L’insécurité qui sévit dans le Centre du pays, plus précisément dans le pays Dogon, inquiète le mouvement «Baguinè Sô». Celui-ci exprime ses inquiétudes de voir le prochain hivernage être perturbé à cause du phénomène d’insécurité sévissant dans la Région. Il invite, par la même occasion, les autorités à prendre leurs responsabilités pour restaurer le climat de sécurité dans la zone. Les membres de «Baguinè Sô» étaient face aux Hommes des médias, le 21 mars dernier, à la Maison de la Presse de Bamako.
Pour la deuxième fois consécutive, le mouvement Baguinè Sô exprime ses inquiétudes face à la dégradation de la situation sécuritaire au pays Dogon. Cette dégradation est d’autant inquiétante à l’approche de l’hivernage où les populations, à majorité paysanne, auront du mal à travailler dans leurs champs. Pour un bon déroulement de l’hivernage, Baguinè Sô invite les autorités à sécuriser la zone.
Le Président de Baguinè Sô a retracé l’historique de la crise sécuritaire qui, selon lui, est dû au départ des services essentiels étatiques dans une grande partie des Régions du Nord et du Centre. La nature ayant horreur du vide, les terroristes se sont offerts la voie royale pour mener leur sale boulot. Ainsi, le vivre ensemble et la cohésion entre communautés vivant dans le Centre du pays ont pris un sérieux coup. Sans lancer le discrédit sur une seule communauté, Hamidou Djimdé appelle à la responsabilité de l’Etat malien pour sécuriser les populations et leurs biens.
Le Président du mouvement Baguinè Sô exprime son désaccord de porter à la communauté Dogon le chapeau de terroristes et de génocidaires. A ce propos, il dit déclare: «Loin de nous l’idée d’une victimisation à outrance comme certains savent le faire par une campagne diffamatoire et acharnée contre les seuls Dogon. Je voudrais attirer l’attention sur un certain nombre de réalités dont le fait que certains de nos frères collaborent avec les bandits armés qui opèrent sur le terrain. Des associations officiellement apolitiques se font porte-parole des groupes terroristes et suprématistes en internationalisant un problème local… ».
Hamidou ajoute que sa Communauté en a souffert de trop de cette crise sécuritaire, notamment les assassinats de personnalités, vols d’animaux, destruction de maisons et greniers incendiés. Des villages et hameaux entiers sont réduits à néant.
Tout en promettant de tirer le bilan des dégâts causés dans les prochaines rencontres, Hamidou Djimdé demande les uns et les autres à la retenue pour éviter d’autres crises à relents ethniques.
Ces bilans viennent de sources sures ; car, données par les Maires et autorités traditionnelles vivant dans les zones. Ils nous informent au fur et à mesure que se produisent les dégâts. Une façon de dire que Baguinè Sô est en contact permanent avec les populations à la base.
Ambaba de Dissongo