Le samedi 24 février 2018, les commerçants détaillants de Bamako ont tenu une assemblée générale au siège de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM). Plusieurs points étaient inscrits à l’ordre du jour de cette assemblée générale à savoir : les difficultés d’accès au visa Chinois par les commerçants détaillants du Mali, la cherté du dédouanement des marchandises, l’élection des commerçants détaillants à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, le coût élevé des impôts, la vente de 36 bâtiments administratifs, les difficultés des déguerpis du marché rose et de l’opération de libération des voies publiques déclenchée en 2016 par le gouverneur du district de Bamako, Mme Sacko Aminata Kane. Les commerçants ont invité les autorités maliennes à trouver une solution à ces différents problèmes. A défaut d’avoir gain de cause, les commerçants détaillants menacent d’observer une grève dans les prochains jours.
Après les bénédictions de l’imam Diallo et les mots de bienvenue du commerçant Moussa Sacko, le président de la commission visa Chinois, Abdoulaye Aziz Mariko, vice-président de Synacodem (Syndicat des commerçants détaillants du Mali), a déploré les difficultés d’accès au visa Chinois. Selon lui, sur les 50 passeports déposés chaque semaine dans la représentation Chinoise au Mali, très peu de personnes obtiennent leur visa. A l’en croire, le ministre du commerce et de la concurrence, Abdel Karim Konaté dit Empé a souhaité à ce que chaque commerçant puisse déposer individuellement sa demande de passeport. Ce vœu du ministre est buté au refus des Chinois, a signalé le président de la commission. « C’est une obligation pour les Chinois de nous octroyer leur visa car ils sont chez nous », a-t-il martelé. Par ailleurs, il dira qu’une rencontre est prévue ce lundi 26 février 2018 avec le ministre Empé pour trouver une solution au problème. Le vice-président de la commission visa Chinois, Ibrahim Maïga abonde également dans le même sens tout en faisant savoir que le Synacodem a fait des efforts dans l’acquisition des visas Chinois mais n’a pas pu tenir financièrement, moralement et physiquement. Malgré les difficultés, il a loué quelques efforts fournis par la commission Visa Chinois. Pour preuve, dit-il, en 15 mois, sur 3184 passeports, 2800 dossiers complets ont eu leur visa en raison de 20 000 FCFA. Tout en mettant l’accent sur les difficultés d’accès au visa Chinois, il a fait savoir que sur 600 passeports, 50 seulement obtenaient leur visa Chinois. « Si rien n’est résolu, nous allons fermer boutique, nous allons observer une grève. Au Mali, tout le monde part en grève sauf les commerçants », a-t-il dit. S’agissant de la cherté du dédouanement des marchandises, Ibrahim Maïga a fait savoir que le dédouanement du Mali est très cher par rapport aux autres pays de l’Afrique. A titre d’exemple, il a indiqué que le dédouanement des marchandises de 40 pieds est de 14 millions de FCFA contre 6 millions au Burkina Faso. Même la semaine dernière, poursuit-il, il y a eu l’augmentation des prix de dédouanement. « Le rôle du commerçant détaillant est très utile dans le développement économique au Mali. Chaque année, les commerçants détaillants font rentrer 8 milliards de FCFA », a-t-il dit. Concernant l’élection des commerçants détaillants à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, Ibrahim Maïga a souhaité à ce que les modalités soient simplifiées. « Toutes les voies sont les mêmes. A défaut de régulariser la situation, nous n’allons pas voter à l’élection présidentielle à venir », a-t-il déclaré. S’agissant du coût élevé de l’impôt, Ibrahim Maïga a informé que les autorités envisagent de faire une augmentation de 3% sur les chiffres d’affaires. Par ailleurs, il dira que sur 36 bâtiments administratifs vendus par les autorités, les déguerpis n’on rien reçu de consistant. A l’en croire, beaucoup de personnes sur les 12 000 déguerpis ont été noyées dans la méditerranée en voulant chercher quelque chose de potable. Lors des débats, le président du collectif du marché de Medina Coura, Cissé a souhaité l’union des commerçants pour l’épanouissement du commerce au Mali. Idem pour Mamadou Kaloga, commerçant malien basé en Chine. Quant au commerçant Salif Simpara, il a souhaité à ce que tout commerçant qui le désire puisse avoir le visa Chinois. Sans quoi, dit-il, les Chinois doivent rentrer chez eux. « Nous allons tout faire pour avoir satisfaction à nos doléances », a-t-il conclu.
Aguibou Sogodogo