Dans le cadre de sa conférence de presse mensuelle pour sensibiliser les Maliens sur les enjeux géostratégiques de la crise qui secoue notre pays depuis 2012, l’initiative Jiribakoro a organisé, le samedi 2 mars dernier, à la Pyramide du souvenir de Bamako, une conférence de presse. L’occasion a été mise à profit pour expliquer les techniques d’exploitation du Mali par la France, notamment à travers le FCFA et les dessous de la présence militaire française au Mali.
Premier à prendre la parole, l’un des conférenciers, Lassine Doumbia, a apporté des précisions sur les concepts de la guerre conventionnelle ou classique et la guerre asymétrique ainsi que la guerre dissymétrique. De son point de vue, le Mali souffre d’une guerre asymétrique par le fait d’une imposition de guerre à une armée régulière par un ennemi inconnu. “Le Livre blanc pour la défense et la sécurité nationale de la France précise que les interventions de la France visent à la sauvegarde des intérêts de la France à l’étranger, à la protection des ressortissants français”, a-t-il ajouté.
Pour sa part, le porte-parole de Jiribakoro, Siriki Kouyaté, a expliqué comment la France contribue à la dégradation de la situation sécuritaire au Mali depuis sa présence dans notre pays, à la faveur de l’Opération Serval. Aussi, il a expliqué comment les autorités maliennes l’aident dans cette optique. À ses dires, la France réussit dans sa politique à travers la guerre psychologique qu’elle mène en jouant avec la mauvaise volonté des autorités et avec la complicité de certains journalistes. S’agissant de la question de la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma), il dira qu’à la longue le terme Azawad finira par être considéré par nos enfants qui naitront comme étant un autre pays.
De sa lecture, le Mali est au bord de l’effondrement. “La régionalisation en cours constitue une politique de partition du Mali voulue par l’accord pour la paix et la réconciliation nationale”, a martelé le porte-parole de Jiribakoro.
Ainsi, il a invité les Maliens afin qu’ils se méfient de la révision constitutionnelle envisagée par les plus hautes autorités de notre pays.
En conclusion, il a exprimé le soutien de son organisation aux autorités italiennes et aux Gilets Jaunes dans leur combat contre le Fcfa et l’exploitation du Mali par la France. “A travers cette monnaie, la France a instauré une scission entre les 14 pays africains qui l’utilisent. Nous comptons entreprendre d’autres actions pour libérer le Mali du joug néocolonialiste”, a-t-il conclu.
Boubacar PAÏTAO