Décryptage : 2023 : de vrais débats pour le Mali

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En décembre dernier, la notion d’engagement était au cœur du décryptage. Pour ce début d’année 2023, espérons essentiellement la sécurité et la paix pour le Mali et le monde.

 Résilience des Maliens

Pour se projeter vers 2023, faisons une rétrospective de l’année 2022. Au Mali, 2022 a pris du relief par une série d’évènements : sanctions économiques et financières de la Cedeao et de l’Uemoa, expulsion de l’ambassadeur de France, cruauté de l’EIGS et d’Aqmi contre les populations du Liptako-Gourma, départ de Barkhane, mort en détention de Soumeylou Boubèye Maïga (ancien Premier ministre), arrestation et condamnation des 49 soldats ivoiriens, abstention de la CMA aux mécanismes de mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation. Ces événements sont structurants dans les rapports entre le Mali et le reste du monde. Même si la résilience des Maliens a été forte face aux sanctions de la Cedeao.

Ce qui redonne espoir. Dans l’espace Cedeao, deux événements charpentent 2022 : le coup d’état du capitaine Ibrahim Traoré au Burkina Faso et la tentative de putsch contre le Président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Emballo. Peu à peu, les putschs s’apparentent à des tsunamis, induits par le narcoterrorisme et la mauvaise gestion des Etats.

À l’échelle du monde, l’évènement majeur qui s’impose, c’est le retour de la guerre en Europe avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie dont les conséquences géopolitiques et géoéconomiques (dépendance énergétique et crise alimentaire) secouent notre planète. La guerre en Ukraine sonne aussi le retour des blocs Est-Ouest, où les jeux d’influence entre la Russie et les pays de l’Otan empiètent sur la liberté et la paix dans le monde. Tout cela est imbriqué. Mais que souhaitons-nous pour 2023 ?

 Travailler à l’émergence de la jeune génération

Adieu 2022, bienvenu à 2023. Pour 2023, nous devons être dans une quête de sens permanente pour donner des raisons d’espérer aux futures générations. À ce titre, je souhaite de vrais débats sur l’avenir du Mali, sur les rapports de force, la préservation des intérêts des Maliens, l’unicité du pays, les enjeux sécuritaires, la gouvernance, le retour à l’ordre constitutionnel.

Lesquels débats ont été jusque-là pollués par l’inflation des postures où on se soucie plus d’être du bon côté que d’avoir une vraie réflexion. Au point qu’il s’est développé une tendance à proclamer l’unicité du pays tout en continuant à ne pas pouvoir se déplacer librement dans les régions sous emprise narcoterroriste comme le Liptako Gourma. Pourtant, la cohésion nationale en dépend, ainsi que la survie de l’Etat. Pour 2023, j’espère que des nécessaires et vrais débats d’idées se feront sur le futur du Mali, sur l’intérêt de l’exécutif pour les populations du Liptako-Gourma.

J’espère aussi que des pertinents débats auront lieu pour rassembler les Maliens, pour mieux préparer les scrutins à venir en vue d’un retour à la démocratie, si fragile soit-elle, et pour travailler à l’émergence de la jeune génération dans la gouvernance. Enfin, je souhaite que l’opinion publique malienne s’exprime davantage sur les vulnérabilités du pays, de manière objective, pour construire une vision plus clairvoyante du Mali. De débats éclairés doivent avoir lieu sur le projet de nouvelle constitution avant le referendum (mars 2023), qui sera un bon indicateur des élections à venir : collectivités territoriales (juin 2023), législatives (octobre-novembre 2023) et présidentielle (février 2024). Pour cela, nous devons sortir de ce « malianisme », cette tendance à tout ramener à nous. Or nous sommes tous liés les uns aux autres par la culture, la géographie, l’histoire, la langue, etc. Espérons ! Pas seulement au Mali.

Piétonisation du chemin de la paix

D’autant que 2023 est l’année des scrutins présidentiels dans l’espace Cedeao : Nigéria (février), Sierra Leone (juin), Liberia (octobre). Par exemple, l’élection présidentielle nigériane servira de point de référence pour évaluer la capacité de ces Etats à organiser les scrutins. 2023 est aussi une année préélectorale dans l’espace Cedeao. Sur la ligne de départ, le Sénégal et le Mali, deux voisins de l’éphémère fédération du Mali.

Au regard du contexte politique et sécuritaire tendu du Sahel, il serait difficile de faire abstraction d’un spectre de possibles troubles, liés aux élections, mais que nos Etats doivent gérer. C’est dire qu’il y a une urgence à initier des politiques publiques durables pour minimiser les risques d’aggravation des conflits.

Pour y faire face, nous devons créer de nouveaux outils de planification, créer des lieux de débats démocratiques et de médiation. Dans ce cadre, il n’est pas inutile de recenser et d’inscrire dans la gouvernance les multiples actions locales et citoyennes des territoires. Il y va de la piétonisation du chemin de la paix. Sans cela, ni le déni, ni le baratin ne sauront résister aux risques d’affaissement, tant les peuples peuvent avoir un sentiment de lassitude et de désillusion. Ce n’est pas pour rien qu’ils croient de moins en moins à l’action publique. Espérons que 2023 soit une année de transition, de quête de sens, entre les régimes de transition et les régimes démocratique dans le Sahel. Inutile de paniquer à l’idée de ne pas réussir, mais il faut au moins œuvrer à trouver l’équilibre entre les enjeux politiques et les enjeux socio-économiques, pour arrêter de subir la carence sécuritaire

Pour terminer, cette question : que pouvons-nous faire pour contribuer à la paix, à la sécurité et au développement ?

D’ici-là, je souhaite le meilleur pour 2023 à toute la planète.

 

Mohamed Amara

Sociologue

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4 COMMENTAIRES

  1. I hope sociologist Mohammad Amara had his say as he meant it. Biggest keys of 2023 will be useful education plus acquisition of it, competent security plus prohibiting of corruption. In Africa world tend to invest much more in nations where government is not corrupt. I would have like for Mr Amara to given in plain language some words on dynamics of unstoppable accelerating Global Warming on all we intend to do but he chose not. His words indicate he care about Malians plus Africans. However, to bring Mali to where it should safely be military must continue to forcefully bring about competent security. Thereafter with due education plus work smart mind set we may establish comfortable living conditions required to deliver comfortable world class modern living conditions under unstoppable accelerating Global Warming.
    Henry Author Price Jr aka Kankan

  2. Nous disons aux Maliens de se réunir autour de l’essentiel et d’éviter la division et les declarations vides et égoïstes sinon tres individualistes. Donnons-nous la main pour un meilleur Mali, le Mali de Da, d’Aly Ber et de Babemba, sinon nous allons rester au service de la maudite France et de l’Occident exploiteur et neo-colonialiste! A bon entendeur, salut!

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