Déjeuner de presse de la CNDH: Les enjeux et défis liés à l’accréditation du statut ”A” et droits de l’homme au Mali au centre des échanges

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La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), sous la houlette de son président, Aguibou Bouaré, a organisé le jeudi 2 juin 2022 à l’hôtel de l’Amitié, un déjeuner de presse sous le thème : “Les enjeux et défis liés à l’accréditation du statut A de la CNDH et de l’actualité des droits de l’Homme du Mali”. Il était accompagné par ses collaborateurs. C’était en présence de plusieurs personnalités dont le représentant du ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, ainsi que celui du FAMOC (Fonds d’appui aux moteurs du changement), partenaire stratégique de l’institution.

A l’entame de ses propres, Aguibou Bouaré a rappelé que l’objectif de ce déjeuner de presse était de s’entretenir avec les journalistes sur l’accréditation de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH). Il a informé qu’au mois de mars dernier, la CNDH du Mali a été élevée au statut A, le plus haut en matière d’institution nationale de droit de l’homme. A cet effet, le conférencier, estimé qu’il était important de venir s’entretenir avec la presse pour l’ informer sur le parcours de la CNDH depuis 1989 à ce jour, les efforts qui ont été consentis et puis les avantages de cette accréditation, et profiter de l’occasion pour parler sur l’actualité des droits de l’homme au Mali.

Parlant des avantages de l’accréditation de la CNDH au statut A, son président, cette accréditation, est la preuve que l’institution nationale du Mali est une institution crédible, qualifiée avec une expertise certaine en matière de respect des droits de l’homme, parce que, ça se fait sur la base d’une évaluation très rigoureuse, et aussi sur la base des éléments de preuve des enquêtes d’opinion, donc ça permet au Mali d’avoir voix au chapitre. Avant d’avoir ce statut, Aguibou Bouaré rappellera que, la CNDH était obligée de passer par une institution de statut A d’un autre pays pour porter la parole de notre pays le Mali.” Mais à partir du moment où notre institution des droits de l’homme, la CNDH a eu son accréditation, nous avons notre voix au chapitre, nous pouvons maintenant parler au nom de notre pays sur la situation des droits de l’homme, nous aurons également la chance d’être élus à des postes importants jusqu’au niveau du Haut Conseil des Droits de l’Homme. En clair, ça veut dire que notre institution mérite d’être entendue et écoutée sur les problématiques des droits de l’homme”, a-t-il expliqué.

S’agissant des défis liés à cette accréditation, selon le président la CNDH, le plus difficile, ce n’est pas d’être au sommet, mais de s’y maintenir. ”C’est une lourde responsabilité, une lourde charge pour mériter la confiance qui vient d’être placée à la CNDH”, a-t-il déclaré.” Les défis sont immense, surtout dans le contexte actuel au moment où une partie de la population qui ne comprend pas les concepts des droits de l’homme, qui pense que le respect et la protection des droits de l’homme relève des positions occidentales, alors qu’il s’agit bien des textes maliens, des engagements, des conventions signées par le Mali en toute liberté et en toute souveraineté. Donc faire respecter ces textes, c’est aider l’Etat dans le sens d’une meilleure protection des droits des populations qui résident au Mali”, a-t-il estimé, avant de solliciter l’accompagnement de tous, surtout la presse, afin de sensibiliser la population, en véhiculant le message qu’il s’agit bien du combat pour la dignité humaine.

Parlant du mandat de la CNDH, selon son président a expliqué que son institution a trois missions principales : la promotion des droits de l’homme, la protection des droits de l’homme et la prévention de la torture.

L’objectif de la promotion, selon le président Bouaré, c’est de former, sensibiliser et informer pour instaurer la culture des droits de l’homme au Mali.

Par rapport à la protection des droits de l’homme, la CNDH reçoit régulairement des plaintes relatives à des allégations et violation d’abus des droits. Sur ces cas, la loi nous demande de mener des enquêtes, de produire des rapports et faire des recommandations à l’Etat, de dénoncer l’état des violations des droits de l’homme et assurer les suivis des recommandations pour aboutir à un meilleur respect des droits de l’homme a t-il expliqué.

Il y a un autre mandat, informera le président Aguibou Bouaré, celui relatif à la prévention de la torture. Selon lui, cette mission les amène à visiter les prisons, les commissariats, les brigades, afin de vérifier les conditions des détention des personnes privées de leur liberté. Ces personnes ont des droits. On peut être emprisonné, mais on ne peut pas être privé de sa dignité, a-t-il conclu.

Rappelons que la CNDH est une autorité administrative indépendante créée par la loi N•036 du 7 juillet 2016. Elle est l’institution nationale des droits de l’homme et le mécanisme national de prévention de la torture. Le décret N•2016-0853 P-RM du 8 novembre 2016 en fixe l’organisation et les modalités de fonctionnement. Et la Commission nationale des droits de l’homme est composée de neuf (9 ) membres nommés par décret pris en conseil des ministres pour un mandat de 7 ans non renouvelable.

AMTouré

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