Le déficit de communication entre parents et enfants peut avoir des conséquences sur l’éducation des enfants. Or, sous la pression du temps, parents et enfants affirment manque de temps pour échanger. Péril sur l’éducation des enfants !
Dans ce monde d’aujourd’hui, la communication prend toute sa place. Elle est incontournable et essentielle en toute chose, surtout entre les individus dans la société à commencer par sa cellule de base, la famille. Curieusement, avec le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, même bien avant, la communication entre parents et enfants tend à disparaître. Enfants et parents n’ignorent guère ce qui s’apparente à une anomie sociale, mais l’interprètent différemment.
«Mes parents sont des fonctionnaires, on n’arrive même pas à se voir, à plus forte raison discuter. Même les week-ends, ils sont occupés. Parfois, on peut faire une ou deux semaines sans se voir», se plaint Ali Diallo. Moussa Diallo en donne quelques raisons : «ce problème est dû à l’évolution et à la cherté de la vie. C’est pourquoi personne n’a le temps. Les parents ne donnent plus à leurs enfants l’occasion d’échanger, les enfants non plus. En réalité, ce sont nous qui subirons la conséquence…».
Pour Aminata Diarra, ménagère, «il faut que les parents comprennent qu’ils ont un rôle très important dans l’éducation des enfants, car l’éducation d’un enfant commence depuis la famille. Les échanges entre eux aident beaucoup l’enfant au cours de sa croissance. Ils apprennent beaucoup de choses en même temps qu’ils grandissent». Nostalgique de cette époque, elle se souvient : «vers le soir, tout le monde se réunissait pour échanger. On nous enseignait les bonnes manières, on nous racontait également des histoires et dans ces histoires se trouvait toujours une leçon de morale qui nous servait durant toute la vie. Malheureusement, maintenant cela n’existe plus».
Est-ce la faute des parents ? Issa Diarra, un chef de famille, le pense : «ce problème est lié à nous les parents parce qu’on s’intéresse plus aux affaires qu’à la vie familiale. On préfère passer plus de temps au travail ou au grin que de rester en famille, pour échanger avec nos enfants. C’est pourquoi les parents et les enfants ne se comprennent plus».
Pour Docteur Lamine Sandy Haïdara, sociologue, «la crise de communication entre parents et enfants est due au fait qu’ils ne voient pas le monde de la même manière, comme ça a toujours été le cas. Ce qui fait que les enfants ont besoin d’une communication. Ils ont besoin de communiquer, mais les parents ne créent pas les conditions idoines pour cette communication. Les parents aussi sont sous le coup ou le poids de la pesanteur culturelle qui fait qu’on ne parlera pas de sexualité ou de sexe ou d’autres sujets sensibles avec les enfants». Or, c’est la catastrophe, estime Dr. Lamine Sandy, lorsque les parents ne communiquent pas avec leurs enfants.
«Leur éducation va direct dans le mur parce que pour pouvoir comprendre les enfants, il faut communiquer avec eux. Si on ne communique pas avec eux, ils vont faire ce qu’ils veulent et il n’y a personne pour les conseiller. C’est quand il y a dégât que les parents crient au scandale. Donc la communication pourrait éviter de commettre l’irréparable. Les parents doivent donner un temps de communication. Malheureusement, les parents n’ont pas de temps et la nuit, quand on se retrouve, chacun est connecté ou enfermé dans sa chambre. Je lie cela à la technologie qui ne donne pas de l’espace à la communication avec les enfants. Une famille qui ne communique pas, va à l’échec parce qu’il n’y aura pas de réussite et d’avenir dans cette famille. Il faut communiquer parce que la communication pourrait résoudre beaucoup de problèmes», dépeint-il.
Le sociologue Haïdara révèle : «l’adolescence est une période de crise où l’enfant a besoin de communiquer, mais les enfants gèrent leur adolescence sans que les parents n’y participent. Il faut imposer la communication. Elle est fondamentale et indispensable à la vie d’une famille».
Assan TRAORE/Stagiaire