sans cesse que si nous n’essayons pas ensemble de redécouvrir et de cultiver ce que j’appelle la «responsabilité supérieure», cela finira mal pour notre pays.

Le retour de la liberté dans une société en complète déliquescence morale a provoqué ce qui était inévitable et donc prévisible, mais incomparablement plus grave que ce qu’on pouvait attendre: la révélation fracassante des pires comportements humains, comme si tous les mauvais côtés de l’homme, les plus gênants, ou du moins les plus ambigus, cultivés par cette société pendant des années sans que nous le comprenions, et intégrés à notre insu, dans le fonctionnement quotidien du système défunt, s’étaient émancipés de cette tutelle en acquérant enfin la pleine liberté de s’épanouir; le régime (défunt) avait imposé en effet une certaine régulation à ces comportements (par laquelle il les «légalisait»); mais ce «contrôle» a été brisé sans que de nouvelles normes qui échapperaient à ces perversions ne s’imposent encore.

Nous voici donc les témoins d’un étrange spectacle: notre société, il est vrai, a retrouvé sa liberté, mais elle se comporte dans certains domaines, pire encore que du temps où la liberté n’existait pas. La criminalité se développe et on voit se déverser dans les médias (je pense surtout à la presse à sensation) ces effluves qui jaillissent toujours, dans les périodes de bouleversements historiques, des profondeurs obscures de l’esprit. Mais d’autres phénomènes, plus graves et plus dangereux encore, se manifestent: la rancune et la suspicion nationalistes, le racisme, la démagogie sans limites, le goût de l’intrigue et le mensonge conscient, l’arrivisme politique, le combat effréné au nom d’intérêts exclusivement particuliers.

L’appétit du pouvoir est le seul moteur de l’ambition, et on assiste au développement de tous les fanatismes, de toutes les escroqueries, au manque généralisée de tolérance, de compréhension d’autrui, à la disparition du gout, de la mesure, de la réflexion. Le désir outrancier du pouvoir et le souci d’attirer l’électeur désemparé par des absurdités; il n’y a plus de limite au dénigrement ou à la diffamation des adversaires politiques; l’un gaspille le travail bénéfique de l’autre pour la seule raison qu’il appartient à un autre parti que le sien; le souci d’impartialité et d’efficacité, le sens du bien commun, cèdent de plus en plus le pas aux calculs partisans; la dénonciation des scandales a chassé des journaux les analyses: ouvrir le feu sur ceux qui se réclament d’une autre tendance politique est considéré comme naturel. Chacun accuse l’autre de complot, d’incompétence, de passé douteux et d’interventions obscurs; on se heurte partout à la démagogie et même une chose aussi grave que l’aspiration légitime d’un peuple à son identité dévient un enjeu pour le pouvoir et un stimulant pour tromper sciemment l’opinion publique.

Visiblement, les citoyens sont de plus en plus dégoutés et cette répulsion se retourne évidement contre le pouvoir démocratique qu’ils ont eux-mêmes élu, ce dont tirent profit divers individus qui obtiennent la faveur de l’opinion en lançant par exemple, le slogan; «Il faut jeter le gouvernement dans la Moldau». Bref, tout est terriblement triste et déprimant.

Je me dis pourtant que si, avec une poignée d’amis, j’ai pu longtemps me frapper la tête contre les murs en proclamant la vérité, il n’y a aucune raison de ne pas continuer à le faire parce que, en dépit des sourires condescendants, je ne cesserai pas de parler inlassablement de responsabilité et de morale, face au marasme actuel de notre société: et je considère donc qu’il n’y a aucune raison de croire ce combat perdu d’avance. Un seul combat peut être sûrement perdu: celui auquel nous renonçons.

Source: «Comme un petit air de démocratie bananière»

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3 COMMENTS

  1. La democratie ‘made in France’ a la Baule a democratise la corruption, c’ est le seul objectif acheve avec des fonctionnaires milliardaires et des ministres, presidents, des deputes et des maires gros voleurs du denier public sans honte et sans crainte d’ Allah SWT. Tous seront brules dans les feux ardents des enfers car Allah SWT condamne le vol et hait le voleurs qu’ il ne pardonnera jamais.

  2. Le vol , la corruption, etc……pas très courageux, pas trop travailleurs, etc…..des bons à pas grand chose
    Ceux qui ont voulu entreprendre ont quitté depuis longtemps ce pays

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