C’est parti pour un feuilleton judiciaire entre Bassam Michel Azar et une banque de la place suite au déclassement du compte de la société “Azar-Libre-Service” en compte “douteux ou litigieux”. Malgré que la Banque soit condamnée par le Tribunal de commerce de Bamako à lever la mesure de déclassement sous astreinte de 1 million Fcfa par heure de retard, cette situation a impacté les activités des autres sociétés de Bassam Azar, notamment la Pâtisserie Amadine, Escobar, Azar Center…. Voilà pourquoi, une pluie de plaintes attend donc la Banque devant la justice où il lui est réclamé 4 à 5 milliards Fcfa de dommages et intérêts à titre de réparation de préjudices subis. En tout cas, au rythme où vont les choses, il serait mieux de trouver une solution à l’amiable.
L’affaire opposant le Gérant de la société “Azar-Libre-Service”, Bassam Michel Azar à une banque de la place est partie pour plusieurs mois, voire des années de procès puisque le plaignant, Bassam Azar, ne veut rien lâcher. En d’autres termes, il est prêt à aller jusqu’au bout afin d’être remis dans ses droits.
Aujourd’hui, la banque en question est en face d’une pluie de plaintes introduites par Bassam Azar devant la justice, plus précisément au Tribunal de commerce de Bamako. Il s’agit en fait d’assignation pour réparation de préjudices subis suite au déclassement du compte de la société “Azar-Libre-Service” en compte “douteux ou litigieux” par ladite banque. Ce qui a énormément joué sur les activités commerciales des autres sociétés (Pâtisserie Amadine, Azar Center, Escobar et Bassam Azar) dont Bassam Azar est le gérant. Puisque le déclassement est une mauvaise publicité pour une société.
A titre de dommages et intérêts, le plaignant table sur 4 milliards de Fcfa. Déjà, le premier procès est prévu pour le 11 février prochain devant le Tribunal de commerce de Bamako. Là, Bassam Azar, au nom de la Société “Azar-Libre-Service” réclame 2 milliards de nos francs de dommages et intérêts à titre de réparation de toutes poches de préjudices subis. Sans oublier aussi d’autres procès au nom des autres sociétés où il réclame pour chacune 1 milliard Fcfa à titre de dommages et intérêts.
“Nous vous précisons que le déclassement de votre compte courant dans la catégorie des comptes douteux et litigieux laisse apparaitre, sauf erreur ou omission de notre part, un solde débiteur de 250 767 463 Fcfa, majoré de 20% au titre des indemnités forfaitaires en cas de recouvrement judiciaire, sans préjudice des intérêts dus et à devoir ainsi que des frais de poursuites.
Vous voudrez bien nous régler ce montant ou nous faire parvenir une proposition concrète de remboursement dans un délai de 48 heures à compter de la réception de la présente.
Faute de quoi, nous nous réservons le droit d’entamer les poursuites nécessaires pour recouvrer notre créance”. Voici la lettre signée par le directeur général de la Banque, en date du 18 juin 2020 et adressée à Bassam Michel Azar. Et c’est à partir cette correspondance que des liens de plus de 30 ans de partenariat entre les deux parties ont commencé à se détériorer.
Et pourtant, Bassam Azar n’a jamais contesté ce montant, même s’il considère que les 250 millions Fcfa représentent les intérêts de retard.
“La Société Azar-Libre-Service observe que les 250 millions Fcfa et plus qu’elle restait devoir à la banque dans le cadre du prêt du 1er août 2019 et des précédents représentaient les intérêts de retard et non le principal de la créance et ses intérêts qui étaient déjà réglés”, précise une source proche du dossier.
Le hic est que malgré que le compte de la société “Azar-Libre-Service” soit déclassé en compte “douteux et litigieux”, la Banque continue à prélever chaque jour des montants dans le même compte.
A ce jour, le montant s’élève à plus de 100 millions Fcfa. Ce qui veut dire qu’il ne reste que 150 millions Fcfa du montant réclamé par la Banque.
Et la question qui est sur toutes les lèvres est de savoir pourquoi les deux partenaires de longue date ne s’assoient-elles pas autour d’une même table pour gérer à l’aimable cette affaire au lieu d’être devant les tribunaux ? Comme disait l’autre, un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès.
Il est vraiment temps que les deux parties trouvent une solution dans cette affaire. “Je pense que Bassam Azar ne posera aucun problème parce qu’il a toujours considéré cette banque comme son premier partenaire après plusieurs années de collaboration.
Malheureusement, lui-même a été dépassé par le comportement de certains responsables de la Banque, qui ont tout fait pour lui créer des problèmes. On voulait tout simplement mettre Bassam à genou. Et depuis 2 ans, il est dans cette difficulté financière puisque toutes les autres sociétés, notamment l’usine à Kati, ne fonctionnent pas comme il le faut à cause de nombreux problèmes que le Mali a connus ces dernières années et surtout avec la crise sanitaire.
Le déclassement du compte de la société Azar-Libre-Service a eu des conséquences lourdes pour les autres sociétés. Aujourd’hui, plus de 4 000 personnes sont menacées d’être en chômage dans les semaines, voire les mois à venir”, nous a confié un proche de Bassam Azar.
“J’ai toujours écrit à la Banque, mais je n’ai jamais reçu de réponse. Ma dernière lettre date de plus de 3 mois, j’ai toutes les copies et décharges avec moi. Je me suis déplacé personnellement pour voir des responsables. J’ai été humilié, traité de tout. J’ai eu des banques qui étaient prêtes à me financer dans mes activités, j’ai demandé juste une partie de mes garanties, ce qui m’a été refusé par la Banque où se trouvent tous les comptes de toutes mes sociétés et même mon compte personnel.
C’est que la Banque voulait me tuer et voir mes sociétés en faillite. Malgré toutes ces difficultés, j’ai continué le versement dans le même rythme sur le compte de Azar Libre-Service.
Je maintiens le règlement à l’amiable pour retirer ma plainte. J’avais demandé un milliard Fcfa pour les préjudices subis par ma personne.
Je propose que la Banque me dédommage avec 500 millions Fcfa et enlève immédiatement le déclassement sur le compte de Azar-Libre-Service”. Parole de Bassam Michel Azar lors d’une rencontre avec les responsables de la Banque, depuis septembre 2020.
Il est important de rappeler que Bassam Michel Azar a déjà eu gain de cause lors du premier procès devant le Tribunal de commerce de Bamako dont le verdict est tombé le 6 janvier dernier. La Banque a été condamnée de lever la mesure de déclassement de la société “Azar-Libre-Service” sous astreinte du payement de 1 million Fcfa par heure de retard.
Autres précisons, c’est que la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) n’a rien à voir avec le déclassement du compte d’un client d’une banque. Toutes les banques sont dans l’obligation de respecter les dispositions réglementaires édictées par la communauté bancaire. “La décision de déclassement appartient à la banque. Et nous ne disons pas à une banque d’accorder un prêt à un client ou pas.
La Bceao n’intervient jamais. Mais nous avons le Bureau d’Information sur le Crédit depuis quelques années qui nous permet à nous et à toutes les banques de savoir la situation des clients. C’est pour vous dire que la Bceao n’interfère pas dans une décision d’une banque. C’est le pouvoir des organes. Et le déclassement se passe tous les jours”, nous a confié l’un des responsables de la Bcéao.
El Hadj A.B. HAIDARA