Déguerpissement de voies publiques aux Halles de Bamako : Les déguerpis recasés devant les boutiques d’autres commerçants

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Les commerçants des Halles de Bamako locataires des boutiques avant l’opération de déguerpissement ne savent plus où donner de la tête. A l’origine de leur mal le recasement des commerçants déguerpis  par les autorités sur l’artère principale des Halles de Bamako masquant leurs boutiques contre leur gré.

Halles de Bamako
halles de Bamako

Faire libérer une voie pour occuper une autre. Tel est le qualificatif qui sied à l’opération de déguerpissement qui a été lancé il y a de cela quelques semaines sous l’impulsion des ministres du commerce, Amadou Konaté, celui de la sécurité Sada Samaké et celui de l’urbanisme et de la politique de la ville, Moussa Mara et les responsables d’associations de commerçants. Cependant cette opération a été saluée par les usagers et une franche importante  de la population. Mais  du côté des Halles de Bamako elle fait grincer des dents. Et les victimes ne sont plus les commerçants qui ont été déguerpis. Mais plutôt ceux qui sont installés dans des conditions normales et ayant acquis légalement leurs magasins. A en croire plusieurs commerçants ils sont là depuis l’ouverture des Halles de Bamako et payent régulièrement leur magasin.

 

 

De quoi se plaignent-ils et quelles sont leurs craintes?

Après l’opération de déguerpissement, les commerçants concernés devaient être recasés comme convenu entre les départements de tutelle d’une part, la CCIM et les responsables des différents groupements de commerçants d’autre part. Mais le hic qui fait paradoxe en est  que les responsables de l’opération n’ont trouvé d’autres endroits de recasement pour les déguerpis que l’artère principale qui traverse les Halles de Bamako au centre. Sur la dite artère selon à en croire nos sources, environ 250 stands seront installés au compte des commerçants déguerpis. C’est-à-dire devant les boutiques des autres commerçants qui sont là depuis des dizaines d’années et ont acquis leurs magasins par voie légale. Ainsi près 300 commerçants verront leurs boutiques masquées. « Nous payons régulièrement nos loyers et si nous sommes là c’est pour gagner notre vie donc c’est une injustice que d’installer d’autres commerçants devant nos magasins. » lance un des victimes. Et un autre d’affirmer qu’en 2009 lors d’une foire leurs marchandises ont été brûlées à cause d’une incendie provoquée par des installations anarchiques de Stands de ce genre. Par ailleurs selon certains commerçants, le ministre du commerce Amadou Konaté leur avait la promit que les stands en question ne dépasseront pas 1m de hauteur  et de largueur. Mais à leur grande surprise les stands qui ont été installés mesures environ 2m 20.  « Nous avons eu à tenir plusieurs reunion avec le ministre Amadou Konaté pour lui faire part de la situation, mais jusque là nous n’avons pas eu gain de cause » dixit un des commerçant. Avant d’ajouter que ce sont certains agents de la mairie et certains responsables des syndicats et d’association de commerçants qui ont fait croire au ministre que les stands en question ne mesurent pas plus d’un mètre, mais nous voulons que le ministre du commerce vienne voire lui-même de ses propres yeux ce qui se passe sur le terrain. Où qu’il envoie de gens pour enquêter.

 

 

Des individus seraient-ils entrain de se profiter de la situation ?

A  en croire plusieurs témoins certains responsables d’associations de commerçants et des agents de la mairie ont fait de cette affaire un moyen de se remplir les poches. Pour cause selon plusieurs sources les stands devaient être octroyés à 5000Fcfa par stand, comme convenu avec les responsables chargés de l’affaire. Mais au lieu des 5000Fcfa fixé de commun accord entre commerçants d’une part et autorités communales d’autre part le prix s’est retrouvé à 12 500Fcfa.

Le ministre du commerce doit prendre ses responsabilités avant que la situation ne dégénère.

A suivre !

 

Lassina NIANGALY

 

 

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