Face à sa condamnation par le Tribunal de Commerce de Bamako de lever la mesure de déclassement de la Société “Azar-Libres-Services” sous astreinte de 1 million Fcfa par heure de retard, une banque a commis quatre grands avocats de la place contre Bassam Michel Azar (il est le gérant de la société). La Banque a fait appel de cette décision devant la Cour d’Appel de Bamako dont l’audience est prévue ce vendredi. Un autre procès a démarré, mercredi dernier, opposant Bassam Azar à la Banque où il a été renvoyé au 3 mars prochain. Là aussi, le gérant de “Azar-Libres-Services” réclame 1 milliard Fcfa à titre de dommages et intérêts pour saisie abusive de son compte personnel.
Face au déclassement du compte de la Société “Azar-Libres-Services” en compte “douteux ou litigieux”, une banque de la place se trouve en justice contre Bassam Michel Azar, gérant de ladite société. Ce vieux client de cette banque (il travaille ensemble depuis plus de 40 ans) dispose aussi d’autres sociétés comme Azar Center, Pâtisserie Amadine ou encore la Société Industrielle des Boissons et Eaux du Mali (Sibem).
Aujourd’hui, la Banque fait face à deux plaintes. Il s’agit de l’affaire du déclassement du compte de “Azar Libres-Services” où elle a été condamnée par le Tribunal de Commerce de Bamako à lever la mesure de déclassement de la société sous astreinte de 1 million de Fcfa par heure de retard à compter de la présente ordonnance datée du 8 janvier 2021. Ce qui fait aujourd’hui beaucoup de millions de nos francs.
Cette condamnation continue de défrayer la chronique dans les milieux des affaires et du secteur bancaire. Pour se défendre, la Banque a commis quatre grands avocats de la place dont trois anciens ministres et un ancien bâtonnier, selon des sources proches du dossier. Il s’agit de Me Mountaga Tall (ancien ministre), Me Mamadou Ismaël Konaté (ancien ministre) Me Kassoum Tapo. Sans oublier le célèbre avocat Me Maguètte Sèye. La question qui est sur toutes les lèvres, pourquoi autant d’avocats pour une affaire de déclassement d’un compte à cause d’une somme aussi minable. On parle aujourd’hui de 150 millions Fcfa que le gérant de la Société “Azar Libres-Services” doit à la Banque. Face à cette situation, la Banque a fait appel à la décision du Tribunal de Commerce de Bamako lui ordonnant de lever la mesure de déclassement. Cette audience est prévue ce vendredi 19 février devant la Cour d’Appel de Bamako.
Il faut préciser que, dans ce dossier, le gérant de la société “Azar-Libres-Services” réclame à la Banque la somme de 2 milliards de Fcfa à titre de dommages et intérêts aux fins de réparation de préjudices subis.
Hier, le dossier a été renvoyé au 4 mars par les avocats de la banque pour réplique au niveau du Tribunal de Commerce de Bamako.
Entre temps, le procès concernant le gérant Bassam Azar contre la Banque a débuté, mercredi dernier, devant le Tribunal de Commerce de Bamako où il a été renvoyé au 3 mars prochain à la demande des avocats de la Banque pour réplique. Là aussi, Bassam Azar réclame 1 milliard de nos francs à titre de dommages et intérêts puisque son compte personnel aurait été saisi abusivement, sans aucun motif valable, par la Banque. Ce qui lui a d’ailleurs coûté d’énormes difficultés vis-à-vis à ses partenaires. Selon nos informations, c’est en dernier recours qu’une banque peut s’attaquer à la caution personnelle d’un client.
On se rappelle que face à la saisie de son compte, Bassam Azar avait assigné en justice la Banque devant le Tribunal de la Commune III. Heureusement que son compte a été débloqué le jour même du délibéré sur l’affaire, suite à une correspondance en date du 6 juillet 2020 de la Direction des affaires juridiques de la Banque. “Dans le cadre de l’affaire visée en objet, nous vous informons que votre compte N°26501-304443-63 est débloqué ce jour 6 juillet 2020 et peut enregistrer toutes les opérations ordonnées par vos soins” précise la lettre. Et pourtant, plusieurs chèques de Bassam Azar avaient été retournés par la Banque à cause du blocage de son compte. D’autres plaintes sont en cours de préparation contre la Banque, précise notre source, puisque la Société Azar Center et la Pâtisserie “Amadine” ont été aussi victimes de cette affaire de déclassement. Et Bassam Azar assigne en justice la Banque pour avoir détenu ses biens de plusieurs milliards de nos francs.
A la date d’aujourd’hui, des garanties estimées à plus de 8 milliards de Fcfa sont bloquées à la Banque pour une affaire de 150 millions Fcfa à la date de février 2021. Il s’agit de l’usine “Sibem” d’une valeur de 3,2 milliards Fcfa, de Azar Center d’un coût de 3,5 milliards Fcfa et de Azar Libres Services dont le montant avoisine 3 à 4 milliards Fcfa.
Depuis très longtemps, Bassam Azar avait plutôt besoin d’une partie de ses garanties pour faire tourner ses affaires, la banque refuse.Ce contentieux judiciaire nous pousse à nous poser plusieurs questions. Est-ce un abus de pouvoir ou un manque de savoir de la Banque ? Pourquoi autant d’avocats ? Pourquoi ce bras de fer contre un vieux client ?
En tout cas, cette affaire risque d’être le procès du siècle au Mali puisqu’il y a beaucoup d’incohérence dans ce dossier.
El Hadj A.B. HAIDARA