Déguerpissement au Grand marché : La « formule magique » du gouverneur contre les marchands ambulants ?

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Emprunter la voie qui traverse le grand marché de Bamako relève toujours de la croix et de la bannière. Mais depuis quelques jours la situation est en passe de devenir un mauvais souvenir à cause des initiatives en cours pour la libération de ce tronçon au cœur de la ville de Bamako. Les nombreux commerçants installés à même le sol sont d’ailleurs en train de plier les bagages. Le trafic jadis infernal à cet endroit se fluidifie de plus en plus. C’est l’une des conséquences du déguerpissement organisé par les services du gouvernorat du District de Bamako, en prélude au sommet France-Afrique devant se tenir cette année (décembre 2016) dans notre capitale.

Les autorités de Bamako veulent faire de notre capitale « une coquette ». On se souvient que c’est à l’aune d’un de ces sommets qui a conduit le président Français d’alors, Jacques Chirac sur les bords du Djoliba, que de nombreux espaces verts ont été aménagés notamment sur le boulevard de l’indépendance. Le Groupe de Rap Tata Pound, avait alors fait un morceau, pour rappeler que les autorités ne s’occupent de la propreté de Bamako que quand un président Français doit venir chez nous. L’histoire semble leur donné raison. L’une des artères les plus impraticables de la capitale est celle qui part de l’APCAM pour déboucher sur l’hôpital Gabriel Touré. Communément appelé « Dabanani », la circulation y est tout simplement infernale. L’anneau Sotrama construit tout le long, censé améliorer le trafic fut en deçà des attentes. Les policiers qui, par moment, sont sur les lieux pour veiller à ce que les commerçants ne débordent pas, ont fini par concussion de laisser l’anarchie s’installer. Face à l’incivisme et à la corruption, les usagers de cette route n’avaient qu’à se frayer son chemin à coup de jurons, de klaxon et de prise de risques.

La volonté du gouvernorat toujours renouvelée de déguerpir les marchands installés sur la route s’était butée à une résistance farouche, poussant toujours cette autorité à battre en retraite. Pour justifier leur installation sur la route, ces commerçants brandissaient  des arguments sociaux « C’est ici que nous gagnons notre pain, si vous nous chasser où est ce qu’on va se débrouiller » etc. Et si jamais ces arguments n’émeuvent pas, ce qui est rarement le cas, ils se faisaient menaçants. C’est comme ça depuis toujours. Oui, mais sauf que, jusqu’ici, c’était une affaire intra-maliens. Mais avec la venue prochaine sur notre sol de nombreux présidents Africains et surtout le président Français, François Hollande, l’affaire prend une autre tournure. Pour qui connait le sens de la grandeur et du respect dû au Mali du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, le gouverneur a tout intérêt à prendre le taureau par les cornes pour rendre Bamako propre avant le jour-J. C’est cette opération qu’il a entamé la semaine dernière. Après plusieurs négociations, et des opérations avortées, le gouverneur a peut-être trouvé une « formule magique » pour libérer le « Dabanani ». En tout cas, les alentours de l’INA et de l’Assemblée Nationale se sont vidés des commerçants mal établis. La circulation est de plus en plus fluide. Et l’accès au grand marché n’est plus un souci pour les usagers. Connaissant l’enjeu du défi, nul doute que le gouverneur mettra tout en œuvre pour atteindre son objectif : le déguerpissement de tous les marchands installés sur la voie publique. L’opération se poursuivait, le samedi dernier, lors du passage de notre reporter.

Abouba Fofana

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1 commentaire

  1. Est-ce que le Président Français est obligé de passer par notre DABANANI ? L’État ne doit pas oublier que la catégorie de citoyen que l’on trouve au DABANANI est celle encline aux discours extrémistes. Alors quand on les prive de leur gagne-pain…….

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